Online, Tome 1: L'Homme qui parle

camrou

Online, Tome 1: l'Homme qui parle

Particularités du monde:

Chaque être humain possède un "Oeil", petite boule métallique ailée. L'Oeil reçoit des informations transmis par des capteurs branchés au cerveau et au coeur. Toutes les pensées, toutes les actions de chaque être humain. Les informations sont transmis par l'Oeil à deux éléments: l'Ordinateur Central, où toutes les données sont stockées; le Prisme, écran de la taille d'une feuille A4 pendu autour du cou par un fil solide. Sur le prisme s'affichent ces informations. S'affichent également les informations de chaque individu croisé. Le Prisme est le seul moyen de communication entre les êtes humains. L'homme ne parle pas. Seul les animaux, primitifs, émettent des sons. Pour l'homme, tout passe par le Prisme.  

Synopsis: 

Pol se réveille dans un lit d’hôpital, suite à un accident de voiture. Après trois mois de coma, l’adolescent se réveille indemne physiquement mais pas mentalement : il a perdu la mémoire. Devant ce fait, sa famille décide de l’abandonner. Pol doit redécouvrir le fonctionnement de la vie, à commencer par l’utilisation du Prisme, cet écran pendu autour de son cou. Il est soigné par Biri Pouf, l’étrange infirmière.A sa sortie d’hôpital, il trouve Zig, son meilleur ami. Celui-ci entreprend de vouloir lui faire retrouver la mémoire en lui montrant à quel point le monde est merveilleux. Il lui explique le fonctionnement du Prisme, de l’Oeil (une petite boule métallique ailée qui le suit partout). L’Oeil transmettant tout ce que l’on pense, les transports en communs s’arrêtent selon les volontés de chacun. Au supermarché, les paniers se remplissent tous seuls selon les goûts. Le mensonge et la dissimulation étant rendus impossibles, la justice s’effectue à la va-vite par la société « Justice et Compagnie ». Les murs des maisons sont transparents : si tout se sait, rien ne sert de construire des murs pleins pour se cacher. Les deux garçons observent un médecin réparer la « varicelle » d’une patiente, dont le Prisme a des pixels rouges. A la fin de la journée, Pol et Zig s’en retournent au Lycée de l’Avenir Radieux. Ils sont tous les deux élèves en Terminale, et pensionnaires. L’internat est cossu, constitué de petites chambres individuelles qui s’adaptent illico presto aux goûts des étudiants.La journée, cours (biologie, histoire ...)Le soir, retour à l’internat. On questionne Pol sur son amnésie. Zig lui propose alors de sortir pour découvrir la ville de nuit. Ils s’échappent de l’internat jusqu’au métro. Dans la station, un homme bouscule Pol, qui tombe et lâche un juron. Stupeur. Zig se dépêche de ramener son ami à l’internat. Le lendemain, la nouvelle s’est répandue : Pol sait parler. Le soir, une partie des internes vient le consulter et l’écouter parler. Pol s’endort. Le lendemain, il se réveille en prison.Les prisonniers sont enfermés à deux par cellules. Un espace trop petit pour s’allonger, éclairé d’une lumière intense. Les murs sont fermés, et les repas, copieux, arrivent par une chatière. Le compagnon de cellule de Pol est un homme d’une quarantaine d’années, un détenu particulièrement connu pour une particularité : il parle. Pavlo est un rebelle, qui combat le pouvoir depuis sa prime jeunesse. Il explique à Pol que la disparition de la vie privée n’est pas, comme Zig le prétendait, « l’essence même de l’humanité ». L’homme a toujours parlé, et la parole était le seul moyen de communiquer. Si toutes les informations transitent par le Prisme et l’œil, toute parole, tout souhait transite d’abord par les réseaux du gouvernement et des grandes sociétés. Tout peut être contrôlé, et la liberté n’est qu’une liberté de façade. Pavlo sort un magnétophone de ses effets personnels et fait écouter à Pol une chanson