Nu devant la glace (14)

Ce N'est Pas Moi, Ordi Hacké

Qu'il fut difficile de trouver notre homme dans ce grand jardin. Mais le bouquet de violettes était en évidence, sur un banc à côté de notre homme plongé dans un livre de Jean-Paul Sartre. Héloïse, en timide, préférait aller s'acheter un sorbet à la fraise que d'affronter directement notre homme. Mais celui-ci, relevant la tête d'une grande intuition lui fit de grands signes. Elle ne pouvait s'échapper.

« Bonjour Héloïse, comment allez-vous dans cette belle robe parée ?

-       Dans la timidité légendaire, et vous-même ?

-       Je n'en suis pas mieux, j'essaie d'oublier mon angoisse par de la lecture mais je n'arrive à lire qu'en diagonale.

-       C'est sûr que vous tenez le bouquin à l'envers.

-       Vous faites-vous à la vie Parisienne à nouveau ? s'enquerrait notre homme.

-       Elle est très différente d'Amsterdam, plus stressée, plus vive et rapide, moins douce.

-       Donc vous regrettez le passé ?

-       Pas celui de mon ex-mari en tout cas, je me sens libre comme jamais et toute à votre convenance. Enfin, ce n'est pas comme cela que je veux dire les choses, mais nous avons vécu une grande passion tous les deux à Amsterdam et depuis je me sens légère et différente.

-       Et tiens donc, c'est pour moi tout comme. Je n'arrive même plus à lire un seul livre comme vous l'avez remarqué, tant je suis obnubilé de mes pensées. Je ressens votre parfum, votre encens, votre capital sympathie, vos pensées. Je rêve de vous et me surprends aussi à rêver éveillé.

-       Je ressens les mêmes choses. J'avais grande envie de prendre la plume et de continuer nos échanges épistolaires mais vous m'avez bien eu avec le coup du téléphone…

-       Aimez-vous donc écrire ?

-       Je crois que je commence.

-       Alors j'ai grand quelque chose à vous dire. Une nouvelle, une poésie, un roman à quatre mains vous siérait-il ?

-       Mais que raconterait-il ?

-       Notre nouvelle passion. En parallèle à ce que l'on peut vivre encore plus fort. Parce que croyez-moi, je suis entiché de vous et je ne laisserai pas ma chance passer.

-       Quel prétentieux… (rires).

-       Je pense que nous pensons tous les deux à la même chose ; alors cet échange à quatre mains qu'en pensez-vous ?

-       J'en serai tout à fait ravie, une chose unique en ma vie.

-       Alors allons-nous promener pour mieux en parler.

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