Raphael #7 - Les Moleskines - Dans Paris

dyonisos

Carnet de voyage numero sept - Porte de Pantin -  #Raphaël

Raphaël, c'est l'incarnation simultanée de la passion amoureuse et de la culpabilité dévorante.

Raphaël, c'est une fulgurante rencontre, entamée sur la toile et concrétisée dans Paris. Porte des pantins.

Un soir d'hiver, mi-décembre, Raphaël m'attendait à la sortie de la bouche de métro. Après des sessions Skype brûlantes et épidermiques, nous concrétisions enfin le virtuel par du réel.

Je n'avais jamais embrassé un garçon.

La rencontre physique fût ravageuse et bouleversante. Perte de contrôle, célérité des pensées, cristallisation amoureuse d'emblée. Je les sentais ces putains de papillons dans mon ventre.

Il était tard. Sur les marches d'un monument attenant, caché des regards pleins de moralité, Raphaël et moi balayons les années qui nous séparent de notre naissance, partageant des pans entiers de notre histoire en quelques minutes.

La force de l'attraction des âmes et des corps nous dépasse. Deux liquides en fusion. La peur d'être découvert, d'être pris en flagrant délit de nous aimer, ne refroidit que temporairement nos ardeurs.

La première fois que mes lèvres ont touché les siennes, j'ai ressenti une puissante vague de bonheur, comme un soulagement d'être enfin uni à lui, et une sensation profonde de culpabilité. Une double lame de fond qui écrase tout.  

Je n'avais jamais embrassé un garçon.

L'étreinte et les baisers ne suffisaient plus. Isolés derrière un mur, comme reclus par une société bien-pensante toute puissante dont les règles sont inscrites en nous, je découvre le corps d'un homme. Un corps similaire au mien. Qui m'attire et me dégoûte.

Cette nuit-là, Raphaël et moi avons entamé une aventure amoureuse qui durera 6 mois. Une histoire brulante, expérimentale et d'une intensité que je n'avais jamais vécue auparavant.

Elle a mis du rire et des pleurs dans mes carnets de Voyage. Cachés, comme isolés d'un monde auquel nous ne voulions pas nous exposer. Par crainte d'en être exclu. Les tensions entre moralité et amoralité, profondément ancrés en nous deux, ont éteint les flammes ardentes et dévorantes de cette passion interdite.

Je n'avais jamais embrassé un garçon.

A suivre

Carnet de voyage numero huit Bibliothèque François Mitterrand  #LaDouleurQuiLaRonge

Signaler ce texte