de Beatles : « She loves you ». « Je sais faire exploser l’œil » : Pavlo et Pol se mettent à chanter. Les Yeux ne connaissant pas cette sensation, ils grésillent, s’enmêlent, s’entrechoquent et finissent par exploser. Débarrassés de cet engin, ils peuvent donc passer inaperçus et commencent à creuser un souterrain à l’aide de pots de yaourts. En un mois, le tunnel est dégagé.Pol et Pavlo empruntent le souterrain qui ressort dans une grande forêt : « Les bonnes évasions commencent toujours en forêt ». Ils installent un campement de fortune. Pavlo précise à Pol son projet : désactiver l’Ordinateur Central, qui centralise les informations sur chaque habitant, et en supprimer les données. Cette action doit s’accompagner d’une éducation à un nouveau monde, plus juste, fait de liberté. De plus, les hommes et les femmes de ce monde doivent apprendre à parler. Après son exposé, Pavlo s’endort. Le lendemain, Pol se réveille mais Pavlo a disparu. L’adolescent erre jusqu’à une ferme. Il est recueilli par une famille de paysans. Dans un baluchon, Pol a emporté le petit magnétophone de Pavlo, qui se met soudainement en route. Le paysan, Syrose, est fasciné. Son Œil explose, comme celui de sa famille. Pour faire comme si de rien n’était, il décide de ruser et de fabriquer un faux Œil à Pol pour que l’on ne le remarque pas. Enfin, il l’emmène en ville, caché dans sa voiture. Sans Œil, Pol est introuvable pour la police. En ville, le jeune homme retourne au lycée. Des policiers errent dans l’établissement, ce qui n’empêche pas à Pol, grimé, de s’inviter dans un cours d’histoire sur la Seconde Guerre Mondiale. Discrètement, Pol libère de son baluchon des serpents qu’il avait ramassés en campagne. Les élèves, surpris, se mettent à se hurler. Stupeur : ils parlent, eux aussi.  L’adolescent joue les héros, répète le discours de Pavlo et enjoint ses camarades à se révolter avec lui. Nombre d’entre eux le suivent, comme Vanessa, dont Pol est amoureux. Zig, apeuré, refuse. Afin de quitter le lycée, encerclé par la Police, Pol ressort le magnétophone et diffuse un vieux tube de rock’n’roll. Les policiers, qui ne connaissent pas ces sons, sont comme paralysés. Les adolescents, une trentaine, peuvent fuir jusqu’à la ferme des paysans. Cependant, la petite fille de la famille a gardé son Œil, et les trahit involontairement. Les Policiers montent un siège autour de la ferme. C’est alors que Pavlo réapparaît, dans la ferme. « Je suis le roi des souterrains ». Il prêche et invite tout le petit monde acculé à le suivre dans un tunnel. Ce tunnel débouche sur un second tunnel, pour un troisième, puis des dizaines de tunnels. Tout un monde souterrain s’ouvre, sous les yeux médusés de jeunes révoltés. « Le rêve de toute ma vie, l’œuvre d’un acharné ». Cet espace, la « Cour des Miracles », est en fait une alternative au monde tyrannique de la surface  et doit permettre à la bande de se préparer. On s’organise, on apprend à parler et on met au point des stratégies. Vanessa révèle que son père travaille à l’Ordinateur Central. La jeune fille part en mission en compagnie de Pol et du petit Boris, quinze ans. L’enjeu est de faire venir le père de Vanessa sans que le gouvernement ne l’apprenne. Boris monte dans le métro qui dessert l’Ordinateur Central. Il s’en prend alors au pauvre père, lui communique des insanités, le pince, étale sa morve sur sa veste et le pousse, enfin, à descendre à la Station Fantôme, la station de métro où jamais personne ne descend ni monte. L’attendent Pol et Vanessa, qui lui expliquent la situation. Hélas, le père refuse de les suivre mais les aide tout de même en leur racontant, à travers son Prisme, l’histoire de l’Ingénieux, ce prodige qui aurait réussi à pirater des Prismes. Alors que Pol, Boris et Vanessa retournent à la Cour des