MEPRISE

laurent60

MEPRISE


20 octobre
23h22
Ses mains couraient nerveusement sur le clavier. Elle ponctuait chaque mot d'un petit coup de pouce rapide sur la barre d'espace comme pour mieux marteler le sens du texte qui s'affichait progressivement sur l'écran.
Elle décida d'écraser sa cigarette. Celle-ci l'empêchait de taper aussi vite qu'elle l'aurait souhaité les phrases qui arrivaient en longues vagues successives, tout droit sorties de sa mémoire. Le café avait refroidi depuis longtemps dans la tasse posée négligemment prés d'elle et elle songea que ce serait bien agréable d'aller s'en faire du frais.
Mais elle n'avait pas le courage et puis elle était en verve et voulait continuer sur sa lancée.
Ce soir, elle se coucherait encore tard et il serait difficile de se lever le matin suivant. Tant pis, ce week-end elle aurait bien le temps de récupérer.
Elle secoua la tête et reprit son écriture fébrile.


14 octobre
Un instant dans l'après-midi
"Je suis bien, très bien même. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie comme ça. J'ai une queue énorme fichée au fond de mon sexe qui me pilonne. Elle est prolongée par un représentant de l'espèce masculine qui sait plutôt bien y faire ! Il sait alterner les changements de rythme et a trouvé l'angle parfait. Celui qui lui permet d'exciter à la fois mon clitoris tout en s'enfonçant au plus profond de ma matrice.
Quand on demande aux femmes si la taille compte elles disent toutes que non, que c'est la façon de s'en servir qui est importante. Foutaises ! moi je n'aime rien tant qu'une énorme queue qui s'introduit lentement occupant tout l'espace que je serre en contractant les muscles de mon sexe. J'aime que l'on me pénètre quand je ne suis pas encore complètement mouillée. Quand mon sexe n'est pas encore devenu ce cloaque qu'il sera après quelques va-et-vients puissants.
Je suis tellement bien que j'ai envie de crier ma joie au monde entier. Toute mon attention, toute son énergie sont concentrées dans notre union par le centre dans ces plus ou moins vingt centimètres plantés dans mon ventre.
J'aimerais crier mon plaisir mais je ne peux pas. Je suis bâillonnée. Pas comme vous le pensez, le sado-maso  ça n'est pas trop mon truc. Non j'ai un bâillon, disons "naturel". Ça vous intrigue? Moi aussi au début je dois dire. En fait comment vous dire. Imaginez un peu je suis totalement nue allongée sur le dos sur un très grand lit. Le type qui me baise sauvagement  je vous l'ai déjà présenté. Mais pas la blonde, consciencieusement accroupie au dessus de mon visage et dont je lèche, je mange le sexe avec avidité, comme quelqu'un privé depuis longtemps de nourriture.
Son sexe a une particularité : il est dépourvu du moindre poil ! Je ne sais pas comment elle s'y prend pour qu'il soit aussi lisse mais il fait ressortir de manière crue toute la nudité de sa fente, sa moule devrais-je dire, une moule énorme, charnue, aux coins et recoins tortueux comme un mille-feuilles naturel que j'explore de ma bouche et ma langue gourmandes. Elle mouille abondamment et mon visage et mes cheveux sont déjà à moitié trempés. Elle a un goût  totalement enivrant. Il faut dire qu'aujourd'hui elle m'a fait le cadeau promis, un double cadeau devrais-je dire : outre le monsieur qui s'agite, elle ne s'est pas lavée depuis hier et je raffole de ça ! vous me trouvez perverse? Et que dire alors de la semence laissée au fond de son vagin par le même monsieur il y a trente minutes maintenant et qui s'écoule lentement dans ma bouche se mêlant à ses secrétions intimes et odorantes."

