OBSOLETE

mysterieuse

La lune est pleine, mon cœur rangé dans le tiroir aux oubliettes

Et toi ? Toi tu traînes, obsolète, sur les lames empoussiérées du grenier de mes pensées.

Tu as su mettre mon cœur au diapason de tes « la, la, la » sans prétention. Je t’ai aimé sans ambition, sans même jamais avoir capté, l’image de tes visions, tous ces fantasmes mal stockés dans l’univers sordide de tes lubricités, les indomptables, les insondables, les colorées, les épicées, les plus damnées.

Prête à répondre à tous tes vices, à faire de toi le souverain de mes délices, j’ai accepté tous tes caprices, flirté impunément avec tes jeux malicieux pour te garder ou t’égarer, te surprendre ou te condamner.

Mise en scène, on tourne Amour !

Anaïs Nin de ses audaces m’ensorcèle dans le silence d’une soirée hivernale. Assise dans un sobre fauteuil d’osier teinté, je tourne les pages, toujours fidèle à tes pensées, celles que tu m’offres épisodiquement avant de me les ôter sans préavis. Intérimaire de ta vie …

Les phrases dansent…Mon corps sans voix lutte pour ne pas exprimer à ton voyeurisme de toutes ces déviances qui me conduisent à toi.

 Ma Poitrine lourde et libérée d’un chemisier délacé, ma bouche mutine, gourgandine labiée, je t’offre, derrière le zoom de la caméra, les prémices de mes envies. Ta bouche tendre et anémiée de la saveur de ma peau mate et parfumée effleure mes seins de tes idées.

Les mots s’affolent, mon corps aussi.  De son enveloppe charnelle vers tes ardeurs, il s’échappe. Entre tes mains, il s’emprisonne …fiévreux dessein, brûlant destin !

Le livre choit tout comme mon corsage…

Souvenir d’un souvenir…fumée des amours peu anodines, souvenir au grenier de mes amours libertines, de mon Amour esquissé !

Ma croupe s’offre à ton regard émacié par la violence de mon désir de toi que je te dévoile faussement pudique.

Ce cul auréolé d’un porte -jarretelle, ce cul assassin que tu baises en pensée pour atténuer tous les chagrins, toutes ces douleurs féminines que même l’alcool n’arrive plus à effacer, ce cul t’obsède, derrière ton écran, dans ton fauteuil bien installé. Mais tu préfères l’aimer par procuration que de t’y perdre en damnation.

Te souviens-tu Amour de mon regard qui s’émerveille de ton regard sur la cambrure de mes reins ?

Te souviens-tu de ma main qui s’égare sous les quelques grammes de dentelles qui camouflent mon écrin ?

Te souviens-tu de mes soupirs quand le plaisir m’imprègne ? Et mon regard aveugle dans ton regard, derrière la distance virtuelle qui nous sépare, qui nous unit, qui joue les conspirateurs ou les entremetteurs… ?

Et les larmes de ma fièvre, et ce plaisir dilué dans mes mots étouffés au rêve de tes baisers t’en souviens-tu ?

Dis t’en souviens-tu vraiment ? Combien alors je t’aimais avec ce secret et douloureux désir de te sentir entre mes mains, mes reins, mes seins, entre mes lèvres …dans mon destin !

Mon orgasme immortalisé à la seule destination de tes caprices charnels, ressuscite aujourd’hui au seul souffle de tes désirs maléfiques toujours aussi présent dans mes pensées les plus intimes

Entre les lames empoussiérées du grenier de mon âme, j’ai retrouvé « En lisant Anaïs Nin » cette vidéo en impudique exhibition à toi dédicacée de mon extase visuelle.

Plus de quatre ans, pas une ride, tu es toujours présent …mais aux abonnés absents

Le temps a passé, je ne sais toujours pas qui tu es, mais je te veux toujours autant

© 2012 Mysterieuse 

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