Passage

iota

Une arrivée passagère

Le train en provenance de Marseille entre en gare. La foule se jette sur le quai, comme s’il s’agissait d’une brèche ouverte vers un horizon plus clair. Tu descends. Nos lèvres s’effleurent à peine. Tu as un léger recul, j’empeste la bière, le tabac. Dans les tunnels, l’air froid se combine à l’air chaud, tu frissonnes. Dans la rame nous évitons de croiser nos regards. Nous laissons traîner nos yeux au hasard. Autour de nous les visages sommeillent. Progressivement je me laisse bercer par le roulis. Je dors debout. Quand je reviens à moi, tu n’es plus là.

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