Nouvelle lune...

versenlaine

Prose poétique (inachevée)

Ce soir je ne suis qu'une ombre, une masse sans chair, sur les pavés du monde. Je cours. Oui, je cours vers un avenir sans nom, sans forme, sans couleur. Je ne suis qu'une tâche, reflet inexistant aux réverbères anxieux éclairant de doute les chemins chaotiques de mon futur. Je ne suis qu'un rien, une poussière, un atome, virevoltant dans les cachots du néant. Dévorée par les crocs des nuits cannibales, je pleure sur votre terre ma dernière lumière, timide paupière d'argent, dans le ciel de vos vies.

Lentement, mon souffle cesse, dernière brise, dernière caresse à vos songes vagabonds. Ultime rempart aux assauts des abîmes, je m'éteins, peu à peu, dans le silence majestueux d'une valse de constellations éternelles. Amputée de lumière, j'agonise de vide. Entendez-vous mes cris dans l'obscurité qui vous entoure ? Je ne suis plus qu'un lambeau de couleur, un spectre difforme, un exil bien mince pour qui fuirait le noir.

Signaler ce texte