My gay "friend"

LE SYNOPSIS

Laurie est une jeune femme active bien dans sa tête et dans sa peau. Luca est pompier, sportif et adulé par la gente féminine. Ils se sont connus lorsqu'ils étaient au collège : elle avait eu le coup de foudre et l'avait harcelé pour avoir son intérêt.

Dix ans plus tard, les anciens élèves organisent une soirée façon bal de promo et Laurie doit amener son invitation à Luca en personne. Au cours de ces retrouvailles, à la joie unilatérale, Luca révèle qu'il est homosexuel, ce qui est totalement faux. Ayant peur que Laurie reprenne ses mauvaises habitudes d'adolescente, il n'a trouvé que ce mensonge pour s'en débarrasser. Mais voilà, ses meilleurs amis, Julie et Tarik, pompiers comme lui, lui font remarquer que, non seulement, il vient de laisser échapper une bombe folle de lui, mais qu'en plus, elle n'était pas si collante que ça puisque cela faisait dix ans qu'il ne l'avait pas vu alors qu'ils vivent dans la même ville. De plus, étant abonné aux dingues de tout bord, une fille qui sait apparemment se gérer toute seule le changerait agréablement.

Luca réalise donc qu'il n'a peut-être pas assez essayé et surtout que l'eau est passée sous les ponts depuis qu'ils étaient adolescents. Il décide donc de connaître Laurie pour voir si ça pourrait marcher. Seulement voilà, elle croit dur comme fer qu'il est gay. Refusant d'avouer son mensonge et ayant perdu tout sex appeal face à elle, tous ses essais de rapprochement tombent à l'eau. De plus qu'il apprend que Laurie a déjà un petit copain au cours d'un diner entre "amis", conjoint qui ne croit absolument pas que Luca est homo et lui met des bâtons dans les roues. Pour rassurer son copain, Laurie présente un de ses amis homosexuel à Luca, qui se retrouve harcelé par sa "nouvelle conquête".

Petit à petit, Luca découvre Laurie : une aventurière moderne, dingue de sport extrêmes et de vitesse, très loin des souvenirs qu'il avait gardé de la petite adolescente rondouillarde et excessive. Finalement, il se laisse séduire par cette jeune femme, certes complètement tarée mais dans le bon sens du terme, enfin presque. Puisque les risques qu'elle prend l'envoient à l'hôpital où elle rencontre une ex de Luca, infirmière, qui bien sûr prend un malin plaisir à lui expliquer qui est réellement Luca. Laurie apprend finalement pour le fameux mensonge et surtout la raison qui va avec. Elle décide de ne plus jamais revoir le jeune homme. Mais après une conversation avec son meilleur pote, il se décide quand même à aller au "bal de promo" pour tenter une dernière fois sa chance...

LA REDACTION

-Et si on se la pêtait à l'américaine ?

Ils se tournèrent vers celle qui avait parlé ainsi, se demandant de quelle américaine elle voulait bien parler : des voitures américaines, des starlettes américaines, de la bêtise américaine... "Parce que l'éventail est large si on part de ce principe" pensa Laurie en haussant les sourcils.

-Oui, on fait une soirée en grande pompe, costard et tout le bastringue, et on se repasse les musiques de l'époque.

-Ouais, ça peut se faire, ce sera mieux que le sempiternel barbecue d'été...

Elle s'imagina dans une robe blanche à paillettes, magnifique, courant au ralenti vers son amour d'adolescente.

-Laurie ? T'en penses quoi ? À toi la décision finale, madame la présidente.

Elle chassa la robe blanche de quelques coups de main au-dessus de sa tête :

-Excellente idée ! Soyons fous et extravagants ! Première étape pour cet anniversaire des dix ans : retrouver et joindre tous les élèves qui ont eu leur brevet en 2001. Bien sûr qu'on invite ceux qui l'ont passé et ne l'ont pas eu, ajouta Laurie, devançant la main levée de la peste de service. Y'a des gens qui changent jamais, c'est un truc de dingue, dit-elle un peu plus tard dans la rue à son amie Gaelle.

-Tu dis ça pour l'autre connasse ? Je dirais qu'il y a des trucs qui restent éternels : pétasse un jour...

-Pétasse toujours, oui, je sais.

-Par contre,je suis surprise que t'ais acceptée cette idée de "bal de promo revival".

Laurie se perdit à nouveau dans sa tête voyant sa robe blanche, ou pourquoi pas noire, genre femme fatale...

-Tu t'imagines en robe longue, tournant au ralenti, n'est-ce pas ?

-Je veux plus qu'on soit amies.

Gaelle partit d'un grand rire, faisant se retourner les passants.

Luca entendit des hurlements lorsque son pied glissa de la branche. Il se retint de justesse :

-Ras le c** de ces conneries de chats qui vont se percher dans les arbres !

Il attrapa la bestiole par la peau du cou, se faisant labourer sa manche au passage.

-Faites attention ! Il est très délicat.

"Je vais te le balancer dessus et on reparlera de la délicatesse de ce truc !" Il redescendit avec le félin sauvé des arbres, sa maîtresse le lui arrachant des bras pour le serrer et l'embrasser. Son meilleur pote, Tarik, s'approcha de lui :

-Pourquoi t'as accepté qu'on vienne lui récupérer sa sale bête ? Tu te souviens qu'on peut refuser maintenant.

-Parce que j'aime bien qu'on m'aime et qu'elle y réfléchira à deux fois avant de nous rappeler quand elle recevra notre facture, mon petit Luca.

-Tu es un être démoniaque.

Ils remontèrent en voiture après avoir tout arrangé avec la propriétaire du chat qui, maintenant, faisait des calins aux jambes de son sauveur.

