Mon verbe intime...
Jean Claude Blanc
Mon verbe intime…
Prénom de Messie, mon nom est blême
Toujours courir la prétentaine
Sur mes montagnes souveraines
Lourd mon fardeau, la soixantaine
A la retraite, j'étire ma flemme
Nonchalamment, traine mes peines
La solitude, c'est mon domaine
N'ai pas besoin, d'un grand harem
Je veux garder mon cœur indemne
J'atteins ce jour, le 800ième
Fable, coup de gueule, pamphlet, poème
Pour composer, n'ai pas de peine
Sitôt levé, mes idées viennent
N'ai tout appris que par moi-même
Pourquoi j'écris, reste un dilemme
Ne cherchez pas, je me démène
Seuls m'inspirent, yeux de Chimène
N'ai pas d'amour, même pas de haine
Suis un abstrait énergumène
Qu'a pris tant de tartes à la crème
Naïf, trop bête, n'ai pas de veine
On ne récolte, que ce qu'on sème
Est bucolique cette rengaine
On m'injurie, on me blasphème
Sûrement ma hargne, pose problème
Certes, mon public est en haleine
Vénère mon art de mise en scène
Veux plus souffrir, tellement je m'aime
Mon sombre esprit, sait le barème
Mais j'ai pour seul théorème
Ne pas m'en faire, révolte est vaine
Epicurien, tire les reines
Pratique l'amour, mais à l'ancienne
Pète la santé, ma verve est saine
Même à une force surhumaine
Le sang s'élance dans mes veines
Comme un bolide, qui jamais freine
Si je vous conte des fredaines
M'en voulez pas, ainsi j'assène
Des vérités pas très urbaines
Pour les oreilles puritaines
J'ai dépassé la soixantaine
Et ma conscience est sereine
Sans prévenir, me la ramène
Pour rire de ce sacré système
Me fends encore la bedaine
Quand c'est la gauche qui nous draine
Voulant nous piquer nos étrennes
Le portefeuille, fait carême
Je suis un drôle de phénomène
D'être mal compris, d'espèce humaine
Je crois encore au croquemitaine
Face au destin, je crie Amen
« Dans l'eau de la claire fontaine »
J'ai aperçu une sirène
La détaillant d'un air obscène
Elle m'a giflé, cette vilaine
Besoin d'espace, d'oxygène
Pour m'enivrer de doux hymen
La volupté c'est mon emblème
Voudrais gagner, jardin d'Eden
Mais faut faire gaffe à l'hygiène..
Je suis un rare spécimen
En mon pays, c'est une aubaine
J'ai la dégaine, d'un indigène
Qu'attend venir le requiem
Je dois tenir encore les rênes
Malgré l'ennui qui me gangrène
Mes camarades me soutiennent
Même que parfois, ils me surprennent
Je fais des vers, médiocres poèmes
Empiffré d'hallucinogènes
La société contemporaine
C'est une arène, trop mondaine
Ne m'arrête pas à la 800ième
Mon crâne marche au kérosène
Se nourrissant de stratagèmes
D'un monde en crise, fourbu de haine
Encore la force de rester zen
Comme en témoigne mon antienne
Non pas mon ex, bien trop hautaine
Des rimes en « aine », je m'en parsème
Jouer sur les mots, c'est mon étrenne
31 décembre, demain migraine JC Blanc 31 décembre 2014 (fin d'année, texte déchainé)
Je vous présente les miens, les plus respectueux. A la vôtre !
· Il y a presque 10 ans ·ouiouilaplume