Mouillage

wen


De : Vincent
Envoyé : 24 janvier 2012 21:02
À : Anne
Objet : 3 mois déjà…

Ma chère et tendre Anne,
Cela fait maintenant trois mois que nous correspondons toi et moi. Et je m’étonne encore chaque jour de la tournure qu’ont pris nos échanges. Qui aurait pu imaginer, il y a trois mois, lorsque j’ai reçu ton premier message, que nous en serions arrivés là ? Enfin bref, je ne vais pas t’en faire des tonnes, mais je voulais simplement te dire que bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, tu es une des plus belles choses qui me soit arrivé dans ma vie. Je suis très heureux d’avoir pu trouver avec toi quelqu’un qui sache écrire (ce n’est pas si courant) et surtout lire mes écrits avec autant d’acuité et d’esprit.
Je te souhaite un excellent anniversaire de trois mois de “ rencontre ”.
A plaisir de te lire rapidement.
V.

De : Anne
Envoyé : 26 janvier 2012 10:34
À : Vincent
Objet : Re : 3 mois déjà…

Mon Vincent,
Tu le sais bien. Tu sais que je partage parfaitement tout ce que tu écris et que je pourrais te retourner tes compliments. A un moment où je me retrouvais quasi seule ou du moins, abandonnée par mon oisiveté et ma vie de femme entretenue dans une mégalopole asiatique impersonnelle, habitée par des gens dont je ne partage ni la langue ni la culture, tu as réussi à m’interpeller, à me bousculer, à m’attirer et, j’ose le dire, à me rendre amoureuse de ce que tu es. J’aime ta manière d’écrire, j’aime ta manière de me faire vibrer, j’aime ce que tu fais naître chez moi. Tu as réveillé en moi des émotions inouïes, inexplicables et totalement irrésistibles.
J’aime comment tu soulèves mon corps, comment tu l’emmènes vers des plaisirs sublimes et une jouissance extrême. Et tout cela rien qu’avec tes mots ! Je sais que tu souhaiterais que je t’écrive plus, que je détaille plus ce que j’aime dans ce que tu me racontes, j’aimerais te dire tout ce que je peux ressentir lorsque j’imagine te caresser, t’embrasser, ou prendre ton sexe dans ma bouche mais tu le décris si bien et tu déclenches chez moi tellement de choses.
En tout cas, ton dernier message m’a beaucoup touché. Il me plait beaucoup de me dire qu’il y a trois mois, nous n’étions que des inconnus et aujourd’hui, nous voilà à nous écrire plusieurs fois par semaine (décalage horaire oblige !)… Et tu le sais, j’aime ce que tu m’écris.
A ce sujet ! Ne m’as-tu pas parlé, il y a quelques jours, d’un rêve que tu as fait dernièrement ? Je suis très curieuse d’en savoir plus, j’attends de te lire. A très très bientôt mon Vincent.

