Ne lis pas ça, tu vas te faire du mal

T'es encore là alors. 

Et tu soutiens mon regard. 

Oui j'ai le regard noir, celui de quelqu'un qui contient sa colère, mais qui pour autant ne cherche pas à la cacher, je veux que ça se sache. Que je suis vénère. 

Merde. 

Merde !! 

MEE EEER DEEEEEE  !!!!! 

Voilà ça va mieux. Mais pas encore bien. Ça expulse le surplus, mais l'objet de la colère est encore là. Et sous l'objet il y a du moisi. Beaucoup de moisi. Ça fait si longtemps que ça ?? 

On a jamais le temps pour les choses importantes et là ça fait des années que je laisse pourrir un truc, tu m'étonnes que ça me foute les boules. 

Et toi t'es encore là. 

Tu regardes le moisi et tu vois pas trop à quoi ça pouvait ressembler avant. Ne cherche pas, ça n'a pas d'importance. Regarde plutôt ton moisi à toi. 

Oh hé ho, ne me la fais pas, on a tous des toiles d'araignée et du duvet gris-bleuté quelque part dans un recoin. Alors pas de pitié, pas de commisération steuplé. Juste un peu de bienveillance.

Voilà que je suis entrain de demander qu'on m'aime alors que ça ne se demande pas. Je me trouve à gerber. Et tu as le droit de trouver ça aussi, mais c'est pas vraiment ce que je veux en réalité. Je voudrais que tu me rassures, mais t'es qui toi pour me dire que je suis mieux que ce que je pense, tu me connais pas. 

Alors la ramène pas.

Mais ne t'en vas pas. 

Reste un peu, juste là à me regarder m'agiter et dis toi que ça va passer, que ça n'est pas si grave, je le sentirai et ça me fera du bien. T'es un peu mon psy sauf que je ne te paie pas, c'est ça qu'est bon.

Mais c'est pas un bonne idée de te confier ma santé mentale, je ne sais pas qui tu es, t'as sûrement des casseroles au cul aussi qui t'empêchent de comprendre ce qui se passe, alors laisse tomber le psy et contente toi de vivre ta vie du mieux que tu peux et laisse moi faire mon caca nerveux, je suis assez grand pour m'en sortir tout seul. Ou pas. Mais c'est pas ton problème. 

T'es fâché ? 

T'es fâchée ?  

M'en fous ! 

Moi aussi t'façon. 

On est tous fâchés quelque part, et y'en a toujours qui trinquent à cause de ça alors qu'ils ne sont pas concernés, sauf que là j'ai annoncé la couleur, donc si t'es pas content tu ne peux t'en prendre qu'à toi, t'étais prévenu, t'étais prévenue. 

Donc si t'es encore là, c'est que tu as peut-être comme qualité la distanciation, de l'empathie, ou tu es tout simplement voyeur, de ceux qui aiment regarder le malheur des autres pour ne pas voir le sien. 

Peu importe en fait, je me sens un peu apaisé, et si tu as récupéré un peu de mon mal-être c'est tant pis pour toi, moi ça ne m'allège pas du tout, jte le dis tout de suite. 

Alors retourne à tes occupations, le spectacle est fini, rideau.