Musique à Pleurs de Do

enzogrimaldi7

The village is a melting pot of inverse karma. What you do bad or choose not to do could be your fate. I choose destiny and denounce fate, dignity, love, peace and sacrifice. P.

   

   Pèle mêle, à l'image d'un film à structure non chronologique, les souvenirs de F. avec J. défilent comme sur un écran. Les échanges littéraires, cinématiques, artistiques et surtout musicaux furent innombrables, la plupart se terminant au bout de nuits blanches à décortiquer textes, extraits de films, tableaux ou partitions.


Les discussions sur les sujets cruciaux rebondissaient de l'un à l'autre avec un semblable écho jamais éprouvé jusqu'alors et une même rage au fond des entrailles: la fureur contre tout ce  qui précipite le monde dans l'abjection.


Fatalement, les moments sur scène sont évoqués. F. raconte souvent ses coups d'éclat avec J: Chan Chan avec dix musiciens locaux  dont quelques cuivres et surtout JL. et M. les compères du début de l'aventure, un blues de fin d'après midi d'été avec un plâtre, des jams barbecues, des jams plages, La Canción del Mariachi devant 200 personnes au T.Heads.


J. insiste parfois sur un de leurs minis concerts arrosé au champagne avec le pianiste P. aux percus sur l'étuis à guitare lors de la soirée pour la libération de l'activiste vert C. qui était allé bloquer le décollage d'un avion. Ainsi que sur leur performance au retentissement inattendu au RInn de Winchester ou dans l'arrière salle de l'immonde Hobbit où ce punk leur dit merci.…


Avoir J. à la gratte en ces années était pour F. un privilège, un gage de précision, une harmonie certaine et un moteur de fusée au train pour décoller. Aguerri à la partition classique puis à la technique Flamenco en passant par quelques amusements rock'nroll, son toucher avait peu d'’équivalent dans les environs malgré son jeune âge.


Introduit sur la scène de Southampton (the village) au début des années 2000 par JL. avec qui il partagea souvent les fins de show du C Club, J. se produisit par la suite en solo inspiré par Paco de Lucía et Gerardo Nuñez, accompagna quelques amateurs. 


Il forma un éphémère groupe sans précédent The Black Camel (dont il ne reste hélas aucune trace) avec l'excellentissime pianiste P. (1) et le fidèle flûtiste et saxophoniste W. On retiendra une version mémorable de Ziryab et des impros fusions très space.


Puis il y eut plusieurs apparitions remarquées de J. lors des soirées culturelles de F. à PR Bookshop et à l' Art House. Grâce à J., le flamenco retentissait en ces lieux, au milieu des peintres (dont le fameux Giaco) (2), cinéastes, poètes et autres danseurs.


Doué pour les études, J. fut très vite déçu par des programmes somme toute bien mièvres et une ambiance faux-derche, à tel point qu'il lâcha prise, laissant aux corbeaux sa part de gâteau indigeste.


A cette époque J. partagea la vie de quelques femmes dont une archéologue et surtout une actrice australienne que le chantre était allé retrouver à NY et qui lui vaudra de consacrer la note Do en guise d'éternels pleurs.


Mais au delà de son talent artistique encore largement sous exploité, ce qui caractérise J. est une sensibilité d’'une profondeur exacerbée, un perfectionnisme suicidaire, une philosophie empreinte d'un humanisme sans partage et un idéalisme qui ne souffre aucun compromis.


Real loving is an art. People claim it as a mean not to be alone in order to forgive themselves their own weaknesses. But like true art, its sincerity is untouchable, hence its rareness. Most arts are beyond reason, true love is beyond humanity.          J.

(1) https://soundcloud.com/patrickytting
(2) https://www.instagram.com/giacoartanddesign/?hl=en
                                                                                                     2009
https://www.youtube.com/watch?v=Vp5lLbHqxDU
  • Merci

    · Il y a plus de 2 ans ·
    Ptjwt

    j_s

    • Les médisants n'ont qu'à bien se tenir. Gare au scud numérique signé J_S.

      · Il y a plus de 2 ans ·
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      enzogrimaldi7

  • J'aime bien ce texte et les réflexions qu'il suscite. Cela me rappelle ce peintre pointilliste dont j'ai oublié le nom qui ne vernissait jamais ses toiles. Il souffrait d'un tel perfectionnisme qu'il les retouchait à l'infini, même pendant les nuits de ses expositions. ..

    · Il y a environ 5 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Un peintre pointilleux, assurément. Oui c'est de cette espèce là dont nous parlons ici. Merci à vous.

      · Il y a environ 5 ans ·
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      enzogrimaldi7

    • Il faut dire que la technique du pointillisme s'y prête.

      · Il y a environ 5 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

  • La perfection est elle de ce monde ?

    · Il y a environ 5 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Tout est bien résumé dans votre question Daniel. Et pour en revenir au texte, et notamment la citation à la fin, le gars qui a écrit cela avait à peine plus de vingt ans. Je connais bon nombres de sommités qui continuent d'etre encensées alors qu'elles n'ont toujours pas saisi l'essentiel à un âge canonique. Ça en dit long sur les ''exemples'' qu'en haute instance on a souhaité imposer.

      · Il y a environ 5 ans ·
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      enzogrimaldi7

    • J'avais essayé de faire transpirer cela à travers mon texte sur les amérindiens "Geronimo". "… Et, pendant ce temps, des petits trous du cul qui ont toujours pété dans la soie, qui ne savent même pas faire pousser un haricot, mais qui sont sortis des grandes écoles, légifèrent et agissent pour le devenir de notre planète !". Beaucoup aujourd'hui ont le sentiment de colporter la bonne parole alors qu'ils ne sont jamais allé vers l'essentiel car ils n'en n'ont même plus conscience :o)

      · Il y a environ 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

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