Oh, ma Jeanne !

Voilà, c'est l'histoire d'une gonzesse, mais belle, la gonzesse, au demeurant, qui entendait des voix dans sa tête, comme vous, vous entendez de la musique dans vos oreillettes, voilà !

Sinon qu'elle, la belle gonzesse, elle n'avait pas d'oreillette, car elle trouvait que cela lui faisait de grosses oreilles et elle n'aimait pas avoir de grosses oreilles. Ceci dit, entre nous, j'ai connu des filles avec des oreilles d'éléphants, ce qui ne les empêchait pas d'avoir les atouts d'un patrimoine alléchant.

Donc la belle gonzesse entendait des voix ! Mais des voix de quoi ? Le problème n'est pas de savoir de quoi, les voix, mais de qui, les voix ?  Mais de Dieu, voyons, oui, c'est bien sûr ! Ça ne va pas être de la concierge qui est dans l'escalier. Les voix de la concierge qui est dans l'escalier, ça ne compte pas ! Il faut que les voix soient de Dieu, autrement ça ne vaut rien ! Pas un pet de fourmis, car les lapins sont en grève.

Donc, comme tout un chacun, quand vous entendez des voix de Dieu, il faut arrêter de vous brosser les dents et écouter attentivement ce que le monsieur vous dit.

Un, tu ne tueras point celui qui ne mérite pas d'être tué.

(Cool, ça laisse la place à toutes les subjectivités criminelles méritoires.)

Deux, tu ne feras pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'autrui te fasse.

(Cool, c'est la tolérance qui me sied à point fermé dans la gueule.)

Trois, tu ne convoiteras pas la belle gonzesse qui entend des voix, car c'est la mienne !

Ah, d'accord ! C'est comme ça, alors ! Dieu, il choisit toutes les plus belles gonzesses, qui entendent des voix et il les garde pour lui,  alors ?

DIEU – Oui ! C'est ainsi, je l'ai écrit, je le fais !

Momo – Ah, oui ! D'accord ! Alors, moi, la belle gonzesse qui entend des voix de coco, elle m'a souri, alors, ça veut dire qu'elle m'aime aussi, non ?

DIEU – Abrutis de premiers résidus de secondes couches de peinture ! Comment pourrais-je t'expliquer pour que tu comprennes le soupçon d'une idée de ce qui peut nous différencier infinitissalement…

Momo – Ça existe ça, « infinitissalement » ?

DIEU – Ta gueule, Momo ! Ecoute, si tu approches ma gonzesse  qui entende des voix, je te change en… en ratodidrond, tient, voilà, tu l'auras voulu et mérité ou l'inverse !

Momo – Mais c'est quoi un ratoédredon ?

Dieu _ Je n'sais pas, je ne l'ai pas encore créé.

Momo – j'aimerais bien que ce soit un ratomoribond de droite, car comme j'ai été gauchiste toute ma vie, ça me changerait un peu.

DIEU – DIEU ne fais pas de politique, pour moi, DIEU, ici,  présent au milieu, droite ou gauche, c'est la même chose… du vent ! Ça ne vaut pas ma gonzesse qui entend des voix.

Momo – Mais que lui disent-elles donc, ces voix à ta gonzesse qui les entend ?

DIEU – Connard ! Comment veux-tu que je le sache, je ne suis pas dans sa tête, non plus !

Momo – Si tes pouvoirs sont si limités, demande à ton supérieur, car moi, j'aurais bien aimé savoir.

Dieu – La seule façon de le savoir aurait été de l'enlacer par un tendre câlin et de le lui demander à l'oreille. Mais, moi, DIEU, je ne peux faire cela, car je ne suis qu'esprit.

Momo – Alors, moi qui ne suis qu'un homme mortelle, j'enlacerai la belle gonzesse qui entend des voix à ta place et par un souffle elle me dira ce que toi, DIEU de mes deux, planqué au fond des cieux, tu ne pourras jamais approcher, ni penser. La chaleur d'un corps qui palpite d'une vie intérieure se blottissant contre un autre corps qui palpite de sa propre vie singulière.