Miracles, le père est arrêté par la police.Pavlo veut mettre la main sur l’Ingénieux. Tous les moyens sont bons pour essayer de le localiser. On parcourt les profils publics de chaque individu, pour récupérer le maximum d’informations. Plusieurs profils affirment que des troubles ont eu lieu en ville, près de l’hôpital. Pol repart en mission avec Trobol afin d’enquêter sur place. Les deux adolescents se cachent et observent une drôle de scène : les prismes des surveillants de l’hôpital semblent échapper à leur contrôle, affichent des images obscènes et des propos saugrenus. Pol et Trobol finissent par identifier un « malade » qui, par la fenêtre de sa chambre d’hôpital, est à l’origine de l’épisode. Ils s’infiltrent dans l’hôpital, se font passer pour des apprentis-soignants et se rendent dans la chambre de leur suspect. Ils découvrent avec étonnement que celui-ci est une adolescente, Méline, qui leur avoue sans trop de mal son identité. Hélas, Biri Pouf, l’infirmière qui avait soigné Pol, a reconnu celui-ci et la police accourt. Pol et Trobol doivent encore fuir alors que Méline, « l’Ingénieux », disparaît. Pol et Trobol sont de retour à la Cour des Miracles, mais ne sont pas seuls. Zig les avaient aperçus et les a suivi. Il se présente à Pol, lui avoue son homosexualité et l’amour qu’il a développé envers lui. Pavlo comprend soudainement que Zig ne s’est pas débarrassé de son œil. Trop tard. La police envahit les lieux. Pol rencontre pour la première fois Burquin, proche conseiller de la Dame. Les adolescents sont emmenés au Palais Royal pour rencontrer la Dame. Celle-ci se montre moins froide et cruelle avec les jeunes filles qu'avec les jeunes hommes. Alors qu'elle condamne ceux-ci à un sort exemplaire, elle décide de prendre sous son aile Vanessa et Mirela. Si Vanessa refuse et se destine au même sort que ses compagnons, Mirela accepte de rester dans l'entourage de la Dame et de suivre son éducation. Zig est quant à lui relâché pour services rendus, mais Burquin l'humilie.Enfermés dans une grande salle de la prison pendant trois jours, les "révoltés" sont emmenés à l'Arène Centrale, lieu de spectacles de cirque. Ils apprennent que Pavlo s'y trouve et doit être torturé, comme apothéose d'une journée à thème sur "ces hommes-animaux". Toute la journée, des documentaires sont diffusés sur tous les prismes du monde entier. Dans l'attente, Vanessa officialise sa relation avec Trobolo. Jaloux, Pol finit par accepter les avances d'Irina, la sœur de Trobol, ce qui attise la relation entre les deux adolescents. Enfin, ils sont poussés dans l'arène. Alors que les ados sont attachés à des poteaux, Pavlo est au centre, au pilori. Un bourreau s'avance pour lui couper la langue, quand explosent des bombes dans les tribunes. Œuvre de Zig, qui s'est débarassé de son Œil et libère ses compagnons. Mirela, dans la tribune officielle, poignarde la Dame. En plein chaos, les adolescents et Pavlo se sauvent. Course poursuite. Soudain, Pavlo s'arrête et décide d'affronter Burquin qui courrait derrière lui. Duel. Burquin l'emporte et tue Pavlo froidement. Pol réupère l'arme de Pavlo et tire sur son assassin. Les adolescents fuient, laissant Burquin pour moi et portant le cadavre de Pavlo. Zig emmène la bande en sortie de ville, dans la "maison invisible", une maison souterraine qui sort de terre quand on l'ordonne. Dans la maison, on rend hommage à Pavlo. Zig explique à Pol qu'il a vu l'Ingénieux, et lui indique le lieu de sa cachette. Cependant, Zig se tient responsable de la mort de Pavlo et vit très mal les moqueries quant à son orientation sexuelle. Le lendemain, il est retrouvé pendu et explique son suicide dans une lettre. Alors que Pol pleure Zig, apparaît un personnage masqué: Méline, "L'Ingénieux": "Vous me cherchiez, je vous ai trouvé."

