Nu devant la glace (2)

Ce N'est Pas Moi, Ordi Hacké

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Le train repartit subtilement sans que les deux êtres ne s'en rendent compte. Les sourires n'étaient de façades et ne se grisaient pas de paraître.

« Jusqu'où allez-vous ? » s'enquérit notre homme ?

« Jusqu'au Terminus », répondit Héloïse. « J'ai à faire, deux trois papiers à régler…. » laissa-t'elle planer énigmatiquement.

« Vous connaissez donc la ville d'Amsterdam ?

- Oh que diable oui… J'y ai perdu là quelques gouttes de vie…

- Se pourrait-il qu'un grand malheur vous soit arrivé ? Quoique, cela ne me regarde guère allez-vous me dire…


- Au contraire, grand bonheur aujourd'hui, il s'agit de papiers de divorce et il était temps… J'ai vécu plus qu'il n'en fallait à Amsterdam auprès d'un pervers personnage qui ne mérite même pas que l'on le nomma. Ma jeunesse a été bafouée et je ne suis plus de toute beauté. Je crains un avenir de vieille fille, mais je crois que je l'aurai mérité, je n'aurai pas dû me jeter sur le premier homme qui me faisait du pied. Tout arrive à mal à ceux qui ne savent attendre.


- Perdre votre beauté ? Qu'ouïs-je ? Vous deviez être Déesse alors parce que là, vous êtes tout simplement rayonnante. »

Héloïse n'eut le temps de répondre que le fond sonore indiquait l'arrivée du train en gare. Troublée et semblant soucieuse, c'est avec des gestes gauches qu'elle attrapa sa valise. Refaisant tomber là quelques affaires.

« On se la rejoue ? » re-sourit notre homme ? Et lui d'attraper les affaires en vol plané.

- Quelle élégance Monsieur, je ne vous ai même pas demandé votre prénom…

- Je suis juste un homme quelconque, bien trop apeuré par la vie et soudain timide devant la fraîcheur de votre visage…

-  Vous me faites rougir, si je n'étais pas là pour régler un souci de divorce, vous sauriez me rendre très heureuse de la sincérité de vos mots. Je ne saurai donc pas le prénom mystérieux, c'est peut-être mieux ainsi… Je m'attache très vite…


- Pourrions-nous nous revoir ? Quand vos petites affaires ne seront plus qu'un malheureux souvenir ? …

- Je ne sais pas… J'en ai tellement bavé que le genre des hommes me fait grande crainte. Vos compliments, certes sincères, m'embarrassent.  

- Juste un verre peut-être ? Sans aucune prétention ? Manière de faire un peu mieux connaissance et peut-être nous trouverons nous des points communs d'âmes bien pensantes, signe d'une nouvelle amitié, bien convenue évidemment. Vous me saurez gré de nulles intentions nocives, et vous percerez peut-être à jour ma coquille vide…Ainsi, un simple prochain mot de vous me rendrez heureux...

-  RDV demain devant le Rijksmuseum à 16 heures pétantes ? Je préfèrerai vous faire découvrir le musée plutôt que de prendre un simple verre, qui est le summum des gens ordinaires… Or, vous ne m'avez pas l'air ordinaire, me trompais-je ?

Très flatté, notre homme ne put qu'acquiescer que déjà la belle Héloïse était sortie du train…

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