De : Vincent
Envoyé : 28 janvier 2012 23:18
À : Anne
Objet : Mon rêve
Tout d’abord, sache que tu peux m’écrire absolument tout ce que tu veux, tu n’as pas à avoir peur ou la moindre honte. Sois tranquille à ce sujet et j’en profite pour renouveler mes souhaits : Anne, stp, écris-moi, décris-moi tes fantasmes.
Voilà, ça, c’est (re)dit. Alors sinon, comme tu me le rappelles, je vais tenter de te décrire mon rêve de la semaine dernière.
Comme je te l’ai déjà dit, c’était un rêve vraiment très érotique, très explicite. Je vais essayer de te décrire les événements aussi précisément que possible et surtout, je vais tenter de te faire passer par ces quelques mots, l’intensité de ce que j’ai pu ressentir…
Je nous rêvais en bateau. Nous avons déjà parlé d’une ballade en voilier au large de la Corse et je pense que cela a transpiré dans mes songes. C’est le début de soirée et nous avons mis le bateau au mouillage dans une petite crique bien tranquille. Nous ouvrons une bonne bouteille de vin, tout est parfait dans cette belle nuit d’été, sans vent. Le bateau est solidement amarré, une table avec deux bougies, un peu de musique douce en bruit de fond et toi, magnifiquement belle en face de moi. Tu portes une robe légère et je sais pertinemment que tu n’as rien mis en dessous. Après le repas, je m’installe confortablement sur la banquette et tu viens me rejoindre en t’allongeant sur moi. Tu poses ta tête sur mon torse et m’écoutes respirer doucement. Je ferme les yeux en écoutant la musique s’écouler doucement et je sens que tu commences à déboutonner ma chemise pour poser ta tête directement sur ma peau. Tu l’ouvres complètement maintenant et en reposant ta tête contre mon torse, tu m’embrasses tendrement d’abord sur le torse puis un peu plus bas sur le ventre. Ta main me caresse doucement.
Puis, tu vas un peu plus loin, un peu plus bas. Le cadre paradisiaque t’excite et sentir mon sexe commencer à bouger contre ta poitrine ne fait qu’amplifier ton excitation qui commence à monter sérieusement maintenant. En effet, tes caresses réveillent mes envies et mon sexe se met doucement, tout doucement à gonfler. Je ne porte rien sous mon short et tu sens mon membre frétiller contre tes seins délicats au travers de ta robe fine et cela réveille toutes tes envies. Ma main est posée dans tes cheveux que je caresse doucement.
D’une main, tu descends vers ma braguette, tu la dézippes et tu l’écartes pour entrevoir mon sexe qui commence à se redresser un peu plus. Il n’est pas tout à fait bandé, juste ce qu’il faut pour te faire comprendre que je ne suis pas insensible à tes caresses. Tu amènes ton visage près de mon entrejambe et approche tes lèvres de mon sexe. Tu donnes un petit coup de langue sur mon gland provoquant immédiatement un afflux de sang. En t’approchant un peu plus, tu peux le prendre entre tes lèvres roses et alterner doucement entre des bisous tendres et des lapements avec ta langue pour réveiller les ardeurs de mon membre. Il se dresse maintenant hors de mon short et tu le prends totalement dans ta bouche. Tes lèvres fines l’encerclent et tu joues avec ta langue chaude et délicate. Ta main descend de mon torse vers mon sexe et tu écartes mes vêtements pour prendre mon sexe dans ta main. Tout doucement, tu me branles en faisant de petits va-et-vient. Tes joues se creusent, tu aspires mon sexe sentant monter la sève dans ce membre désiré. Un filet de salive coule de ta bouche sur ta main. Tu me masturbes doucement tout en me suçant plus fort. Tes petits gémissements ne laissent aucun doute sur le bonheur que tu prends et ma respiration devenue plus forte te confirme le mien. Je prends ta tête dans mes deux mains, t’obligeant à t’éloigner de mon sexe pour remonter ton visage vers le mien. Je te dis que j’adore ce que tu me fais et juste après m’avoir embrassé tendrement, tu me réponds simplement : J’adore te sucer. Je te réponds que je veux m’occuper de toi en même temps et te propose de t’installer sur moi pour que je puisse te lécher en même temps.
C’est avec un petit sourire malicieux que tu acceptes volontiers. Je m’allonge alors de tout mon long sur la banquette et tu viens déposer ton sexe sur ma bouche. Lors que tu redescends ton visage pour reprendre mon membre entre tes lèvres, je pose mes mains sur tes fesses et approche ma langue de ton clitoris et de tes lèvres vaginales déjà trempées. Je fais sortir ma langue tout doucement pour que celle-ci puisse te lécher entièrement le sexe, de ton clitoris à ton anus. Le bout de ma langue écarte tes lèvres et laisse s’échapper un peu de ton humidité que je recueille sur ma langue pour pouvoir en enduire parfaitement l’intégralité de ton entrejambes. Je laisse ma langue parcourir tout l’espace qu’il y a entre tes cuisses et je prends un malin plaisir à la faire aller le plus doucement possible de ton petit bouton jusqu’à ton périnée. Puis un peu plus loin pour te lécher l’entrée de ton petit trou. Et je reviens vers ton sexe. Je m’attarde un peu sur l’entrée de ton vagin, pointe ma langue pour la laisser pénétrer ton orifice, aspire un peu de ton excitation pour me délecter de cette saveur inégalable et enfin, reviens vers ton clitoris où j’étale au maximum ma langue pour pouvoir décrire de larges cercles autour de ton petit bouton de plaisir ce qui t’arrache des petits gémissements de jouissance. Ceux-ci ne sont pourtant pas aisés puisque tu as repris totalement mon sexe dans ta bouche. Tu me suces maintenant complètement en bougeant la tête largement de bas en haut afin d’enfoncer un peu plus loin à chaque fois mon sexe dans ta gorge.