==> Amorce un second tome, consacré au personnage de "l'Ingénieux"

Bible des personnages:

Pol : Caractéristiques morphologiques : Adolescent (17 ans) de taille moyenne. Cheveux courts, châtains.Caractéristiques morales : Pol sort d’un terrible accident, et a perdu la mémoire. Il redécouvre le monde, avec une certaine méfiance, un inconfort certain. Pol est extrêmement tenace. Il est intrépide et veut souvent jouer les héros, quitte à prendre des risques inconsidérés. Ecorché vif, l’adolescent s’emporte trop facilement. Fidèle, il défendra Pavlo coute que coûte, allant jusqu’à risquer l’unité de son groupe. Point particulier : Pol sait parler.Rôle : Pol, en rencontrant Pavlo, va devenir un meneur de révolte contre le pouvoir. C’est lui qui motive les jeunes de son école à se rebeller. Il mène également les opérations. Pavlo : « L’homme qui parle ». Caractéristiques morphologiques : homme blanc d’une quarantaine d’années, de grande taille. Il porte des cheveux noirs, longs, et une barbe (ressemblerait physiquement au personnage de Sirius Black (Harry Potter). Il boîte de la jambe gauche. Son corps est couvert de drôles de cicatrices, en forme de smileys, traces de tortures perverses commises par la Police. Caractéristiques psychologiques : Ayant été enfermé presque vingt ans en prison, Pavlo est d’un naturel méfiant. Il est autoritaire, obstiné et lutte contre le pouvoir en place depuis sa prime jeunesse. L’exposition constante, en prison, à une forte lumière le conduit à préférer les espaces sombres, noirs. Il se définit lui-même comme une « ombre élégante ». Pavlo connaît l’histoire réelle de l’Humanité, mais l’agrémente parfois de tissus de mensonges pour soutenir son propos. Il prend Pol en affection, et voit en lui un successeur possible. En outre, Pavlo est bien décidé à se battre jusqu’au bout, et la mort l’attire plus qu’elle l’effraie.Points particuliers : Pavlo sait parler, ce qui lui vaut son surnom, « L’Homme qui parle ». On l’appelle aussi « le Dangereux », « l’Insoumis ». Lui se nomme « L’Ombre élégante ».Rôle : Rencontré en prison, Pavlo sera le mentor du jeune Pol, qui finira par s’émanciper un peu, voyant Pavlo sombrer dans la folie. Pavlo lui explique que ce monde n’a rien de parfait, que le gouvernement outrepasse ses pouvoirs. Il lui explique également comment lutter contre le pouvoir. Pour Pol, Pavlo est un « révélateur ». Vanessa : Caractéristiques morphologiques : Vanessa est une adolescente (17 ans), blonde, de taille moyenne. Elle est belle, et fait tourner les têtes.Caractéristiques psychologiques : Vanessa est plutôt réservée. Pourtant, elle apprécie que l’on puisse la regarder. Jalouse, elle vit mal la présence avec Meline. S’affranchissant des règles que l’on lui imposait, elle finit par abandonner tout maquillage, tout produit superflu, et apprend à vivre au naturel. Points particuliers : Pol en est amoureux. Rôle : Amie d’école de Pol, elle finira par se battre à ses côtés. Son père travaille à l’Ordinateur Central. Elle est un point de jalousie entre les garçons.Zig : Caractéristiques morphologiques : Adolescent (17 ans) de petite taille, aux cheveux roux. Caractéristiques psychologiques : Zig est convaincu que le monde dans lequel il vit est merveilleux. Il voue une confiance aveugle à la technologie et aux personnalités politique. Ardent défenseur des Prismes, il prend peur lorsqu’il découvre que Pol parle. Pourtant, ami de celui-ci, il décidera de le cacher jusqu’à ce que la police ne le trouve. Il devient ensuite de plus en plus peureux, et doute. Il est amoureux de Pol et refoule son homosexualité naissante. Rôle : Ami de Pol, il lui fait découvrir le monde et lui démontre que tout est merveilleux. Il suivra un temps Pol, avant de révéler la cachette de Pavlo aux autorités. Pris de remords, il le sauvera et mettra fin à ses jours.Boris Caractéristiques morphologiques : adolescent (15 ans), petit, rondouillet, sale. Il a les dents en avant, des yeux globuleux et des