Perfect society

illusions

    Tout avait commencé simplement. Il s'agissait d'un banal test de personnalité après tout. Un test de sept cent quarante-trois questions, imposant une reconnaissance rétinienne afin de ne se faire passer pour personne et pour ne créer qu'un seul profil. Cela avait le mérite de tous nous obliger à répondre sincèrement. Tout le monde y était accro. Il faut dire que le programme Perfect – c'est comme cela qu'on l'appelait parce qu'il avait la volonté de définir « parfaitement » une personne... En sept cent quarante-trois questions, c'était difficile – était le premier à être aussi précis. Elaboré par une multitude de psychologues, il laissait le droit de répondre librement à toutes les questions.  Aucun choix n'était prédéfini pour nous influencer.
    Comment je le sais ? Moi aussi je l'ai fait... Tout le monde commençait déjà à en parler au lycée. Certes, je n'ai jamais été un grand amateur de tout ce qui entre dans la mode adolescente – surtout lycéenne d'ailleurs – néanmoins, par simple curiosité... Oui, bon, d'accord, je n'ai pas pu m'en empêcher ! Qui peut résister à l'envie de découvrir sa personnalité soi-disant complète lorsque l'on est en pleine recherche d'identité ?

    Au lycée, la rumeur de Perfect se répandait comme une trainée de poudre. Mélangeant les fonctions de réseau social et de site de rencontre, il avait l'air... Parfait. Tous souhaitaient connaître les secrets de leurs voisins et personne ne cachait rien. En effet, les résultats du test étaient sous la forme de noms d'objets, ceci étant plus propice à la divulgation que tout un long discours sur sa personne. Tout individu se laissant trop marcher dessus se révèle alors être un paillasson, celui souhaitant briller aux yeux de tous, une couronne. Pour les cas les plus complexes, plusieurs noms étaient associés. Ce sont ces cas-là qui furent les plus difficiles à classer.
    Bien évidemment, il n’est pas possible pour le programme d’intégrer toutes les caractéristiques d’une personne, à moins de n’avoir un millier de champs pour chacun. Il ne donne le résultat que pour la majorité du profil de la personne étudiée, c'est-à-dire celui qui régira la majeure partie de ses actions au cours de sa vie, et n’associe des noms d’objets ensemble qu’à condition que les critères les définissant soient exactement du même degré. Il est ainsi très rare de trouver quelqu’un de trois objets ou plus. Puis, une fois son profil défini, on ne peut rencontrer que quelqu'un de similaire à l’objet qui nous est attribué. En fait, ça, c’est la partie réseau social-site de rencontre. Encore que sa fonction principale est de mettre des gens dans un même groupe, on ne peut pas tellement dire qu’il s’agisse d’un programme destiné à trouver les deux célibataires s’assemblant à merveille. C'est ça qui me fait dire que, si les bureaux parlent très certainement très souvent de travail – encore qu'ils n'ont peut-être pas le loisir de se parler sur Perfect puisque leur vie se résume à leur boulot – les couronnes ne doivent pas s'entendre à merveille.

    Tout avait commencé simplement c'est vrai... En quoi un test de personnalité pouvait-il bouleverser toute une vie ? D'ailleurs, des essais avaient été effectués auparavant, sur un échantillon de population, et cela s'était très bien passé... Certainement parce que ça n'avait pas pris d'ampleur d'ailleurs. Il n'y avait que très peu d'interactions entre les membres testés, et c'était cela qui avait fait la réussite du test, qui ne devait d'ailleurs, au début, qu'aider les employeurs à l'embauche. Et puis, le créateur a vu plus grand, il a souhaité relancer l'image des réseaux sociaux. Après l'échec de Facebook dans les années 2020 – il aura mis le temps à couler celui-là – ceci pour la simple et bonne raison qu'il ne proposait rien, à part l'occasion de dévoiler sa vie à des gens que l'on « connaissait » déjà pour la plupart, il souhaitait faire tomber les apparences que l'on se donne et provoquer de nouvelles rencontres, motivées par la découverte de sa propre personnalité. Oui, moi aussi je trouvais ça compliqué... J'ai commencé à comprendre en observant les changements que cela provoquait dès le collège.

