Mon Roi #23 - Les Moleskines - Dans Paris

Carnet de voyage Numéro vingt-trois - Palais Royal/ Musée du Louvre - #MonRoi

Mon roi est seul en son royaume. Il ne veut point de cour et demeure insensible aux nombreuses flatteries que des sujets lui prodiguent. Il fait pour ainsi dire partie des rois indépendants, ceux qui vivent par eux-mêmes et pour eux-mêmes, ils n'ont nul besoin des autres pour vivre. Ils s'auto-suffisent. Mon roi tire précisément sa puissance de l'inaccessibilité de son cœur. Comme si, tel un château fort en pierres froides, il était protégé par des milliers d'hommes qui empêcheraient quiconque de pénétrer en son sein. Quand nulle flèche ne peut l'atteindre, c'est peu dire que le coeur de mon roi restera inviolé.

Son indépendance lui procure une force intérieure des plus attractives. De celle qui transforment un simple homme en gourou. Il est fait de pleins, en ça, il comble mes vides.

Mes vides, ce sont les manques de lui. Quand il disparaît au petit matin, après m'avoir donné tant d'amour, aussi éphémère cet amour soit-il, j'ai toujours cette putain de peur que mon roi disparaisse à jamais et qu'il me laisse comme son fou. Désemparé. Défait. Presque mort en fait.

Mon roi est évidemment de droit divin. Comment expliquerait-on sinon la beauté de ses traits ? La candeur aveuglante de ses grands yeux bleus ? Le halo frémissant qui flotte autour de lui ? Le plaisir douloureux qui m'assaille quand il me touche ?

Je n'aurai jamais mon trône auprès du sien. Deux rois côte à côte partageant plus qu'une couronne, ça tuerait la monarchie. Et pourtant, j'échangerai volontiers n'importe quel royaume pour une vie d'indigence avec lui.

A suivre : Carnet de voyage numéro vingt-quatre – Saint Paul – #LaFinDesIdoles