Motorheäd
Olivier Batard
Je déambulais, l'esprit piétiné, par des années d'indifférence, de chômage. A ce moment je ne pouvais que contempler le théâtre de ruines de mon existence, où cette brume grisâtre flotte et enveloppe les cadavres encore fumants de mes plus belles années. C'était sans compter sur cette flèche du destin qui me fut envoyer en plein dans la poitrine, ce geste inconscient qui me fit saisir ma boite à musique de poche que je n'avais utilisé depuis des lustres, par désenchantement. Comme un geste divin j'appuyai sur lecture et attendis que les ondes sonores arrivent à mon cerveau, à dessein d'essayer de détourner mon esprit de cette désolation. Il est très difficile de décrire la liberté absolue d'un instant passé mais il me faut admettre que la liberté, nous permet, de nous échapper la tête haute. Chaque secondes de « (I won't) pay your price » de Motorheäd, je redeviens vierge de toutes vicissitudes, Lemmy me montre la voi(x)(e) de l'humanité dans ce qu'elle a(vait) de plus vivant, la voie du Rock and Roll.
Je ne puis compter combien de fois j'ai pu écouter « Overkill », mais je puis vous assurer qu'il a sublimé mes instants. Une certaine appréhension avant de l'écouter une seconde fois me paralysa quelques instants, la peur de ne pas revivre cet instant m'enfermant derrière les murs du silence et du souvenir.
Avec le peu de recul après cette délicieuse expérience un brin cathartique, il m'est vitale de confesser que Lemmy de Motorhead, est peut être le dernier symbole de véritable liberté que j'ai pu vivre. Si je le rencontrais, je ne pense pas que je le remercierais, pensant qu'il le prendrait comme l'insulte suprême dont il est l'antithèse, une « RockStar ».
Si vous essayer un jour d'écouter librement cet album « Overkill » de 79, prenez garde à la bousculade. Be warned.