Nostalgie
camishka
Et soudain elle te frappe de plein fouet, t'ôtant violemment l'air que tu avais tant peiné à accumuler dans tes poumons. Ton passé est ton pire ennemi, pourtant tu continues à le chérir. Tu ne pas t'empêcher de sourire à l'évocation de souvenirs marquants de ta vie passée, ni de rire de tes anciens délires absurdes que tu partageais avec tes amis de l'époque. Et lorsque tu fais cela, les larmes montent aussi, faisant stopper net ton cœur fragilisé. Parce que tu te souviens et c'est tout ce qu'il te reste. Les personnes rattachées à ces souvenirs ne sont plus là. Ils sont partis. Tu les as laissé partir, sans faire aucun effort pour les retenir. Tu as fait preuve d'une lâcheté exemplaire. Ou bien était-ce la paresse ? Toujours est-il que tu es là à ressasser ces vieilleries, sans être capable d'avancer alors que tes vieux amis eux sont rendu plus loin que tu ne seras peut-être jamais. Parce qu'eux, ils ont choisis de grandir, de mûrir et de garder ces souvenirs comme ils doivent l'être : de bons moments passés, non des blessures ouvertes qui te rappellent sans cesse les erreurs que tu n'aurais pas dû commettre.
Alors, vainement, tu tentes. Tu essayes de te replonger dans tes souvenirs, de rattraper le temps perdu avec tous ceux qui ont disparu de ton horizon. Mais rien n'est plus ni ne sera plus jamais pareil. Vous avez tous changé, en bien, en mal, qu'importe en fait. Mais vous êtes devenus d'autres personnes que celles qui ont fait que vous vous entendiez bien et que vous partagiez des choses. Tu as avancé malgré tout, forcée par les cahots de la vie, même si tu n'en as pas l'impression. Alors sur ces chemins sinueux et pleins de pièges, vos vies et vos êtres se sont éloignés et il ne sert à rien d'essayer de « recoller les morceaux » comme certains le disent parfois. La vie est cruelle. Elle rapproche les gens sans penser aux conséquences quand elle finit par les éloigner. Car cet éloignement semble inévitable. Inévitable pour tout le monde ? Ou juste pour toi et ton caractère je-m'en-foutiste qui te représente si bien ?
Tu finis par te dire que finalement, la personne que tu étais avant était peut-être mieux que celle que tu es maintenant : une personne oublieuse de ces gens qui t'ont construite, qui ont été là dans les bons et les mauvais moments. Une personne simple qui partageait des plaisirs simples avec des gens imparfaits, imparfaits comme toi. Personne n'est parfait, mais cette imperfection, c'est elle qui fait la beauté des rencontres. Chaque dispute, chaque reproche, chaque défaut qui te saute au visage, c'est aussi cela qui fait que tu crées des liens. Car tu te sens moins seul dans ta misère, celle où tu ne fais que ressasser ces défauts qui te rendent laide aux yeux du monde, selon ton for intérieur autodestructeur. Alors que c'est tout l'inverse, c'est cela qui fait que tes amis voient ta beauté d'âme.
Mais tu as préféré les laisser partir. Et tu te laisses sombrer dans une solitude profonde, tout en t'écorchant à vif avec ces souvenirs impérissables…
La solitude a ses bons côtés aussi ...Un texte qui n'est pas provocateur et qui évoque une transformation simple et sans équivoque d'émotions et de sentiments . Une déchirure que tu décris avec grâce . Très beau texte . Merci ..
· Il y a presque 10 ans ·keilasilion
Merci à toi pour ce commentaire bien inspiré :)
· Il y a presque 10 ans ·camishka
Très beau texte.
· Il y a presque 10 ans ·dreamcatcher
Merci :)
· Il y a presque 10 ans ·camishka