-Je crois que t'as un ticket avec la gente féline.

-Au moins, j'ai du succès.

-Parle pour toi ! S'exclama Tarik en donnant une pichenette sur un morceau de papier avec un numéro de téléphone.

-J'y crois pas, t'as le numéro de la maîtresse ? T'as intérêt de la sauter avant qu'elle reçoive les frais, sinon, elle va te faire bouffer par son chat.

Ils arrivèrent à la caserne et entrèrent dans le garage où il y avait un attroupement autour d'une personne que Luca ne voyait pas derrière les fortes carrures de ses collègues. Tarik et lui s'approchèrent et tous les pompiers se retournèrent vers eux dévoilant une jeune brune plutôt petite, toute en formes et jeans. Luca entendit Tarik se réjouir discrètement de la visite mais lui fit la grimace en reconnaissant la fille qui souriait à leur arrivée.

-Laurie ! Quelle surprise...

Laurie soupira d'aise : il arrivait dans la lumière, au ralenti bien sûr, et il avait l'air si agréablement surpris de la voir :

-Qu'est-ce que tu fous là ?

-Je suis venue t'apporter une invitation pour les "dix ans", je te l'aurais bien envoyée mais ta mère ne serait pas un peu parano en ce moment, non ? Elle n'a pas voulu communiquer ta nouvelle adresse.

-Les dix ans ? Demanda Tarik.

-Ça, c'est la fête des anciens élèves de mon collège, mon pote. On se retrouve tous au bout de dix ans comme si on venait de passer le brevet.

-Et donc toi aussi, t'es une ancienne élève ?

-Je suis même la présidente de l'association des Anciens. J'étais pas sûre de te trouver à ton travail alors l'invitation est dans ma voiture, dit-elle en s'éloignant.

-OK, répondit Luca.

Tous ses collègues le regardèrent bizarrement :

-Quoi ?

-Mais t'es con, va avec elle, s'exclama l'un d'entre eux.

Il soupira et rattrapa la jeune femme à l'extérieur. Elle se dirigea vers un petit coupé sport rouge dont elle fit tinter l'alarme avec sa clef. Elle sortit de son sac une enveloppe carrée à la surface imitation nacre qu'elle lui tendit. Il décacheta et lut brièvement le petit texte :

-C'est dans six mois ? Vous vous y prenez en avance, dis donc.

-C'est pour être sûr qu'un maximum de gens pourront prendre leurs dispositions pour être présents.

Elle tendit la main vers lui et la posa sur son avant bras.

-Et ça me ferait tellement plaisir que tu puisses te libérer...

"Établir un contact, un bon point pour moi"! Pensa-t-elle.

-Tu sais, je suis gay !

-Quoi ?

-Enfin, je veux dire que j'ai quelque chose à te dire, que j'ai décidé d'être honnête avec moi-même, avec les autres, et toutes cette sortes de choses et... Je suis gay.

Il la regarda lever les yeux en coin, perdue encore une fois dans sa tête. Son esprit avait fait "pause" et tout son bestiaire de clichés revint dans un retour arrière accéléré. Elle digéra la nouvelle :

-C'est...

"Pitié, qu'elle ne chiale pas..."

-Génial ! C'est génial ! cria-t-elle en se jetant à son cou.

-Hein ?

-Les conjoints sont conviés bien sûr. Amène ton copain ! Bon faut que j'y aille, salut, dit-elle en faisant un signe à quelqu'un qui était juste derrière lui.

Il se retourna et vit que Tarik était arrivé dans son dos et, vue sa tête, il avait assisté à toute la conversation. Son pote se décomposa et répondit au "coucou" de Laurie comme un automate.

-Je prends plus ma douche en même temps que toi... Fini !

-Arrête de dire des conneries, tu sais bien que je ne suis pas gay.

-Ça aurait expliqué bien des choses pourtant, répliqua l'une de leurs collègues qui était arrivée dans leur dos.

Luca fit semblant de rire à cette plaisanterie faite par sa meilleure amie féminine, Julie, qui arrivait pour prendre son service.

-Alors ? Qu'est-ce que cette histoire ?

-T'as vu la meuf avec laquelle on parlait quand t'es arrivée ? Lui demanda Tarik.

Julie secoua la tête.

-T'aurais dû ! C'est à elle que Luca raconte des craques. Et il va peut-être s'expliquer maintenant ?

-Vous vous souvenez de cette fille avec je suis vaguement sorti au collège ?

-Celle avec laquelle t'es sorti parce qu'elle te lâchait pas, la grosse, c'est ça ?

-Et ben, c'était elle.

Ses deux amis le regardèrent un moment en silence puis ils éclatèrent de rire :

-Tu crois pas que t'es trop vieux pour réagir comme un ado qui fuit, petit menteur ? Lui demanda Julie dans un fou rire.

-Arrêtez de vous marrer ! Vous savez pas ce que c'est : elle est là avec ses yeux de merlan frit, elle attend que je fasse un geste mais je ne l'aime pas, je peux pas faire semblant. Le problème, c'est que je peux même pas lui proposer d'être seulement amis parce qu'elle sait pas rester à sa place ! Arrêtez de vous marrer !

-Et comment tu vas faire mon pote, elle va bien découvrir que tu lui as menti pour t'en débarrasser. En plus, j'ai cru entendre parler d'une soirée d'anciens.

-M'en fous, j'irais pas.

-Très mature, soupira Julie. De toute façon, t'allais pas sortir avec une grosse...

-Elle est pas grosse ! intervint Tarik.

à suivre... [un jour, un jour...]