Tout en te léchant, j’ai approché mes doigts de ton sexe. C’est mon majeur que je décide d’enfoncer tout doucement dans ton sexe tandis que mon index reste à l’entrée de ton anus alors que ma langue est encore en train de tourner férocement autour de ton clitoris. Tu sens que j’enfonce mon majeur dans ton sexe et tout en le faisant tourner, tu sens mon index déjà enfoncé d’une phalange entre tes fesses. Cette multitude de sensations te renverse .Tu n’arrives plus à savoir ce qui te donne du plaisir. Tu arrives tellement peu à savoir ce qui se passe dans la région de ton sexe que tu en arrives à délaisser le mien. Ta bouche abandonne ma queue et ce n’est plus que machinalement que tu continues à la branler tandis que tu cherches ce qui te donne autant de plaisir… Est-ce ma langue autour de ton clitoris, mon doigt qui bouge dans ton sexe ou bien mon index qui s’est introduit dans ton petit trou maintenant à la moitié ? Tu ne le sais plus. Tu ne l’as jamais su d’ailleurs. La seule chose que tu sais c’est que c’est bon et que tu vas rapidement jouir d’une force intense. Tu me dis que c’est bon, que tu veux que je continue, que tu vas jouir et que tu aimes ce que je suis en train de te faire.
-    « Vas-y, continue ! Oooh c’est bon, tu me fais jouir… »
Et effectivement, tu jouis. Je sens les soubresauts de ton corps tout entier. Je sens tes hanches qui se cambrent. J’entends tes soupirs qui deviennent des cris. Un orgasme fulgurant te traverse le corps. Je te fais jouir et mon sexe se gonfle d’autant plus au creux de ta main. Même si mes doigts sont à présent totalement immobiles, je ne cesse cependant pas de te lécher tout doucement. Ma langue passe lentement sur ton clitoris gonflé et ultra-sensible.
-    « Arrête ! Arrête je n’en peux plus ! me réponds-tu. Ne bouge plus et laisse moi te sucer ! ».
Après cet ordre, il m’est bien impossible de ne pas t’obéir et tout en retirant mes doigts de tes orifices et ma langue de ton sexe dans une lenteur extrême, ta tête redescend pour reprendre mon sexe à pleine bouche encore plus goulûment que tout à l’heure. Tu continues à ressentir les soubresauts de la décharge électrique que tu as ressenti au plus profond de ton ventre, mais tu me suces et me branles fortement pour me faire venir.
Je vais jouir. Tu le veux. Tu ne ralentis pas lorsque tu sens mon sexe se gonfler encore un peu plus et le sperme monter juste avant que je l’expulse. Tu relâches alors mon sexe et vient positionner rapidement ta poitrine juste au-dessus pour recueillir les jets puissants de ma semence sur tes seins. Tu me branles fort et vite. Mon sperme dégouline sur ta gorge et tes seins gonflés. La sensation de chaleur de ce liquide t’électrise et tu te baisses légèrement pour pouvoir caresser mon gland avec la peau douce et maintenant moite de tes seins si parfaits.
Tout doucement tu ralentis le rythme et tu reprends ma queue pour la lécher comme une glace. Tu laisses courir ta langue le long de mon membre, t’amuses avec les petits sautillements que le plaisir extrême lui imprime. Alors tu sens que j’ai rendu l’âme et les armes. Tu te laisses tomber sur moi tout en donnant encore quelques discrets petits coups de langue sur mon sexe qui est resté bien tendu après le traitement de choc que tu viens de lui infliger. Le sperme déposé sur ton buste s’étale entre nos deux corps devenus moites. C’est chaud, doux. Nos peaux sont électriques.
Difficilement, au bout de quelques secondes, tu te relèves, t’assieds entre mes jambes, tends ta main vers ton verre et bois une gorgée de vin tandis que tu m’abandonnes à la torpeur impossible à contenir que tu as fais naître.
J’entrouvre les yeux, je vois que tu me regardes avec tes yeux de chats, je te dis que c’était absolument magistral, tu me réponds que c’était effectivement inégalé et tout en fermant les yeux à ton tour, tu reposes ta tête contre mon torse. Nous nous assoupissons là tous les deux dans la chaleur de la nuit tout en entendant au loin les clapotis des vagues, et le vent qui commence à se lever un peu, faisant bruisser le maquis de la colline qui monte vers une tour génoise tout en haut, seule spectatrice de nos ébats amoureux exquis. Mon rêve se terminait alors que je t’embrassais amoureusement. Nous étions allongés l’un à côté de l’autre, enlacés, seuls au monde… et enfin réunis. Enfin réunis car bien que je ne t’ai jamais rencontrée ma tendre Anne, je crois que c’est cela qui restera de l’ordre du rêve le plus impossible, le plus inaccessible. Tu vis mariée à l’autre bout de la planète et moi, suis obligé de passer de mondanités en mondanités en tant que directeur adjoint de ma boite d’événementiel.
Tu resteras cependant ma tendre folie secrète…
Je suis impatient de savoir ce que tu penses de mon rêve et de ce qu’il t’a fait ressentir. Tu restes dans mes pensées.
Au plaisir de te lire.
V.

