Rock'in Yvette

arthur-roubignolle

Rock'in Yvette... (Le double-album blanc mythique d'Yvette Horner)


Il est évident que, lorsque le double album blanc dYvette Horner parut en 69, cela révolutionna le monde assez convenu de la pop-music de l'époque...

Keith Richard ne s'y trompa pas et déclara : «  Après ça, on ne pourra plus jouer comme avant... »

Et d'ailleurs, peu après sortait l'album : «  Beggars Banquet » où l'on peut reconnaître assez facilement l'influence d'Yvette, notamment dans le solo de Keith sur    « Sympathy for the Devil »...

Ce fut le dernier album des Stones avec le regretté Brian Jones, qui, d'après des proches, était follement épris d'Yvette...

Il lui écrivit mais ne reçut aucune réponse d'elle. Peu de temps après on le retrouvait mort dans sa piscine... Accident ? Suicide suite à une déception amoureuse ? On ne le saura jamais...

Toujours est-il que l'album blanc d'Yvette influença aussi les Beatles, ce n'est pas moi qui le dit mais Philippe Manœuvre dans les Inrockuptibles.

Voici ce qu'il déclare :   « Ouais mec, faut se replacer dans le contexte de l'époque où, en fait, y avait pas grand-chose qui se passait en 69, et quand Yvette a repris : « Mon amant de Saint-Jean », ça a été comme un flash pour beaucoup de rockers qui étaient enfermés dans le blues, ou plutôt un ersatz de blues, parce que les vrais bluesmen étaient morts depuis longtemps... (Je veux dire à part BB-King bien sûr..).

Quant aux Beatles, John Lennon, après avoir écouté Yvette resta prostré pendant trois jours, terrassé... C'est là qu'il décida de prendre le tournant psychédélique qu'ont connu les Fab Four à partir de 69 et jusqu'en 71... Tournant déjà amorcé en 67 il est vrai, mais qui était encore très timide... John Lennon avouera même : « C'est grâce à Yvette que j'ai pris du LSD ! » Il aurait dit aussi : « J'ai pris une sacrée gifle... une gifle sur Yvette ! »

Philippe Manœuvre poursuit : «...  Et c'est en voyant la coupe de cheveux de la reine du Musette qu'ils décidèrent eux aussi de se laisser pousser les cheveux... Ils n'allèrent pas quand même jusqu'à se les teindre en roux comme elle... »


L'influence que notre accordéoniste nationale eut dans le monde musical n'est plus à prouver aujourd'hui...


Elle a influencé des artistes comme Afrika Bambaattaa ou Grandmaster Flash, leur permettant de créer ce qui allait devenir le Rap...

On ne le sait pas assez, mais le rap américain est né en fait à Nogent sur Marne dans les guinguettes, et la « break dance » n'est qu'une pâle copie de notre Java...

Des artistes novateurs comme le groupe Kraftwerk reconnaissent eux-aussi l'influence prépondérante d'Yvette dans leur musique, qui allait devenir la base de ce qu'on appellera plus tard la « Techno »... Il est évident que l'album « Tour de France » des Kraftwerk est un vibrant hommage à Yvette Horner, qui, durant des années, accompagna en musique les étapes du Tour de France...


Avec ses rythmes endiablés, son sens de la mélodie ultra précis, sa liberté totale dans l'improvisation... Son swing, son groove, Yvette n'a pas fini de nous étonner...

Lou Reed, juste au moment de mourir fit cette confidence : « Yvette, c'était mon héroïne ! »


Hommage vibrant à celle qui fut l'inspiratrice de tant d'artistes et la reine de l'accordéon chromatique... (Que c'est même drôlement dur comme instrument, avant que tu comprennes ou tu dois mettre tes doigts et si tu dois pousser ou tirer le soufflet, soit t'as cassé l'accordéon en mille morceaux ou soit tu t'es mis à la guimbarde...)


Discographie d'Yvette :

« Double album blanc. 1969 »

« Sergent Pépère » 1970

« Les p'tites bites » 1970

« L'Abbé rôde » 1971

« Bach in black » 1971

« Smoke on the Waters Closets » 1972

« Never Mind the Coloc » 1973

« Won't guette foule la gaine » 1974

« Brown Sugar de l'Est » 1975

« Dark side on the moule » 1976

« London Calîne » 1977

« Born in the Nogent sur Marne » 1978

« Hotel du Nord California » 1979



C'était un article de John Ibigoudi, pour le magazine « Rauque et Phoque »



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