Obsession

N Am

Mon héroïne se prénomme Obsession. Je suis obsédé par le chant, le chant se compose de sons et tout est sons autour de nous, ce qui nous mène à penser que cette obsession est une évidence, une réalité, peut-être une partie de nous.

Ou est-ce un virus qui nous contrôle d’abord et par la suite devient notre conscience, nos faits et gestes. Nous sommes obsession et celle-ci ne peut-être que nous.

O comme oreille, j’entends toujours des sons.

B borgne, je ne vois plus clair.

S silence impossible, toujours des sons même si le silence fait partie du chant.

E équilibre, je ne tiens plus droit, je sens que c’est vertigineux.

S sans pitié.

S secrète.

I insensée, invisible, irréelle, pourtant elle est là, vivante.

O omniprésente.

N la première lettre de mon nom NAFIHI, cette obsession n’est autre que moi.

Je me présente, je suis l’obsession, j’habite l’auteur et mon seul but est d’envoûter, posséder, devenir et puis je fais ce que bon me semble.

Je peux rendre heureux comme je peux détruire, nul ne me résiste, suis-je un sentiment ? loin de là, j’ai dépassé cette forme, j’ai évolué pour devenir, devinez qui ou quoi ?

Une raison ; sa raison d’être. Plus rien ne compte a ses yeux que moi.

Tu n’existes plus car je deviendrais toi. C’est moi qui vis et non toi. Alors écarte toi et laisse moi vivre. Je prends le relais, tu verras ce n’est pas si mal que cela. Je veux dire toi ou moi c’est pareil. Ce qui compte c’est qu’on soit là.

L’auteur : effectivement me revoilà seul avec mon obsession, en tête à tête dans mon petit chez moi. Qu’est ce qu’elle mijote encore ? Je crains le pire, j’ose espérer qu’elle me laisse

Juste quelques heures être moi-même avant de m’entraîner dans un de ses délires.

Qu’est-ce que je pourrais faire pour qu’elle me libère ?

Ah ! si seulement un petit rhume me tombait dessus là à l’instant, je n’aurais plus de voix et alors je pourrais me défaire d’elle pour au moins une petite semaine. Ce serait le rêve.

L’obsession : me voilà de retour, j’espère que je t’ai manqué et que je n’ai rien raté. Je vois que tu es torse nu, tu n’as pas peur de t’enrhumer en ce début d’automne ? Ce serait dommage pour toi en tout cas car moi je me contenterais de rester dans ta tête, ton cœur, tes murmures et bien sûr tes oreilles. Même si je préfère être visible, touchable, présente vibrante par ta voix et son son.

Oublions tout cela, pour l’instant je suis en bonne santé.

L’auteur : oui, si on veut.

L’obsession : alors on peut commencer ?

L’auteur : si tu veux.

Et la séance de chant quotidienne débuta. Au bout d’une quinzaine de minutes on sonne à la porte. C’est reparti, la voisine du dessus me demande pour la énième fois de baisser le volume de ma voix et si possible me taire.

Elle pense que je chante mal et que je devrais arrêter d’emmerder mes voisins. Mais je ne peux pas, j’aime ça.

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