Ô amitié

Amitié, Amitié, ô Amitié, pourquoi ne veux-tu point me couvrir de ta douceur? Pourquoi me fuir quand je crois gagner un peu de distance vers toi?

Amitié, Amitié, ô Amitié, litanie qui berce mes jours dans l'attente de ton bon vouloir, je me languis de ta présence, de tes bras chaleureux, de ton odeur de rire, de ta voix qui me rappelle l'été. Ô ma douce et tendre, pourquoi avoir voulu me poignarder? Mais je te pardonne, tu me manques, j'ai besoin de te sentir de nouveau près de moi, de plonger mes yeux dans les tiens, de respirer ta joie, j'ai besoin que tu me fasses vivre.

Amitié, Amitié, ô Amitié, je t'appelle à travers mes plaintes mais c'est Solitude qui me répond. Est-ce à cause de lui, mon éternel amant, que tu ne veux plus de moi? Je veux me rappeler de ta lumière, de ton ombre aussi, je veux me souvenir du bien que tu me procures. Je deviens violent, irascible, lugubre sans ta présence. Un être qui n'a plus sa place parmi les vivants. J'ai besoin de ma drogue, de mon oxygène, mais où es-tu donc? Je ne retrouve plus cette complicité. Je ne trouve plus le sommeil, je ne trouve plus le soleil ni même la lune ou les étoiles, je ne trouve plus la force de sourire. A quoi bon? Tu n'es pas là.

Amitié, Amitié, ô Amitié, ne m'oublis pas parmi tous ceux qui te réclament, parmi tous ceux qui bénéficient déjà de ta bienveillance. Ceux-là se rendent-ils compte de la chance qu'ils ont? Comme je les envie. J'ai besoin de toi pour contrer mes malheurs, oublier ma tristesse, me redonner goût à la vie. Ô Amitié, laisse-moi juste une fois, rien qu'une fois, rien qu'une petite seconde, t'avoir pour moi seul. Si tu savais comme j'en ai besoin, d'avoir l'illusion que le vide est rempli et que Solitude m'abandonne. Rien qu'un seul instant pour continuer un peu plus longtemps.