Mon frère

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   Mon frère

J'ai été ton alliée au creux d'un long hiver,

Et parfois ennemie, pour si peu de misère.

Flanc contre flanc, jumeaux sans âge

N'a-t-on donc que le sang en funeste partage ?

Le vol de la nuit sur les solitudes.

Les regards muets mais sans incertitude

Les ombres effacées, les pièces vides de présent.

La clameur du silence et l'angoisse de l'enfant.

Poignée d'années chétives jetées dans les bourrasques

Galopin sans égard pour les fards et les masques,

Nos visages flétris saupoudrés de farines,

Contemplent ridicules ton image enfantine.

Combien de plis en chair faut-il à la paix ?

Le temps concilie-t-il l'amer et le palais ?

J'ai fui les vallées où règnent les hivers,

Ma poitrine déchirée et ton corps sous la terre.

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