Mêle-anges

chevalier-neon

Comme les ailes se déploient sous les cristaux fendus,
le gel enduit les plumes blanches de cendres de verre.
Des voix infimes chantent l'hiver,
emportées par le vent des battements.
Les échos hypnotiques d'un homme muet, au loin,
dont les gestes semblent des danses mélancoliques,
ils prennent la place qu'occupe le ciel laiteux.
Je veux boire dans ce ciel là,
me nourrir de l'essence des anges.
Long et ardu, le chemin se perd en sinuosités
à l'intérieur des esprits alambiqués qui s'interdissent à présent
de raisonner plus avant.

Moi, devant,
je ne vois que toi.
À travers le reflet flou d'un miroir de glace,
ma main se tend et enveloppe la tienne
dont je rêvais tant.
La chaleur s'immisce dans ma peau comme des particules de vie.
Même au-delà de l'instant présent
je peux deviner qui tu seras.
Il me suffit de contempler les yeux avec lesquels tu me regardes.
Eux dans lesquels je vois ma silhouette purifiée se découper,
je voudrais leur voler cette brillance
capable d'apporter un soleil aux ciels qui n'en ont plus.
Le froid mord et vampirise les corps
qui ont gardé en eux des esprits enfermés que plus rien n'irrigue.

Fut un temps où je ne te connaissais
jamais ailleurs que dans mon rêve.
Toi que je regarde m'aimer avec ce sourire rose pâle
tandis que tu me recouvres de tes plumes blanches,
je me demande à quoi ressemblera l'ombre de ton fantôme.
Toujours et à jamais,
je refuse de penser à autre chose que la lumière qui émane de toi.
Si le futur me donne des cendres à disperser au vent d'hiver,
ce ne seront jamais les tiennes.
Parce que les Anges vivent au Paradis,
tu n'as pas besoin de mourir.

Ça ressemble à des mots d'enfant, mais…

Je veux que ton cœur batte,
que pour cela le mien se batte.

(écrit le 17 avril 2011)

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