On n'est comme on naît.

Christophe Hulé

Mes yeux ne voient plus que ce qu'il ne faut voir.

Je suis damné ce jour par quelque mystère que chacun a su évacuer.

Bon , c'est tombé sur moi, pas étonnant car je suis très distrait.

D'autant plus que j'ai du mal à concevoir le mal.

C'est pas faute d'avoir été prévenu, enfin on n'est comme on naît.

Des voix me disent qu'il faut tuer un tel ou un tel.

J'ai même droit aux détails, sur l'utilisation des armes, sur les moyens de fuir.

Désolé mais je ne suis pas preneur.

Ma mère a tout fait pour que je m'en sorte.

Privé de console , jusqu'à nouvel ordre.

Évidement ce serait trop facile.

Les voix sont toujours là.

Aujourd'hui comme hier, et comme demain, il faut bien que je retourne à l'école.

Cette rage qui m'habite n'a pas disparu hélas.

Je cache dans mon cartable l'objet qui m'accompagne dans ma démence.

J'ai ce pouvoir de choisir ma cible.


C'était une super prof, et les élèves l'appréciaient.

Bref, le meurtrier aurait dû viser une salope ou un salopard. 

Qui sait s'il n'aurait pas bénéficié des circonstances atténuantes.

Mais les psychopathes n'ont, par définition, pas la présence d'esprit ... 


On s'interroge et on s'insurge aux plus hauts lieux.

- Mon Dieu comment, Monsieur le Ministre, peut-on interpréter ce geste ignoble.

- Je sais que l'ensemble de la communauté éducative …

- Ras-le-bol de ce discours convenu, c'est quoi la « communauté éducative », et combien de bataillons ?

- Nos services sont sur l'affaire, nous avons créé une Commission Parlementaire à ce sujet.

Nous devrions avoir un rapport dans un délai raisonnable.


Étant jugé irresponsable, l'adolescent de seize ans a été placé à demeure, chez ces parents, avec un bracelet électronique pour un périmètre d'un kilomètre carré.

Il bénéficie néanmoins d'une scolarisation proche de son domicile, l'Académie ayant évidemment statué sur un changement de collège dans le cadre des affectations prioritaires.

  • Cette histoire c'est aussi tout le sujet de la mort et du hasard. La mort est imprevible et ironique. Cette femme ne vivait que pour son travail, même lorsqu'elle était en vacances. Est-ce qu`elle avait beaucoup de chance d`être dans un avion qui s`écrase, à un abri bus sur lequel une benne d`un camion vient se fracasser, d`être tué d`une balle tiré par un amant? Très peu probable. Est-ce qu`elle pouvait croiser un éléve schyzophrene qui la poignarde ? Peut-être. C`est impossible d`empêcher le hasard de la mort des gens quand elle ne suit pas la loi des séries. Une fois j`ai eu un coq malade, je me suis battu pour le sauver, médicaments, chaleur, isolement et j`ai cru l`avoir sauvé mais un matin je l`ai quand même trouvé mort. Cette fois il était allé se coincer dans un carton et s`était retrouvé tête en bas ce qui l`avait tué par la difficulté de respirer et la difficulté pour que son sang circule. Même avec la meilleure volonté, et j`en ai parfois beaucoup déployé on reste impuissant. Il y a une impuissance face au moment de la mort qui est écrit. C`est comme ça, on ne peut pas changer les changer, on est impuissant à parer ce qui arrive. Dernièrement j`ai vu qu`un couple en rentrant du réveillon était tombé dans une riviére disparaissant sous l`eau. Quelle était la probalité prévisible à leur naissance qu`ils se rencontrent déjà mais qu`en plus leur mort soit programmée pour le même jour au même endroit et de la même façon? Ce qui me rassure dans l'ironie de l'horreur c'est qu'elle démontre que nous ne sommes pas de passage pour rien sur cette terre. Nous y avons un rôle â jouer pour nous et pour les autres. Cette professeur par sa mort cruelle et injuste nous amène à nous interroger, à réfléchir au comment changer cela, comment améliorer un mode de fonctionnement qui améne à ce genre de situation terrible et c'est étrange parce qu'on dirait qu'en cela elle continue de faire ce qu'elle aimait faire par dessus tout c''est à dire son travail d'enseignante. A mon avis rien dans ce monde ne se produit pour rien, tout est lié et nous le sommes tous entre nous par une chose qui est selon moi la connaissance.

    · Il y a plus d'un an ·
    Secret

    le_gallicaire_fantaisiste

    • Bravo pour ce long commentaire que vous devriez publier, il y a quelque chose d’inéluctable peut-être, mais la probabilité de voir une enseignante poignardée dans les années 70 est minime. Une certaine jeunesse est abreuvée de violence qui devient presque un mode d'expression.

      · Il y a plus d'un an ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

  • Les temps changent !
    Hier la voix aurait dit sers toi de ton stylo bic comme sarbacane et lance lui une boulette papier quand elle aura le dos tourné !
    https://youtu.be/75MMjly5AjM

    · Il y a presque 2 ans ·
    Chainon manquant

    dechainons-nous

    • Eh ouais à force de laisser passer les soi-disant "incivilités.

      · Il y a presque 2 ans ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

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