observation d'une secession

yaelle

sur  le  theme  de  l'obsession   une  version  de  l'arroseur  arrosé  qui  se  déroule  au  sein  d'une  troupe  de  théatre

quelques  jeux  de  mots  e

Obse (rvation d'une séce) ssion.

«-Ah ! Bonjour César, il était temps que l'on parle! J'ai essayé de te joindre plusieurs fois en vain.

C'est donc bien à toi que je dois ces appels depuis une semaine ! Tu sais bien que je ne consulte ma messagerie que le Vendredi entre 21h et 21h30. En plus ces temps-ci, je suis particuliérement occupé.

Peu importe, à présent, puisqu'on peut se parler.

Je connais , comme tous ici, ta réputation. Ton expérience est grande , tout comme ton talent.

Ton CV m'a marqué; Je n'ignore pas que tu ambitionnes d'étre toujours le 1er ; Mais pour que ce soit possible, encore faut-il qu'il y ait la place pour un 2eme, un 3eme... Or, en l'occurence, comment dire ?

Tu sais que je ne cherche pas à te blesser, je me doute que tu fais de ton mieux, et je reconnais que tu es bien plus qualifié que moi pour remplir cette mission cruciale. Néanmoins, je me dois de me faire l'écho des multiples plaintes récurentes te concernant, et qui émanent de nos acteurs: Ils te trouvent trop... enfin pas assez... plutot... principalement... eh bien... trop strict.

C'est parcequ'ils ne travaillent pas leurs textes Thomas ! Ils ne sont pas en vacances. On les paye pour ce qu'ils font. Le propre des séances de répètition, c'est de sans cesse recommencer, encore et toujours, jusqu'à la perfection. Ne dit-on pas : « 20 fois sur le métier remettez votre ouvrage «  ?

Je sais cela...d'autant plus que la concurrence est rude, il faut réussir malgré tout à remplir notre salle.

En outre, la crise a contribué à la chute de notre chiffre d'affaires ; J'ai comparé avec les 9 années passées, pour chaque mois, chaque semaine.

Bientôt, il faudra songer à augmenter les prix des places, ce qui sera pire encore pour nos recettes; Si on les baisse, en revanche, cela peut ternir notre réputation... cruel dilemme...

Il ne faut pas nous leurrer. On sait ce qui nous attends. Les journaux ne vont pas se priver de nous détruire à coup de critiques assassines. Nous sommes à leurs merci; ils ont causé la perte de notre concurrent du 14eme arrondissement, la semaine derniére.

Je vais reprendre en main la troupe, ne t'occupe pas de cela. C'est mon domaine. Il me revient de m'en charger. Chacun à sa place, et une place pour chacun. Mon pére disait toujours cela, et lui, c'est celui qui a réussi. Diriger, se rendre maitre de la situation et non la subir, il n'y a que cela de vrai, qui vaille la peine...

Aprés l'appel de sa femme qui le laissa déstabilisé, César désemparé tout autant qu'excédé, partit rejoindre la troupe pour les répètitions, espérant retrouver sa confiance en lui en se confrontant à eux.

Alors, vous êtes allé vous plaindre encore, n'est-ce pas ?

De vrais gamins, incapables de régler vos problémes avec la personne concernée, de lui parler en face, avec franchise.

Thomas n'est pas votre pére que je sache. Grandissez donc un peu. Cessez vos jérèmiades, vos caprices d'enfants gatés. Au travail, et vite.

Votre paresse et la baisse de votre niveau nous mènent droit au mur. Heuresement, je ne me laisserai pas faire.

Au travail. Le festival a pour théme : « florilége : Théatre et psychanalyse, les héros névrosés. ».

Arthur, je t'écoute:

-« répètez, répètez : couteau...couteau...couteau. »

-Nul, c'est nul. Ionesco te l'enfoncerai dans le coeur si il était là. Cela se voit que tu ne connais pas la tienne, de leçon.

Elizabeth ?

-« Mary a bien cuit les pommes de terre, cette fois-ci. La derniére fois, elles ne les avait pas bien fait cuire. Je ne les aime que lorsqu'elles sont bien cuites. »

-Silence. Avec toi, ce sont les carottes qui sont cuites. Si tu déclames sur les planches, c'est la fin des haricots.

Lazare, relève le niveau!

-« Ah ! mon or, mon or. »

-En t'entendant, ce sont les spectateurs qui crieront « rembourssez ! rembourssez ! »  Vas tu faire mieux Alon? (prononcer alone sans e)

Voyant l'échec de sa prestation dans le Misanthrope, , il asséna : « Avec ton accent, pas étonnant que tu sois seul. Les gens, tu les fais fuir; Ils se demandent quelle langue tu parles. Dépose un brevet, tu donneras du travail aux anthropologues. D'ailleurs, rentrer chez toi libérerais un poste. Les gens de ton pays sont spécialistes pour faire renoncer les mieux disposés à leur égard.

A Gros Jean.

_ NE M'APPELLE PAS COMME CELA !! Puis, le Cyrano qui était en lui s'alarma : «  C'est un cap, c'est un pic, c'est une péninsule; »

Puis, Lancelot prononça la tirade exprimant le dilemme de Rodrigue. Hésitant, il en inversa l'ordre des alternatives. Sauver son amour pour Chiméne, venger l'honneur de son pére...il ne savait plus. Cela lui valu un cinglant « sauve d'abord ta mémoire, on verra le reste après. »

Désigné peu avant porte-parole de la troupe, Lancelot s'enflamma alors « Tu crois que c'est simple ? Mets-toi donc à notre place ! Tu ne sais plus ce que c'est. Tu es resté trop longtemps éloigné des difficultés de notre propre métier.

Pour toi, c'est facile. Retourne donc en arriére, à tes racines, aux origines. Nous, on fait ce qu'on peut. »

Aprés avoir suspendu là la séance, César alla s'isoler. Soudain, sa femme l'appella. Elle venait de perdre les eaux, et voulait qu'il vienne au plus vite pour l'accouchement.

Elle lui demanda comment nommer ce garçon, elle avait pensé à Sébastien.

-Sé...Sé...c'est...c'est...

-Oui, que veux tu dire, César ?

-C'est...est...bi...bi...en.

-C'est l 'émotion, cela passera. C'est votre 1er enfant, un fils, qui plus est. Cela provoque souvent un choc.Nullement surprise de cet accés de bégaiement, la sage-femme voulait rassurer César.

Plus tard, un médecin du travail lui annonça qu'à la suite de ce choc émotionel, il ne pourrait plus parler qu'en bégayant;

Il fallait espérer qu'un nouveau traumatisme similaire, rétablisse l'ordre des choses. C'était socialement génant, comme le souligna le docteur, surtout, eu égard à son métier, insista-t'il.

Au travail, Thomas le pris en aparté.

« César, je suis désolè. J'ai appris la nouvelle, et votre inaptitude temporaire. Allez vous occuper de votre famille. Si j'ai encore besoin de vous dans un an, je vous recontacterai, éventuellement. Vous connaissez le chemin menant à la sortie !

-voila César !

-tu vas avoir tout ton temps pour te meurtrir , à présent...

-et pour cuisiner...

-et payer d'onéreuses séances de rééducation...

-Tout cela sur TA TERRE...

-sans trop faire de fixation sur cette infirmité qui s'entend comme se voit la corpulence d'une personne.

-Vous sê sêtes tout tout à fait inca capables dede vous memettre à mama place. »

FFFin.

t  des  sens  cachés...  à  vous  de  jouer!!

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