20 octobre
23h50
Etait-ce la crudité des mots qu'elle employait ou le piquant de la situation qu'elle revivait ? Elle sentit son corps qui commençait à se réveiller. Cela commençait toujours pareil. C'était presque imperceptible. Une légère sensation de chaleur sur son visage puis les oreilles qui rosissaient. Et puis tout le corps ensuite. Après elle sentait ses têtons commencer à darder dans la fine dentelle du soutien-gorge.
Et ça descendait dans son ventre. A ce stade elle devenait moins maîtresse d'elle-même. Elle croisait et décroisait ses jambes, d'abord lentement puis de plus en plus fébrilement. Elle avait placé un grand miroir face à son bureau ouvert et des éclairages subtilement placés. Quand sa culotte n'était déjà plus qu'une éponge mouillée elle la retirait et tout en la reniflant et la frottant sur sa bouche. Et elle observait face à elle la touffe sombre de ses poils et la cicatrice rouge que faisait son au milieu sexe. Elle écartait bien les cuisses et ses lèvres commençaient à bailler découvrant son intimité rose et luisante.
Elle repoussait le moment où, n'y tenant plus, elle frotterait son clitoris de quelques mouvements rapides de la main, avant de s'effondrer à genoux par terre, sur la moquette où elle continuerait sa masturbation pour des orgasmes qui la laissaient comme hébétée, prostrée, parvenant juste à grand peine à gagner son lit où elle s'effondrait après avoir non sans mal retiré ce qui lui restait de vêtements.

Comment en était-elle arrivée là?
A se décider à écrire "son" blog, à raconter par le menu toutes les turpitudes de ces dernières semaines?
35 ans, brune, mignonne. Mignonne mais pas belle. C'était là toute la nuance. Et célibataire. Des aventures oui, une vie commune qui avait duré  quelques années mais pas le grand élan, celui qui fait tout chavirer et emporte tout sur son passage. Et puis maintenant elle se sentait bien comme ça. Au grand désespoir de ses amis qui la charriaient régulièrement.
Elle aimait à dire qu'elle était en jachère. Où qu'elle hibernait. C'est vrai que côté sexe c'était le calme plat. Elle aimait bien l'image de l'hibernation. Etait-ce à cause de ce buisson fourni, bien que toujours correctement taillé, qui rappelait quelque animal familier comme une marmotte?
Ou bien sa grotte qui ne demandait pourtant qu'à être explorée? Quoi qu'il en soit, c'était une jolie marmotte et une grotte bien accueillante qu'elle avait décidé de remettre en service.
Elle avait, pensait-elle, fait le tour de la population masculine de la ville de province où elle résidait : La moitié était mariée ou en couple, vingt pour cent, des dragueurs impénitents. Le  reste se répartissait entre alcooliques, laissés pour compte sans oublier les quelques gays qui fréquentaient la boite branchée de la ville.
Alors il ne restait plus qu'internet et les sites de rencontre. Elle s'était attelée à cette tâche comme toujours avec sérieux et application. Des résultats décevants tout d'abord jusqu'au 29 septembre.
Qu'est ce qui l'avait intriguée dans sa fiche et leurs premiers échanges? Pas de photos d'abord, pas de vulgarité ensuite, pas de précipitation pour un plan cul enfin. C'était trop rare pour ne pas qu'elle s'attarde un peu plus avec celui-là.
Ce n'était pas le genre de clients qu'on trouvait habituellement sur le net : celui-là savait écrire, de longues phrases, sans fautes d'orthographe, avait un vocabulaire recherché, une sensibilité particulière qui faisait durer leurs échanges tard dans la soirée. Ils avaient convenu de ne pas utiliser la web cam, préférant faire un peu durer le plaisir. Et puis après trois semaines, ils avaient franchi le pas se donnant rendez-vous dans une brasserie de la ville.