vêtements déchirés.Caractéristiques psychologiques : Boris est hyperactif. Il court sans cesse, blague sans cesse, s’agite. Il joue parfois avec ses excréments, ce qui provoque le dégoût de son entourage. Provocateur, Boris reste un bon ami, prêt à se sacrifier. Il se bat aux côtés de Pol et va s’avérer extrêmement utile. Son esprit totalement décalé sera d’une aide précieuse. De plus, Boris ne recule devant aucun risque.Surnoms : « Le Morveux », « le Gosse Infâme », « l’Invincible »Trobol : Caractéristiques morphologiques : adolescent (16 ans). Il est grand, blond, les cheveux dressés sur la tête.Caractéristiques psychologiques : Particulièrement intelligent, Trobol souffre qu’on le prenne pour une brute épaisse, un idiot patenté, du fait de sa taille et de son aspect imposant. Il n’est pas particulièrement courageux, mais sait se battre lorsqu’il le faut. Il préfère cependant se servir de ses capacités intellectuelles.Rôle : ami de Pol, il le défendra jusqu’au bout et rejoindra sa cause. Il se chargera de rallier un maximum de compagnons pour combattre le Gouvernement.Meline : « L’Ingénieux » Caractéristiques morphologiques : Méline est une adolescente (17 ans), brune, les cheveux longs. Elle circule souvent masquée.Caractéristiques psychologiques : Rusée, fourbe, vaillante, ingénieuse, indispensable … Voilà les adjectifs qui caractériseraient Méline. Surtout, Méline aime se faire désirer, aime qu’on la supplie. Boris la surnommera « la Méchante ». Pourtant, elle reste elle aussi convaincue que ce monde est pourri. Tout au long du roman, Méline va osciller entre cupidité, appât du gain, et réellement engagement.Rôle : Meline, connue sous le nom de « L’Ingénieux » (on la prend pour un homme bien plus âgé, et non pour ce qu’elle est, une adolescente), est la première personne à avoir réussi à pirater un Prisme. Son propre Prisme n’est pas relié à l’Ordinateur Central. Elle sait également parler. Méline, comme Pavlo, a une fâcheuse tendance à disparaître sans cesse, si bien que Pol et ses amis sont sans cesse en train de la chercher. Son personnage, présent en filigrane dans le premier tome, sera le personnage central d'un second tome.La Dame : Caractéristiques morphologiques : Femme d’une trentaine d’années, de petite taille, rousse.Caractéristiques psychologiques : La Dame est autoritaire et tient à garder le pouvoir le plus longtemps possible. Elle vit très mal les différents échecs, et son Prisme finira par trahir chez elle un doute qui causera sa perte. D’un autre côté, l’affaiblissement progressif de son pouvoir ne fait que renforcer, chez elle, une envie de vengeance. Elle montre une véritable passion pour les adolescents, et particulièrement les adolescentes, et cherche son héritière parmi celles-ci.Rôle : La Dame gouverne le Pays Sans Nom. Derrière l’image d’une souveraine juste, aimée d’une population, se cache celle d’un tyran qui a reçu son pouvoir d’un autre tyran. La Dame est donc le principal ennemi de Pavlo, et, par la suite, de Pol.Burquin : « Le Premier Sinistre » Caractéristiques morphologiques : Burquin change sans cesse d’apparence, se grime pour mieux infiltrer les milieux hostiles à la Dame. Il est, en temps normal, de taille moyenne, brun, les cheveux coiffés en arrière. C’est un homme d’une cinquantaine d’années.Caractéristiques psychologiques : Si la Dame montre parfois des remords, Burquin fait toujours preuve d’une abnégation et d’un sadisme abjects. Conseiller et amant de la Dame, il gère les affaires en coulisse et se montre sournois. Il travaille pour son propre compte, pense qu’il est le seul à même de gérer l’Etat et se considère comme indispensable à l’Humanité. Rôle : Burquin commande les offensives contre les « rebelles ». C’est également lui qui gère la société « Justice Express ». Son Prisme est trafiqué et ne reflète que ce qui est favorable à celui qui le regarde. A la mort de la Dame, c'est lui qui dirige l'Etat (il échappe à la mort après que Pol lui a tiré dessus).

