Nouveau héros...

Être malheureux veut dire avoir connu le bonheur, insomniaque laisse à penser que parfois on rêve. Eveillée. Et pourtant. Depuis un an déjà, je suis cassée et les nouveaux héros de Disney ne peuvent rien pour me soigner. Hormis le temps, il n'est rien. Les maux filent, me décousent et s'en vont… pour mieux revenir me piquer. Parce que le passé forge notre avenir, parce que mes actions et choix d'hier font ce que je suis aujourd'hui. Ne pas oublier, juste avancer. Alors je reste sur mes gardes… j'apprends les arts martiaux… et j'ai des actions chez sparadrap.

Sinon… sinon je vais bien. Tout va bien. Je fonce à vive allure parmi ma vie. J'y survis parfois à défaut de vivre souvent… Quelques rares instants à ses côtés me ramènent, en sursaut, dans la réalité. Il revient chaque week-end. Pompier volontaire de mon cœur et de mes os brisés. A coup d'amour et de renfort, il panse, soigne, répare… et casse le mur qui nous sépare. J'aime à nouveau, enfin j'ai appris à aimer. Enfin. C'est différent. Une sacrée différence même. L'amour égoïste que j'ai toujours prôner, n'apporte rien. Du moins, rien de bon… là, j'aime pour et avec lui… j'aime doucement mais il n'est pas toujours là. Et en son absence, le reste se met en veille aussi. Chaque matin, je cherche mon étincelle et je ne trouve que sourcils froncés et mèches rebelles… je me rappelle les douces sensations de l'émerveillement et la souffrance face à la maladie. L'abandon… la trahison. Ca me réveille certaines nuits. Alors je m'assomme de choses à faire, à voir, à toucher. Je refuse les médicaments, trop facile d'échapper à la souffrance et ne rien ressentir est pire encore, même si un nuage de coton est plus doux qu'un mur de béton… mon cœur a durcit. J'ai perdu mes mots… ce soir, ils reviennent… doucement, çà a commencer lundi… journée maudite, qui marque le renouveau de l'éternel recommencement. Du gel, une grande flaque de gel… je me surprends à avancer doucement dessus. Mon pied posé délicatement… j'attends. L'instant est sur pause ; j'inspire et « crac ». La glace se fissure, éclate sous mon poids… et je ris. Comme si quelque chose c'était libéré… peut-être moi. Peut-être pas. Quand je relève le menton, les gens me regardent. Je souris et avance en sifflant. Il me manquait une paire de moufles et des couettes. J'avais à nouveau dix ans. Comme devant le sucre caramélisé des crèmes brûlés qui craque et fond sous la dent… gourmandises et autres mignardises n'inspirent plus rien à mes papilles la plupart du temps. Qu'il est long l'hiver 2013… les sursauts du soleil ne suffisent pas à réchauffer mon cœur geler. Les journées à la plage, les barbecues, les balades, les voyages… autant de souvenirs qui viennent recouvrir les autres… sans jamais les écraser vraiment. Les caresses sont justes assez forte pour m'aider à reprendre mon souffle, ces baisers aussi nombreux détendent peu à peu ma peau. J'aimerais lui dire que je vais y arriver. J'ai confiance… mais la douleur n'est rien. Au final, le temps qu'il reste à vivre sera-t-il synonyme d'autres souffrances de ce genre… amour et amitié, mots délaissés. Je n'ai plus confiance, en ma capacité de croire à nouveau en l'espèce humaine… Je me laisse entre ses doigts… et parfois, je sens mon cœur qui se contracte, mon corps qui se tend… et je retombe dans ma torpeur…

Ce soir, je veux juste lui dire que je suis toujours là. Derrière mes yeux bleus. Qui pétillent parfois… il est le seul à pouvoir rallumer l'étincelle… ne lâche pas ton briquet tempête… je t'ai acheté des bottes jaunes et un ciré. Rendez-vous sous la pluie de Londres pour une réanimation de mes émotions… le temps est venu de mouiller mes yeux avec les éclats de larme du bonheur.

« Il n'y a pas d'ailleurs qui nous console d'ici »… mais être ailleurs avec lui c'est pouvoir revenir ici et accepter d'y rester. Ou choisir de partir pour toujours…