Ouvre la porte.

compteclos

Peut-être qu'un jour, tu liras ce texte. J'espère que ce jour-là, je serai déjà apaisée. Depuis longtemps. Je suis désolée.

Des mots sous les silences,
Des mots qui brisent, et qui lissent,
Un masque presque trop parfait,
Pour sûrement, être vrai,



Je suis à bout de forces.
Tu vois, pourtant, je continue d'lutter.
J'ai craqué quelques soirs.
Pour une petite dose de Marijuana.
J'ai craqué ce matin.
Arrêt sur l'autoroute.
Un Xanax entier, comprimé avalé.
Lucidité effacée.
Tremblements parés.


Je me hais.

Tu le sais.


Théoriquement, t'as plus rien à m'dire, tu l'sais ça ?
Théoriquement j'ai pas à t'dire ce qu'il s'est passé.

J'ai essayé. T'as explosé en sanglots.
Alors j'ai nié mes dires.


Mais si, j'l'ai fais.

Et si tu veux savoir, plutôt deux fois qu'une.


Il était là hier soir. Avec ses yeux ne quittant pas les miens.
A chaque passage de ma langue sur mes lèvres, je le sentais se contracter..


Puis dans son lit, quand il s'est retourné, et qu'il m'a embrassé.

Je n'attendais que ça.

On a fait l'amour, dans toutes les positions, s'acharnant sur nos orgasmes.


Et c'était bon.

Ouais, bordel.

Et tu veux la vérité ?

J'ai pris mon pied, putain.

Et tu veux encore la vérité ?

Ça fait un moment que j'rêvais d'lui.


Il m'plaît.

Mais si je te le dis, même si on n'est plus rien -théoriquement- l'un pour l'autre, tu vas souffrir.

Et j'veux pas bordel, j'veux pas.

Mais c'était si bon.


C'était bon à 4h du mat'.

Et ça l'était à 7h.


Je le regardais déjà quand il a ouvert les yeux, et les orgasmes ont recommencé.


Et toi qui gueulait hier soir, toi qui souffrais.

J'ai menti.
A toi, à Vi.


J'ai fais l'amour avec lui.

Parce qu'on en avait envie.


Il a dit qu'il avait des sentiments.

J'lui ai juste dis qu'il m'plaisait.


Mais si tu savais depuis combien de temps je l'attendais.

J'ai attendu tu sais, qu'on soit séparé, avant de vraiment vouloir le voir.

Parce que je savais que je risquais de craquer.


C'est un marginal, au passé bancal, un musicien, plutôt doué avec ses doigts, un mec aux cernes omniprésentes, un mec à la voix sensuelle, un mec (encore) bien plus âgé que moi.


Tu le savais, hein ?


Tu le disais. « Tu souris quand tu parles de lui. »


Ouais. Mais tu veux la vérité ?


Jamais je lui dirai. Jamais il ne saura quoi que ce soit.

Et pourtant, après l'amour, j'ai passé la nuit à caresser son corps.


Il me donne ce que t'as jamais vraiment réussi à me donner.

La fougue des premiers instants, celle que l'on n'a jamais eu.

Je suis désolée.


Je l'aime. Mais je ne lui dirai jamais.
Mais jamais je n'oserai tenter une relation avec lui.

Parce que tu es là. Parce que tu as mal.

Alors que sur le papier, tu n'es plus mien, je ne suis plus tienne.

Même si je trouve ces conneries stupides et puériles.

Tu le savais.

Si nous nous sommes séparés il y a déjà quelques temps, ce n'était pas pour rien.


On le cache à tout le monde, depuis longtemps déjà... si longtemps.


Et je respecte ta souffrance, tu balayes la mienne.


Je resterai. Parce que je dois te relever.

Je resterai. À défaut d'exister, pour moi.

Je resterai. Parce que tu me reproches de t'abandonner, lorsque je souris avec quelqu'un d'autre.

Je resterai. Parce que c'est la première chose que je t'ai juré.


Je resterai. Mais je ne te promets pas d'être vivante, avec ce choix-là.


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