Mardi

aile68

L'aube est cachée par des nuages qu'amène un vent bruyant, menaçant. C'est encore la nuit, la rue est silencieuse, pas de tram, pas de voiture. Une lumière, celle du salon, et puis d'autres derrière mes volets. C'est encore le silence ponctué par le pianotement des touches sur les touches de mon ordi et le sifflement de l'air. Il fait un peu froid, un peu sommeil, je me réveille doucement. Ce n'est pas encore l'heure de mettre de la musique, dans la bouche j'ai un goût de Carambar et de sirop d'agave. Tout à l'heure je me ferai des pancakes, peut-être. Des bouquins sont ouverts ça et là sur divers univers, m'y plonger plus tard, bien plus tard après le passage de bien des voitures. L'heure tourne lentement. Pas à pas, peu à peu, je m'avance dans la lumière douce de mon luminaire qui forme comme un halo sur le lino, je suis la star d'un matin désert, une ombre sur un mur plein de photographies. Trop tôt pour commencer ma journée, le linge sur l'étendage est encore mouillé, mon intérieur ressemble à un de ces petits bazars où l'on trouve des choses posées pêle-mêle, des bracelets à côté d'un verre, un dessin couché sur un  cahier, une écharpe abandonnée sur le canapé en mauvais état. Ranger, tout ranger. Plus tard. Mon lit m'attend, l'immeuble commence à peine à se réveiller dans des craquements improbables, toujours pas de lumière du jour, rien que l'espace laissé par mes stores baissés. Il ne se passe rien, seul mon emploi du temps me promet une journée que j'espère bonne. Pas de rendez-vous important, juste des courses à faire, faire marcher les jambes qui me servent de béquilles qui claudiquent lentement. Avancer avec mes pensées, parmi les gens que je croise, personne qui sourit, de temps en temps des rires adolescents égayent la rue, le tram, résonnent dans ma tête et me poussent à continuer mon chemin un peu plus loin. Histoire de voir ce qui se passe plus loin, je marcherai et marcherai à m'en réchauffer le corps et l'esprit. L'exercice physique possède les bienfaits d'un bon café. Comme à l'heure du café, dire bonjour et faire durer le plaisir.


  • Je suis admiratif de ta poésie alors que tu n'as même pas bu un café ! Moi j'avais la même avec trois grammes, mais c'était avant. :o) Sincèrement bravo !

    · Il y a presque 3 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Mercii!! :o))

      · Il y a presque 3 ans ·
      Coucou plage 300

      aile68

  • Si l'exercice physique possède les bienfaits d'un bon café, pourquoi se faire chier à faire du sport quand on a du café ? :o))

    · Il y a presque 3 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • D'ailleurs, je e suis pas complotiste, mais pourquoi personne ne parle des bienfaits du whisky, hein?

      · Il y a presque 3 ans ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

    • Allez c'est ma tournée! :o))

      · Il y a presque 3 ans ·
      Coucou plage 300

      aile68

  • Tout un univers intérieur, au sens propre et figurer.
    C'est mieux que d'espérer voir les gens sourire.
    Bravo pour ce texte à l'écriture spontanée, presque automatique. Des objets appellent des pensées.

    · Il y a presque 3 ans ·
    Lwlavatar

    Christophe Hulé

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