De : Anne
Envoyé : 30 janvier 2012 09:53
À : Vincent
Objet : Re : Mon rêve

Mon Vincent adoré,
Ton rêve m’a bouleversé. Je me suis vue. Je me suis parfaitement imaginée entre tes bras au milieu de la mer. J’ai parfaitement imaginé la douceur de tes caresses et l’intensité de ton désir. Je me suis (évidemment) caressé en lisant et relisant ton message. Alors que mes yeux parcourent les lignes sur mon écran, mes doigts devenus incontrôlables courent vers mon sexe pour sentir mon excitation humide couler irrépressiblement entre mes cuisses. Chaque ligne est une bouffée de chaleur, chaque mot gonfle mon plaisir. Tu sais que j’adore lorsque tu me racontes des histoires où je prends les choses en main et là, tout y est. Mes petits seins gonflés de désir. Sentir ton sperme couler sur la peau douce de ma poitrine… Que de fantasmes ! Que d’émotions.
La description de ton rêve a eu l’effet escompté en tout cas. Les heures de sommeil qui ont immédiatement suivi leur lecture ont été emplies de rêves tout aussi débridés. Je suis en train de les rédiger sommairement, je te les enverrai rapidement, compte sur moi, je te le promets.
En attendant, je t’embrasse virtuellement mais tendrement mon doux Vincent, pense à moi autant que je pense à toi.
J’ai hâte de te lire à nouveau rapidement.
Ta Anne

Epilogue

Vincent s’appelle en réalité Bernard, il est homme à tout faire dans un office notarial du Gers, moqué de tous car il a la moitié du visage défiguré suite à l’accident de voiture qui l’a rendu paraplégique. Il ne pourra jamais se tenir debout, ni même ressentir la moindre érection. Il a toujours eu le mal de mer.

Anne s’appelle en réalité Peggy. Elle habite en banlieue parisienne, elle ne sort jamais de chez elle. Elle pèse 163 kilos, est atteinte d’une maladie de peau extrêmement contagieuse qui l’empêche d’espérer le moindre contact avec un homme. Elle vit seule célibataire à 47 ans. Elle n’a jamais vu la mer.
Mais on s’en fiche ! Vincent/Bernard et Anne/Peggy sont heureux. Ils sont heureux car ils sont amoureux. Et ils jouissent. Ils jouissent vraiment.

Signaler ce texte