Nuit à Rome.

La nuit colore Rome et mon Whisky de crooner ajoute à ce paysage une musique d’opéra.

Sur le balcon danse des bas-résilles aux jambes élancées qui semblent m’attendre timidement. Des lèvres pressent mon coup alcoolisé et un instrumentale résonne en écho.

 Cette femme, qui hésite à dénouer ma cravate Nervalienne, a autant mon attention que peut avoir ce dôme Italien, sous mes yeux aveugles.

« Fais-moi l’amour »

Murmurent ses affreux yeux bleus, mes jambes tremblent par peur d’être surpris dans cette adultère visuel et je jauge mon secret de nylon, remonter la rue, parti entre les cuisses d’un autre sous mes yeux jaloux.

Migraineux, je me réveille en pleine nuit, les yeux gonflés par un violoniste sur mon épaule.

Il joue avec entrain comme adolescent se masturbant sur le souvenir Marcela Walerstein

            Bleu est à ma droite, caressée par une odeur de cigarette et d’alcool fort, vêtue par un drap rouge sous lequel devine son sein gonflé. Pointant son bout rosé par un sommeil lourd, par bribe mon cinéaste me rappel à ma nuit :

            Des perles de peaux, sur le balcon, se hérissant aux contacts des miens. L’eau de la pluie jouant les rebelles au milieu de sa chemise, une lettre écrite autour d’un capricieux nombril et, surtout, ces hommes et femmes se battant avec hargne dans mon esprit contre mon érotisme parisien et mon instinct russe.

            Sur ordre de mon cœur, j’arrête le film et survole la pièce dessinée par mon Freud pour rejoindre mes nylons sous la pluie. Bleu toujours sur mon lit attend que je baise son sein, mais c’est l’italienne sur le trottoir d’en face qui démange mes lèvres.

            C’est une catin qui fit ma nuit, une femme qui fait ma flamme.

La nuit colore Rome et mon Whisky de crooner ajoute à ce paysage une musique d’opéra.