Me jauger...

psycose

écrit le 05/09/2016

Me jauger...


À chaque nouvelle expérience inédite, qui me fait souffrir, mais qui surtout me fait mûrir, j'apprends à comprendre à quel point je suis loin de me connaître. Plus j'avance en moi, plus je me perds car les problématiques et les solutions sont multiples. Je comprends que je ne suis rien, mais je saisis aussi que je regorge de ressources insoupçonnées qui me tarde de découvrir, pour mon émancipation spirituelle.


Je souhaite savoir qui je suis réellement. C'est maintenant devenue une obsession. Lassé de subir défaites et humiliations. Tel un fou, j'ai peur d'agir sous l'emprise de mes émotions, aussi imprévisibles que destructrices, aussi bien pour moi que pour mon entourage. Je me sens victime de ma propre sensibilité exacerbée.


Pour me protéger, et protéger ceux que j'aime avant tout, de ma propre personne, j'ai fais le choix de me renfermer sur moi-même. M'ouvrir, c'est prendre le risque de faire violence de mon intensité psychique sur mon prochain, inconsciemment et par maladresses. Dans l'éventuel cas, je n'aurai que mes yeux pour pleurer mon mal après la fin de mon ivresse.


Néanmoins, me brider émotionnellement, c'est aussi prendre le risque de m'étouffer de l'intérieur. Mourir à petit feu...Ce serait laisser me dévorer par ma propre énergie qui ne demande qu'à être libéré, pour le meilleur et pour le pire. Le remède se trouve en effet dans le juste milieu. Jauger le débit psychique selon les circonstances et agir en conséquences. Dans cette fermeté réside la sagesse pour appréhender l'étrange personnage que je suis...


Dans mon for intérieur, une voix m'invite à appliquer ses conseils :


« L'état qui te sied à merveille et dans lequel tu te dois de rester la majeure partie de la journée est la mélancolie méditative par le rappel de la mort, destructeur des plaisirs. Parfois, selon les situations, tu pourras te permettre de te montrer dynamique. Ces instants intenses mais de courtes durées doivent être choisis avec précautions, sinon tu vivras dans le regret d'en avoir trop fait. Fais de ton introversion, ton abri contre ta folie douce. Reste autant silencieux que possible ou dans l'évocation bénéfique. Ne parle jamais pour rien dire. Demeure à tout jamais réservé. Garde-toi une part de mystères, cela fera ton charme. Calme mais lucide. Et occupe-toi par des activités qui te feront évoluer au stade supérieur...Jusqu'à ton dernier souffle. Peut-être atteindras-tu la sagesse ! ».


Signaler ce texte