Ne m'efface pas

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De l’or fin tout près des joues, dans le repli de l’âge, là où se cachent les pensées les plus sombres. De l’argent sur les tempes pour faire comme les autres, et donner de quoi dire à ceux qui ,sourds, ignorent.

Non, ne m’efface pas.

La bouche fermée aux mots qui ne veulent rien faire, aux cris qui ne résonnent que dans l’antre des farces, la bouche douce et tendue, vers l’autre qui s’entrouvre aux verbiages apaisants.

Si tu n’effaces pas.

Et cajolant les fièvres, les tâches de comètes effleurent les canevas du bout de mes crayons.

Des éclats de luxure sur le coin des épaules, la main souple qui loge dans le creux de la hanche et le souffle étincelle en miroir d’ambre ocre, en boule de saison sur les doigts promeneurs.

Rien ne m’effacera

Artifice à mes feux, brillants sous ton étoile, dans tes mémoires déjà.

Je pose mes pinceaux de pléthore de lumière, mes gommes magiciennes qui délient les contours, je t’esquisse prodige, merveille éblouissante. Je découvre l’essence, je croque les pénombres,

Mais ne m’efface pas.

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