Mon cœur, pour toi (suite)

Sur la table, il y avait une lettre.

"Ma chérie,

Je t'aime. 

Lorsque tu avais 8 ans, tu m'avais posé une question, tu t'en souviens?

Aujourd'hui je te répond.

Le cœur qui habite en toi était le mien...

Je pense que tu as compris.

Ne pleure pas, nous nous reverrons bientôt, au Ciel.

A bientôt, mon Ange..."

Lilie-Rose, choquée, relut plusieurs fois la lettre. 

Puis, sans rien dire, tétanisée, elle courut.

Ce fut comme un déclic.

Elle courait, courait.

Elle se retrouva devant le cimetière. On l'appelait le Lieu du crâne endormi. Des frissons parcoururent Lilie-Rose.

Elle n'avait auparavant jamais mis les pieds dans cet endroit lugubre et sombre. Des cyprès, debout, regardaient le vent souffler sur eux et veillaient sur les morts. 

Les tombes dressées semblaient froides, glacées par les courants d'air gelés. Les pierres étaient dures, rudes et sans pitié.

Une brise légère remua ses cheveux. 

Au hasard, elle s'approcha d'une tombe, regarda le nom gravé et se mit à chercher celle qui portait le nom de son père...

C'était comme si une partie d'elle même était ensevelie sous ces montagnes de terre brûlant les cadavres.

Elle la trouva. Elle s'assit sur la pierre. Regarda le nom, si joliment gravé par rapport aux autres. Pleura.

Pendant longtemps coulèrent des larmes tristesse et colère de ses jolis yeux humides.

Puis elle dit: Merci, Papa...

Je ne sais pas si un jour je te l'ai dit, mais pas assez en tout cas: je t'aime...

C'est en ce jour de douleur que Lilie-Rose comprit l'importance de dire "Je t'aime" à ses parents.....