noir paris
sarah-maclama
NOIR PARIS
Hier j'ai traversé Paris
le pas rapide, le regard épris
par toute cette vie connue
par tous ces pas déjà parcourus
Ici ou ailleurs
toujours l'écueil
ce sentiment d'étrangeté
être hors de la réalité
J'abandonne mon âme
l'imagine infâme
comme celle des romantiques
heurtée, absente, meurtrie
J’attends les instants de bonheur
leur rareté font richesse
ils sont pourtant si vastes
quand on les cherche
à la bonne heure
Je m'attache au beau
Je m'attache aux caresses
ces moments furtifs
faire l'amour et se taire
sans promesse
Je garde au fond de moi le savoir
qu'on peut aussi parler
mais je me tais
sans promesse
sans parole crachée par terre
Je colle au bitume
sale habitude
je cultive ma solitude
intention sans intention
jeu du hasard et de la nécessité
jeu de patience et d’imprudence
la frontière est mince
jeu joué sans joueur
lourdeur et légèreté de ce temps de deuil
où tout est comme avant
où rien n'est plus
écoute aiguisée des sensations
perceptions maladroites
énergie tournée vers le mal-moi
je ne désire que quiétude
apaisement de ce temps de dépouillement
quand tout ramène vers l'inutile
je n'écris toujours pas de fictions
je me contente de l'affliction
je lèche doucettement les plaies
je m'écorche vive
je cultive mon spleen
A Paris
Très réussi! Ça me rappelle mes propres sensations, quand j'arpente la capitale.
· Il y a plus de 14 ans ·heathcliff