Chapitre 1:

Surprise. A dire vrai, personne ne s’y attendait vraiment. Le choc avait terrible, certes. Une voiture, un bel engin de sport, avait percuté Pol sur un passage piéton. A croire que le garçon traversait sans regarder. Le chauffeur ne l’avait pas vu. Pan. Pol avait été trouvé là, allongé sur la route, la bouche ouverte, baignant dans son propre sang. Bien heureusement, à cette époque-là, la médecine faisait déjà des miracles. On traina le corps dans un lit d’hôpital. On soigna, plusieurs jours, jusqu’à ce que l’adolescent reprenne des couleurs. Sa famille ne s’inquiétait pas. Tout allait toujours au mieux, dans ce monde, et les chirurgiens ne se trompaient jamais.

« Pol se remettra bien rapidement ! » serinaient-t-ils.

Personne n’avait prévu que Pol avait perdu la mémoire. Vide. Plus rien dans la caboche. L’accident fut d’une telle violence que tous ses souvenirs avaient volé en éclat. Il ne reconnaissait plus ce père qui penchait sa grosse tête moustachue sur son lit. Il n’identifiait pas plus cette mère, ce grand-père, cet  oncle, cette grand-mère … Toute l’assemblée familiale, médusée, n’était qu’un ramassis de fantômes aux yeux de Pol. Pire encore, Pol ne comprenait rien. Pourquoi une boule de métal lui tournait-elle autour ? Pourquoi tous portaient-ils, autour de leur cou, un écran de l’épaisseur d’une feuille de papier, sur lequel mille signes clignotaient sans cesse. Dès que Pol avait repris connaissance, tous s’étaient emparés de cet écran. Déception. Rien à tirer. Alors, la famille avait pris ses cliques et ses claques, laissant l’enfant seul face à ses questions.

Alité, Pol observait le plafond. Des dalles roses le recouvraient. Un jaune pétant régnait sur les murs de la chambre d’hôpital. Pol émergeait dans un monde haut en couleur. La porte s’ouvrit, et laissa apparaître une petite bonne femme, légèrement rondouillette, qui, sans cesse, se frottait les mains en fronçant les yeux. Pol remarqua qu’à son coup clignotait le même écran qui décorait toute sa famille.

Quelque chose vibra sur le ventre de Pol. Le même écran. Lui aussi. Intrigué, il le saisit.

« Biri Pouf, infirmière, veut devenir votre amie. Accepter ou refuser ? »

Le garçon leva les yeux vers l’infirmière. Celle-ci restait impassible. Ces étranges écrans s’agitaient pour elle. A celui de Pol de vibrer de plus en plus fort.

«  Biri Pouf, infirmière, veut devenir votre amie. Accepter ou refuser ? »

L’engin semblait fragile, dans les doigts de Pol. Celui-ci ne savait que faire. Mais la douleur des vibrations, qui lui parcouraient désormais le corps tout entier, le contraint à pointer son doigt, au hasard, sur « Accepter ».

«Vous avez accepté Biri Pouf comme amie. Vous ne la considérez pas vraiment comme ami. Biri Pouf sera cataloguée comme « Amie acceptée de manière hypocrite ». Biri Pouf vous aime comme un « ami qui n’en est pas vraiment un ». Biri aime travailler, soigner des patients, voir leurs plaies s’infecter, manger du chocolat, les massages chinois, faire les courses et raccourcir le bas des pantalons. Nouvelle activité de Biri Pouf : Biri aime vous voir en vie. »

Une photographie accompagnait le texte affiché. Pol dût la regarder à deux fois. L’infirmière souriait, sur l’écran comme à cet instant. Le cliché semblait avoir été pris au moment même. Pire encore, l’image bougeait continuellement. Ce n’était pas une photo : c’était une vidéo. Un nouveau texte s’affichait.

« Biri Pouf n’aime pas votre amnésie. Biri veut vous aider à lutter contre l’amnésie. Voulez-vous que Biri Pouf vous aide à lutter contre l’amnésie ? Accepter ou refuser. »

Pol, le doigt tremblant, pencha pour la seconde option.

« Biri est déçue. Vous avez été rejeté de la liste d’amis de Biri Pouf. Demander pardon ou camper sur ses positions ? »

Premier choix.

« Biri refuse de vous pardonner. »

Sur ce, l’infirmière s’en fut. Pol se leva du lit. Un miroir était accroché au mur, et renvoyait l’image d’un garçon pâle, les cheveux bruns trop longs, trainants sur les oreilles. A son cou était accroché cet écran maudit, qui vibrait fort vingt fois à la minute. Le garçon reprit l’écran, qui était devenu blanc. Un seul mot brillait : « Prisme ». Pol posa son doigt. S’afficha son propre portrait, suivi d’une liste. Ce que Pol aimait, ce qu’il n’aimait pas, ce qu’il voulait faire, ce qu’il avait fait : tout s’exposait à l’écran.
C'est simple: tout ce que pensait Pol apparaissait en lettres noires sur fond blanc. Effroi. Tenta d'ôter ce truc qui pendait à son cou. Hélas, l'épais fil qui maintenait l'écran était inamovible. Pol eut beau tirer, forcer, ronger le câble avec ses dents, rien n'y faisait. Impossible de se débarrasser de ce gadget. Le Prisme, puisque tel était son nom, pesait le poids d'une plume, mais s'agitait à la moindre occasion, sur le ventre de son propriétaire.


