Pauvre Psyché

menestrel75

A cause de la jalousie d'Aphrodite, la belle Psyché doit épouser un monstre...
Dans ce mythe qui a traversé les âges et connaît de nombreuses versions, Psyché est "la belle".
Son père, inquiet de la voir sans prétendant, interroge la pythie qui lui annonce une sombre nouvelle : il doit laisser sa fille en haut d'une colline où un monstre viendra la chercher.
Mais Psyché est emportée dans un magnifique château et le monstre, son époux, est rassurant et tendre.
Il lui demande cependant de ne pas chercher à voir son visage.
Bien sûr, elle tentera d'enfreindre l'interdiction, jusqu'à mettre en danger ce curieux amour naissant.
En coulisse, c'est la déesse Aphrodite, jalouse de sa beauté, qui est à la manœuvre…
 
Ariane avait cette impudeur exquise
que je lui aurais jadis apprise.
Toujours mon Aphrodite aurait voulu que ma main vienne
effleurer ses envies d'émotions,
célébrer les caresses païennes.
Jamais, elle n'eût été vraiment soumise
bien qu'ayant besoin de mon emprise
pour exalter sa sensualité.
Ariane avait cette élégance suprême
en oubliant toute retenue
quand elle attendait que je sois nu
pour se livrer à ses ablutions.
C'était alors une bénédiction
de nous adonner à des jeux fous,
prenant chacun toute permission.
 
Vous attendiez l'instant où j'allais vous pénétrer.
Vous étiez encore vêtue.
Vous sentiez mon sexe, là, tout près, si près.
Ma bouche effleurait la votre. Je ne bougeais pas.
Vous étiez immobile dans vos frissons.
J'ôtais doucement les pétales qui cachaient encore votre corps.
Un à un.
Votre bouche appelait la mienne.
Vous tendiez votre langue entre vos lèvres, je la caressais de la mienne.
Vous voici maintenant comme notre vérité : nue.
Vous gémissiez quand je m'agenouillais au diapason de votre ventre.
Vos mains ardentes pressaient mon visage contre la rondeur
Déjà, votre antre coulait sur mes lèvres.
Comme si j'allais vous avaler.
Comme si j'allais vous empaler.
Vous m'entendiez vous respirer, vous humer, vous renifler.
Vous tendiez votre ventre un peu plus.
Le dard de ma langue vous affolait.
Vous attendiez que je vous pique, que je vous plaque, que je vous clique.
« Prends-moi » susurrais-tu.
Tu écartais tes jambes, ton ventre épousait mon visage,
J'entendais la musique de ton sexe béant,
« Prends-moi, prends ma grotte »
Je ne t'entendais pas…
« Je vais te baiser, toi, je vais te prendre »
criais-tu alors en te redressant, en me repoussant.
« Déshabille-toi, je te veux nu, pour moi,
Montre moi ta queue, je veux voir si ton gland est beau de désirs »
                                                                … … …
 
Mon sexe fier et dressé.
Tu me murmurais ton envie mouillée.
Nos souffles courts rythmaient le temps interrompu.
Métronomes...
Tu voulais m'envelopper, me sentir entrer, me serrer dans ta bouche.
Attente  insoutenable.
Supplice empli de délices.
Immobiles dans nos positions impudiques.
Écartée, tu ne sentais plus tes jambes.
Que ton sexe assoiffé qui te brûlait le ventre.
Tes yeux dans les miens, tout droit, fier de toi.
Mais tu savais que je ne te prendrais pas,
que je ne te pénètrerais pas.
Tout comme je savais que tu ne nous prendrais pas.
  • Pauvre Psyché ! Supplice brûlant dans l'attente...mais n'est-ce-pas l'attente qui décuple le plaisir...
    Un texte magnifique !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • C'est sublime. Culture, douceur, sensualité, je ne m'appelle pas Ariane mais pourrais être cette Psyché prisonnière du reflet de ses désirs.

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Mauve

    marivaudelle

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