14 septembre 17h30
Cela fait déjà trente minutes qu'il devrait être là. Elle a pourtant placé bien en évidence le magazine géo sur la table, seul signe de reconnaissance à peu prés original qu'elle ait pu trouver. Elle a scruté tous les hommes correspondant au vague signalement qu'il lui a donné et a commencé à douter. Et si c'était une blague? Et s'il était venu, l'avait observée et s'était rapidement enfui ne la trouvant pas à son goût? Et si, et si….
Elle en était là de sa rêverie quand elle fut surprise par la voix un peu grave de la femme blonde qui sirotait peu avant son verre à quelques tables d'elle, et se dressait maintenant devant elle en lui souriant, et répétant la question qu'elle n'avait pas entendue, ou plutôt qu'elle ne pouvait pas avoir entendue…
"- vous êtes Isa428 ?
Comment cette femme pouvait-elle connaître son pseudo ?
Elle marmonna une réponse légèrement agacée "vous devez faire erreur"
A ces mots, la femme écarta négligemment son sac à main, laissant apparaître dans son autre main un plan de métro parisien, totalement incongru dans cette petite ville de province comptant  en tout et pour tout une ligne de bus aux horaires improbables.
Elle bredouilla avalant sa salive à grand peine : "vous.. vous êtes Dominique37?
- "enchantée" dit-elle en s'asseyant sans attendre l'invitation.
Elle reprit sa contenance : c'est bien vous mais comment? J'ai dialogué avec vous depuis tout ce temps et vous m'avez caché que vous étiez un, enfin ….
- "une femme en effet répondit la blonde. Je sais je n'ai pas joué franc jeu avec vous et j'en suis navrée. En fait je suis, disons lesbienne, bien que je ne déteste pas être avec un homme quand l'envie m'en prend. Mais sur les sites de rencontres lesbiens, en province on tombe un peu toujours sur les mêmes filles et on se lasse un peu. Alors j'ai trouvé ce moyen, au début je sais ça surprend un peu mais au bout il y toujours environ une femme sur cinq qui se laisse tenter, pas forcément convertir, mais qui a la curiosité de voir à quoi "ça" ressemble."
Isabelle surmontait sa déception et sourit à la femme : "vous êtes franche et sûre de vous. Mais je crois que vous allez perdre votre temps avec moi, vous n'êtes pas du tout ce que je recherche. Bien que ce ne soit pas désagréable de parler avec vous mais vraiment, je vous le répète nous allons toutes les deux perdre notre temps." Et tandis qu'elle prononçait ces mots, elle commençait à rassembler ses affaires et à verser la monnaie dans la soucoupe disposée devant elle, correspondant au café qu'elle avait consommé.
La blonde ne parut pas décontenancée : "et bien tant pis pour moi, mais nous pouvons au moins parler un peu, vous m'aviez dit que vous n'étiez pas pressée. Je peux vous offrir un verre, ça ne vous engage à rien de plus.
Isabelle la regarda dans les yeux et eut du mal à soutenir le regard assuré, légèrement ironique de la blonde. Après tout , il venait de se mettre à pleuvoir. La blonde était plutôt sympathique et son réseau amical guère fourni. Elle accepta l'invitation.
Ce n'est que deux martinis plus tard qu'elle la quitta après avoir échangé sur leurs vies respectives, leurs attentes, leurs goûts, mais également beaucoup ri, l'alcool l'ayant en partie désinhibé. Elles recommencèrent ces rencontres en fin de journée autour d'un verre quand leur emploi du temps le leur permettait.
Sur son blog elle écrirait plus tard que durant ces trois semaines, elle apprit à apprécier la jolie blonde. Elle vit très vite en elle une amie à qui confier tous ses petits secrets –bien maigres secrets d'ailleurs-, tandis que celle-ci n'était pas avare non plus de raconter par le menus ses multiples aventures toutes plus croustillantes les unes que les autres.

