Misérables âmes abandonnées

cecile-g

C'est l'ombre de mon coeur qui parle, c'est la nuance de tes gestes qui les consument.

De cette nuance ressort une joie de vivre, une inquiétude et un vide. Les ténèbres m'assaillent; elles que rien n'effraient.

Moi, petit être sensible et fragile, je me bats face à ce sombre néant implacable. Un spleen énigmatique. Comment se reconstruire après tant de souvenirs obscurs et opaques? Je ne peux rien contre ces troubles impénétrables qui me pourissent la vie; de cette méfiance devenue instinctive. Je t'ai perdue, je dois me l'avouer. Pire un pan de ma vie manque. Une famille mystérieuse et silencieuse remplit de souffrance et de violence en son sain. Et difficilement déchiffrable tant celle-ci paralyse la mémoire et créait tant de traumatismes.

As-tu accepté ce qui se meurt le long des allées de ce cimetière? Ces misérables âmes abandonnées qui errent dans le brouillard. Ressens-tu toujours leurs silences lourds?

Marcher le coeur maudit, je n'ai plus la foi.

Le monde des oubliés s'immisce dans la pénombre des méandres, dans le fracas des gouttes acides. Cette mémoire indélébile résiste à ces cris démentiels, à ces échos écorchés de l'enfer, du chant des écumes de magma s'échouant sur ces imprenables falaises.

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