Mes meilleures vacances, sans Londres d’un doute

Déborah Hadjedj

Les tribulations d'une française à Londres. Pardon My French! Un récit sur London Actually Currently

Et si je traversais la Manche ? Pas à la nage mais en Eurostar.  J'ai comme une folle envie de découvrir Londres, la ville de James Bond, Churchill et des Spice Girls. Je prends l'Eurostar et en One Direction  je me retrouve à Londres. Je choisis un bel appartement à South Kensington.  J'aurais dû choisir le quartier de Notting Hill afin de (tenter de) séduire Hugh Grant qui semble être sujet aux coups de foudre.  Contrairement aux clichés, il ne pleut pas. Il fait même si chaud que je commence à ressembler à une statue de cire du Musée Madame Tussauds. Une fois arrivée à la gare, je monte dans un taxi noir semblable à ceux aperçus dans les séries de la BBC. Le taxi passe par Baker Street, la rue mythique de Sherlock Holmes.  Le taxi passe devant Trafalgar Square, memento de la défaite des frogs face aux rosbifs. 

Me voilà enfin arrivée dans MON appartement. Oui j'ai tendance à croire que c'est déjà mon appartement. Si je continue ainsi, mes relations avec mon British de propriétaire n'auront rien d'une entente cordiale. D'ailleurs j'espérais que le propriétaire serait le portrait craché de Jude Law mais il ressemble davantage à Tony Blair. Il me donne quelques conseils : « Good Morning, Le majordome n'est pas livré avec l'appartement contrairement à ce que vous pensez. Evitez les quartiers chauds de Londres afin de ne pas croiser Jack L'éventreur. Goûtez un scone chez Fortnum and Mason.  Vive Elizabeth. Amicalement vôtre ». Après avoir bien mémorisé ses conseils, je me prépare à sortir. Certes ce n'est pas le 10, Downing Street mais j'ai tout de même un emploi du temps de ministre, et il faut donc que je reparte explorer la ville. Pourtant je m'imagine déjà en Eliza Doolittle de My Fair Lady en n'ayant qu'un souhait : to do little dans ce magnifique appartement.  Je me prélasserai plus tard, Big Ben n'attend pas, il est réglé comme une horloge suisse. 

Je prends le Tube qui m'amène à Piccadilly, une étape indispensable pour tout touriste qui se respecte.  Je trouve un diner sympa pour prendre un English Breakfast et une bonne tasse de thé en lisant The Economist. La valeur du Footsie en tête, je me sens d'attaque pour aller voir les financiers de la City.

Je flâne dans les rues commerçantes, traversant de long en large Oxford Street, Bond Street et Regent Street.  I shop until I drop en me demandant si Kate Moss approuve mes choix ou si elle compte appeler la Fashion Police ou Victoria Beckham. Qu'elle le fasse si David l'accompagne !

J'entre dans le grand magasin Selfridges et tout est conforme Au bonheur des dames. Après  avoir dégusté un délicieux cupcake aux couleurs aussi bariolées que celles du drapeau anglais et des coiffures des Punks de Camden, je prends un bus à impériale pour continuer mon périple. Je fais un crochet par Brick Lane, un marché aux couleurs chatoyantes qui me transporte en Inde. Je passe également par Chinatown pour m'acheter un Fortune Cookie. Il ne m'indique pas dans quel sens va tourner la roue la fortune mais je sais une chose : le Prince Harry, le roux de la fortune m'attend. 

J'assiste à la relève de la garde et je fais savoir aux officiers que je suis là si jamais ils ont besoin d'un coup de main. Je tente de distraire un garde de Buckingham Palace mais apparemment il n'est pas impressionné par mon imitation de Margaret Thatcher. 

Je  fais une pause à Soho et me voilà transportée dans les années des Swinging London, avançant au rythme des tubes des Beatles qui ont marqué Londres au-delà d'Abbey Road. 

Je déguste un délicieux Fish and Chips and essayant d'oublier les calories. Les calories on s'en « fish »! Des calories que je vais rapidement éliminer en longeant la Tamise ou en faisant du Nimbus 2000 avec Harry Potter.

Telle une socialite, j'assiste à des pièces de théâtre à West End déclamées par des acteurs à l'accent So British.  Je me rue voir un Musical à Covent Garden pour comprendre La mélodie du bonheur. Je suis transportée par les musiciens exubérants de Leicester Square qui me confirment que les Anglais sont les rois en musique. God Save The Queen (et Freddy Mercury) ! 

Je croise le regard d'un anglais distingué et flegmatique arborant un chapeau melon (mais heureusement pas de bottes de cuir) et c'est à ce moment précis que je comprends comment Shakespeare a pu imaginer Roméo et Juliette. Je tente d'initier le contact mais en vain. On ne fait pas d'Hamlet sans casser des œufs !

En fin de journée j'entre dans un pub et j'ai l'impression de retrouver des amis tant l'ambiance est chaleureuse. Nous ne parlons pas la même langue et pourtant les habitués arrivent déjà à me faire mourir de rire avec leur humour anglais.

Je rentre à l'appartement et je m'endors me demandant si Peter Pan va venir me chercher pour aller au Neverland, le pays imaginaire. La chemise de nuit que je viens de m'acheter chez Marks and Spencer ressemble à s'y méprendre à celle de Wendy. D'ailleurs je me demande s'il existe des locations AirBnB à Neverland. 

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