Pol resta quatre jours supplémentaires à l'hôpital, à jouer avec son engin. Le Prisme l'intriguait. Si l'accident avait laissé ses cellules grises indemnes, Pol n'aurait jamais oublié l'élément de base de toute vie en communauté. Chaque individu revêtait son prisme à la naissance, jusqu'à la mort. Seuls les sauvages ne savaient utiliser leur propre prisme. C'était pourtant fort simple: des informations, des questions, des boutons, et tous les mystères de la vie trouvaient leur réponse. Pol put ainsi apprendre, en un clic, que la femme qui avait accompagné son réveil n'était autre que sa mère. Le gros bonhomme? Son père. Les choses intimes que Pol ignorait, le prisme le savait. 
En quatre jours, l'infirmière s'adoucit. Une nouvelle demande d'amitié fut faîte, et acceptée. Le malade et sa soignante échangèrent leurs goûts, découvrant le pedigree de l'autre sur leur prisme respectif. Les travaux d'agrandissements de l'hôpital, tout autour, faisaient grands bruits. Les deux protagonistes restaient quant à eux silencieux. Jamais un mot ne sortait de leur bouche. Les humains de ce monde ne perdaient pas de temps en causeries, et au prisme se résumaient leurs seuls moyens de communication. Biri Pouf livrait, par voie électronique, ses secrets les plus intimes. Son enfance -douloureuse-, ses études -brillantes-, ses échecs sentimentaux, et même ses envies de meurtre: sans desserrer la mâchoire, l'infirmière s'était dévoilée. Pol s'en réjouissait, sans prêter attention au fait que tout ce qui l'agitait était sû de son interlocutrice muette.
Au bout de quatre jours, le Prisme de Pol clignota rouge: "État de santé: rétabli. Ordre de quitter l'hôpital." L'adolescent dut évacuer, son baluchon sous le bras. Nulle part où aller. Pol découvrait la ville, avec ses dangers, ses intrigues. Si l'hôpital était un couvent de calme et de paix ambiante, la ville était une jungle. Des immeubles dominaient les rues. Certains gratte-ciels côtoyaient les étoiles. Étonnamment, Pol avait même oublié les voitures, ces tas de ferraille tout en rondeur, dont la taille n'impressionnait guère. Les moteurs ronronnaient, doucement, de musiques mélancoliques. Oui, ces voitures chantaient. 
Sur le perron de l'hôpital attendait Zig. Le Prisme rappela vite à Pol l'identité de ce gamin roux, propret, tiré à quatre épingles, qui patientait avec un bouquet de fleurs.

"Zig est votre ami. Zig est actuellement heureux de vous revoir. Rendre le compliment à Zig?"
Validé.
"Zig vous en remercie. Zig aime : votre gentillesse. Zig n'aime pas : votre amnésie."
Longuement, les deux adolescents s'enlacèrent. Pol sentait que la présence de Zig aurait dû, en temps normal, l'honorer, le ravir. Hélas, les accolades trop émues et les pleurs humides qui coulaient sur son épaule eurent plutôt tendance à l'exaspérer. Le Prisme de Zig en clignota avec véhémence:
"Pol n'aime pas: votre émotion"
Zig y répondit par un sourire.
« Zig souhaite vous faire découvrir le Monde Sans Nom. Accepter ou refuser? Requête acceptée. Mode apprentissage activé. »

Zig se mit à marcher. Pol le suivit. Les deux jeunes hommes s’engouffrèrent dans une immense allée entre deux immeubles. Le rouquin avançait à grands pas, presque impatient de montrer à Pol les beautés de ce monde.

« Pol n’aime pas : le rythme de marche de Zig ». Encore une fois, Zig sourit, sans toutefois ralentir le pas. Le petit rouquin ne laissait pas le temps à son compagnon de découvrir tout ce qui l’entourait. Pourtant, le Prisme pendu au cour de Pol ne cessait de vibrer. A cent à l’heure s’affichaient des portraits. Portraits des passants. Des informations sur eux. Ecrans au cou, qui clignotaient. Des bips. Des vlams. Des trucs qui s’agitaient seuls, que leurs usagers devaient prendre en mains pour lire.

Enfin, l’infernal rouquin cessa sa course dans un parc. Il s’assit sur un banc ; Pol l’imita. Des gosses des premiers âges s’amusaient sur un toboggan. Zig pointa son doigt vers l’un d’eux. Aussitôt, son prisme vibra. On pouvait y lire :

« Regarde ce petit. »

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