Moi, Tarzan ! Toi, Dieu ?

-         Moi Tarzan, roi de la Jungle. C'est qui, toi ?

-         Enfin ! Je suis Dieu ! Cela se voit à mon aura.

-         Tarzan pas connaître Dieu. Toi, pas être ara volant et criant fort. Toi être singe, quelle tribu singes, tu es ?

-         Je ne suis pas un singe, voyons ! Je suis le Créateur  de l'Univers, des planètes et de toutes vies, vivant dessus. Je suis Dieu, l'omniscient.

-         Omniscient, c'est Gorille, ça !

-         Mais non ! Pas Gorille, voyons. Je suis Dieu !

-         Moi, Tarzan, roi des animales, je parle à eux.

-         Moi, Dieu, grand roi du Grand Tout. Toi, t'agenouiller devant moi et me louer.

-         Tarzan courbe échine devant rien. Pas peur de toi, Gorille ! Tarzan battre Gorille plus gros que toi !

-         Puisque je te dis ne pas être gorille, à la fin ! Moi, ton maître, toi comprendre, espèce de sauvage.

-         Tarzan pas d'maître, c'est Tarzan le chef des clans.

-         Toi, Tarzan, tout petit face à Puissance Divine à moi. Merde à la fin, espèce de macaque ! Tu vas m'obéir, oui !

-         Ayeulhalhalhaoulalahitou !

-         Putain ! Mais qu'est-ce qu'il lui prend à l'autre simien ?

-         Moi t'attaquer Gorille ! Combat ! C'est ordre.

-         Mais enfin Dieu n'a pas d'ordre à recevoir. C'est Dieu qui ordonne et Dieu ne se bat pas !

-         Trop faible, trop peur, Dieu, c'est femellette comme guenon !

-         Oh, et puis tu l'auras voulu Tarzan, saltimbanque de foire, trapéziste de la voltige sans filet avec slip léopard made in Uganda. Je te désintègre de cette Terre. Tu étais peut-être mon chaînon manquant, mais tant pis, t'es vraiment trop con, je m'en passerais et j'emmerde Darwin (Il n'est pas très miséricordieux, Dieu). Adieu, misérable mortel, tu n'auras pas de repos en mon royaume. Tu erreras un temps dans les limbes de l'au-delà, avant de rejoindre le Pandémonium où tu y rôtiras pour les siècles des…

Le problème avec toutes ces divinités, c'est qu'elles sont bavardes comme des pies. Et ça discute, et ça palabre, et ça moralise, et ça perd son temps comme s'ils avaient l'éternité devant eux. Tarzan, lui est un homme pressé, il n'a pas de temps à perdre en balivernes, il est l'Homme Moderne. Il bondit sur le dos de Dieu et n'en fait qu'une bouchée jusqu'à la dernière particule.

Si vous chercher votre Dieu, ne le cherchez plus dans les Cieux, il est bien au chaud dans les entrailles de Tarzan. Pas grave ! Il vous le restituera, au petit jour, résurrection de Dieu en excréments sacrés par défécation matinale. Recueillez-les, vous viendrez vous y recueillir dessus et pratiquerez l'eucharistie anthropophagique.

A bon entendeur, Sauveur ! Sauve déjà ta peau, lève-toi et fuit ! Il y aura toujours un Tarzan pour te vaincre.

 Alors, là, je crois friser l'excommunication pour six générations au moins, si un cur'ton de malheur tombe sur mes cartons blasphémateurs. (Blasphématoires rimaient trop avec encensoir.)