mots perdus

benoit

Sur la jetée de mes regrets
S’envolent mes rêves oubliés
Et coule l’encre de mes espoirs
Dans les tumultes de l’écume noire

La beauté des vers tourmentés
Pleurent déjà en sillons bleutés
Les larmes d’une âme esseulée
Que les embruns ont révélé

Dans de terribles hurlements
Sombrent les mots du poètes
S’enfuyant avec les courants
Portés au loin par la tempête

Souffle le vent du désarroi
Sur les grises et grandes parois
Rongées par cette eau et ce sel
Comme ces lignes pourtant si belles

Et l’effroi d’un si dur combat
Brise la volonté de mon vers
Telle la déferlante qui  s’abat
Soudain plus fragile que le verre

D’impitoyables tessons glacés
Meurtrissent mes tristes mains fermées
Contemplant sur la sombre jetée
Le sang par mes poèmes versé



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