Isabelle se sentait bien avec cette femme ce qui l'étonnait elle-même car sans être homophobe, elle ne comprenait pas comment deux femmes pouvaient s'aimer et faire l'amour. Rien que l'idée de plonger son visage dans un sexe féminin la dégoutait profondément. Jusqu'à ce 5 octobre….
Le repas au restaurant avait été agréable, agréable et bien arrosé. Elle avait un peu l'esprit embué et avait accepté sans réfléchir le dernier verre chez Dominique. Celle-ci l'avait installée dans le canapé et lui avait demandé quelques instants pour se mettre à l'aise. Quant elle revint, Isabelle dut reconnaître que le peignoir kimono qu'elle portait la mettait encore plus en valeur.
Quelques verres de Bailey's plus loin elle nageait dans une douce euphorie et accepta sans se faire prier l'invitation à dormir chez Dominique. Elle n'opposa pas de résistance à la blonde qui la déshabilla doucement avec une aisance qui trahissait son habitude de l'effeuillage. Elle se retrouva bien vite avec juste sa culotte affalée sur le grand lit.
"je dors toujours nue, lui lança-celle-ci tout en laissant tomber le kimono sur le sol.

Isabelle retrouva un peu ses esprits ; elle ne pouvait détacher son regard du corps nu de la blonde devant elle. Ses seins lourds mais parfaits, son ventre plat, qui se prolongeait par un pubis entièrement épilé. Isabelle avala difficilement sa salive : la simple vue de ce triangle totalement imberbe qui laissait deviner de manière impudique les lèvres charnues de la vulve, venait de la faire basculer vers l'irréversible… elle sentit son propre sexe doucement sortir de sa torpeur et s'humidifier.
La blonde s'était approchée,  puis assise sur le bord du lit. Isabelle tressauta légèrement quand la main se posa sur son entrejambe et commença doucement à la caresser à travers la fine étoffe. Bien vite, la culotte réduite à l'état d'éponge glissa le long de ses jambes. Isabelle s'abandonna, les yeux fermés, concentrée sur les caresses de Dominique. Elle gémit quand elle sentit le souffle chaud de celle-ci sur ses lèvres puis sa langue gourmande mais experte qui fendait la fente humide pour monter et se fixer sur son clitoris.
Son premier orgasme fut brutal ; une véritable décharge, la tête de la blonde emprisonnée entre ses cuisses. Elle n'aurait pas su dire combien elle eut ensuite d'orgasmes tant son sexe si longtemps délaissé, semblait ne plus vouloir stopper son appétit insatiable.
La blonde la guida ensuite sur son propre corps, imprimant à sa main les mouvements lents et réguliers qui l'amenèrent au plaisir, un plaisir ample, long comme maîtrisé.
Elles s'endormirent dans les bras l'une de l'autre. Ce n'est qu'aux aurores qu'Isabelle put contempler de manière plus lucide que la veille, le corps nu de la blonde qui dormait, la poitrine se soulevant à peine, au rythme de sa respiration régulière.

Elle entreprit de la réveiller de quelques coups de langue gourmande sur son sexe, continuant ainsi sa découverte des jeux entre femmes…..


14 octobre
C'est mon anniversaire ! j'ai 35 ans aujourd'hui. Dominique m'a promis une surprise….
Le déjeuner était déjà succulent, le vin soigneusement choisi.
On sonne. Moi qui croyait que l'on serait tranquilles toutes les deux…

Je te présente Mathieu me dit elle en s'effaçant devant le grand garçon blond à ses côtés.


"Je suis bien, très bien même. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie comme ça. J'ai une queue énorme fichée au fond de mon sexe qui me pilonne……

Je lèche le sexe de Dominique accroupie sur mon visage. C'est dingue ce qu'elle peut mouiller. Elle s'écarte et entreprend maintenant de me "terminer". La caresse de ses doigts sur mon clitoris ajoutée à la sensation du sexe qui me remplit, me fait exploser de plaisir. De petits éclairs passent dans mes yeux…

Mathieu s'est retiré, il n'a pas joui.
Il m'aide à me mettre à quatre pattes. Je comprends où il veut en venir quand je sens la fraicheur d'une substance froide sur mon anus que Dominique entreprend de tartiner méticuleusement.

"il est grand temps de te faire découvrir ce chemin là me lance-t-elle"!

FIN

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