On était classe
jone-kenzo
Putain tu te rappelles: je m’étais pointé chez toi, sur un coup de tête. Un coup de tête de 400 bornes. J’te passe les détails. Et le soir, pas question de me laisser mariner; tu sais qu’jsuis dépressive. J’avais pas grand-chose dans les poches, j’ai aligné de quoi tiser, et toi les billets suivants pour que j’ai envie de danser. Toi t’étais sur le comptoir, moi je parlais déjà anglais, et une grosse gouinotte me léchait les amygdales. Moi j’men servais pour pas tomber par terre. Elle était en train de m’embarquer pour Saint-Etienne. Bourrée comme j’étais j’aurais suivis Suzanne Boyle jusqu’à Dunkerk! Ah ma cherry bomb, toi t’as débarqué sur tes putains de talons- qui t’empêchaient pas de faire du pole dance autour d’une tour de shooter- et tu lui a rassasié les oreilles! Haha! Sacré toi !
- « Laches ma copine !
- quoi c’est ta copine ? Qu’elle t’as baragouiné la butch
- ouai, et elle est à moi alors dégages ! »
Tu m’excuseras si j’me souviens plus de l’exactitude du texte. Moi j’te souriais béatemen. J’avais envie de rire mais j’étais trop bourrée. Pour ça je te dois une fière chandelle!
Et puis j’ai sans doute passé le reste de la soirée à te dire que j’étais désolée d’être bourrée! Et toi t’as été un ange. A l’époque t’avais été serveuse dans tout les bars du coins. T’étais connue comme le loup blanc: un sex appeal de dingue, tout ces mecs qui te bavaient dessus, et pas un connard pour t’aimer correctement.
Au début de la soirée on était classe, et à la fin je devais puer la vodka. J’en voulais surement encore, à moins que j’ai vomis. Tu t’es retrouvé avec une clocharde dans ton joli loft. T’avais le cœur en miette de ce gars dont j’me rappelle plus le nom, tu venais encore de te couper les cheveux. T’as toujours fait ça quand fallait du changement. TU lisais Stéphanie Meyere et elle allait être connue que dans cinq ans j’crois… Et toi, la grande gueule, toi la croqueuse d’hommes bien malgré toi, toi qu’était une dur une vrai, pas encore tatouée, oui toi, ben j’étais avec ce que les gens voyaient pas. Tu me parlais doucement, t’as trainé une ivrogne qui raconte n’importe quoi et qui pleure, en me regardant comme si j’venais de te faire des tas de compliments. J’sais pas si tu m’as trainé encore sous la douche, mais t’as enlevé mes vêtements, sagement. Entre toi et moi y’avait un ptit quelque chose, ça aurait put se passer de tellement de façon, mais comme je l’ai dis t’as été un ange. T’as passé tes mains sur mon dos jusqu’à ce que je perde connaissance.
Quand j’suis partie tu m’a serré dans tes bras, mais moi je voulais faire la fière, j’ai fait comme si j’savais pas le faire. J’suis partie, mais j’men suis voulu. Ca j’te l’ai jamais dis, mais les mots que j’mettrai pas à la fin tu les as compris.
Merci pour elle, s'est une pudique des sentiments... et ce qu'elle vient de vous raconter date d'il y a 4 ans je crois... rireS... les sentiments c'est encore meilleur avec le temps. comme l'alcool, quoi ?
· Il y a environ 11 ans ·cerise-david
j'aime l'atmosphère la gestuelle les nanas le décor le texte ... tout quoi !
· Il y a environ 11 ans ·woody
Émouvant.
· Il y a environ 11 ans ·Archange Flippé
Coup dans mon coeur... La cherry bomb est toujours là... elle a juste rangé ses talons vertigineux au placard... et c'est bien aussi comme çà !
· Il y a environ 11 ans ·cerise-david