    Comme à mon habitude, j'étais reculé dans un coin. Je ne parlais à personne, je regardais tout le monde et me moquais d'à peu près tous les comportements en me jurant que j'étais différent. Reculé dans un morceau de couloir, je provoquais même l'autorité du lieu en grillant un peu de tabac. Qu'importe, ils savaient bien qu'ils ne pouvaient rien contre moi. Je n'étais pourtant ni le fils du principal, ni celui du maire de la ville, et encore moins d'un député ou du premier ministre. J'étais juste un ado. Un petit malin qui passait toujours entre les mailles du filet en usant de quelque stratagème tordu. Un petit malin qui, même s'il passait outre le règlement, ne parvenait pas à progresser dans son parcours scolaire, et se retrouvait en troisième, alors même qu'il entrait dans sa dix-septième année. C'était ça, de passer sa vie à défier l'autorité.
    Les groupes habituels passaient devant mes yeux, analysés par mon regard expert. Tout semblait comme d'habitude... jusqu'à ce qu'une dispute éclate. Pourquoi ? Quel en était le motif ? Il fallait bien que je le sache… Etant de nature extrêmement curieuse, j’ai évidemment souhaité m’en approcher, mais je n’ai saisi que la fin :
    - Tu n’es qu’une pauvre petite paillette dans un univers de strass bien au-dessus de tes moyens ma pauvre !
    - Et toi ce n’est pas parce que tu te révèles être une ampoule que tu captes la lumière, au contraire, tu la donnes !
    Elles étaient sur le point de se sauter dessus. La brune d'un côté, la blonde de l'autre. Cette dernière s'apprêtait pourtant à répondre avant de bondir.
    - Mais ça veut dire que moi au moins, j’ai des idées, annonça la fille la plus influente du collège à celle qui semblait être sa meilleure amie, sur un ton incroyablement cassant.
    - Prends garde à ce que tes lumières ne s’éteignent pas alors, tu risquerais de te couper avec le verre brisé de ton ampoule… Suffirait qu’on te jette par terre.
    Il n'y eut pas de bataille car sur cette phrase, Amy tourna les talons. Amy était brune, avec de magnifiques yeux verts qui faisaient chavirer le cœur de tout le collège. Je ne comprenais pas pourquoi elle s’était disputée avec Lizzie, l’adorable blonde que tout le monde appréciait… et qui pourtant avait été étrangement agressive. Ajoutez à cela l’influence qu’elle avait partout tant elle était aimée et vous comprendrez qu’Amy avait tout perdu. Cela ne voulait en rien dire qu’Elizabeth s’en sortait indemne… A elles deux, elles formaient le couple parfait, l’alliance du désir et de l’affection.
    Sur le coup, je n’ai pas compris ce que ça signifiait. Je n’ai en effet pas vu venir la menace de Perfect, que je connaissais à peine. Pourtant, une dispute éclatant entre les deux amies les plus populaires du collège, incapables de se passer l’une de l’autre de peur de voir sa liste d’amis diminuer de moitié aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mon esprit avisé, que dis-je, il est vif, à l’affût du moindre bouleversement, aurait dû saisir ce chamboulement imminent de l’ordre social.
    Car on ne s’arrêta pas à cette simple dispute. En effet, nombre d’adolescents en pleine recherche d’identité y adhérèrent, tandis que les entreprises, elles, obligeaient employés et postulants à s’y inscrire pour pouvoir adapter chaque poste à leurs compétences psychologiques. Pourtant, bientôt, l’envie de ne rencontrer que les individus avec qui on était « parfaitement » compatible devint grande et la fonction complémentaire de réseau social de Perfect força les nouvelles rencontres… Et entraîna l’oubli des anciennes.

    Aujourd’hui, cela fait plus d’un an que cette dispute a éclaté. Je suis entré en seconde et ai pu découvrir les joies de la vie lycéenne tandis que Perfect tourne à plein régime. Je ne connais d’ailleurs pas un seul couple d’amis ou d’amants de l’ancienne époque ayant survécu. Les méthodes de séduction et de rencontre ont totalement changé. La première question que l’on pose à quelqu’un n’a aucunement ambition de dévoiler le prénom de celle-ci, mais bien le ou les objets qui la représentent.
    Je m’appelle James, même si cela n’intéresse plus personne à présent. Je suis connu sous le nom de « cinq objets » au lycée. Vous êtes dans mon carnet, celui qui raconte l’évolution d’un monde dans lequel je ne suis pas destiné à vivre ma vie comme je l’entends, car Perfect en a décidé autrement.

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    C'était un lundi comme tous les autres... Les pauvres élèves incultes suivant l'enseignement incomplet de ce lycée essayaient vainement de se donner l'air intelligent. Mais ni les ordinateurs – comprenez ceux que l'on appelait « geeks » avant l'arrivée de Perfect – ni les radiateurs – je ne sais pas exactement quel est leur objet, mais ils sont toujours fourrés près du radiateur le plus grand du hall, même s'il n'y a pas de chauffage – ne semblaient s'en être rendu compte. Normal, il n'y avait que moi qui le voyais... Et le plus triste, c'est que je ne pouvais en parler à personne. Etant la bête de foire du lycée, je ne pouvais m'adresser à quelqu'un en étant pris au sérieux.
    Tous les groupes étaient à leur place habituelle. Les boulets avaient décidé d'asticoter le groupe très féminin des poires – je pense que c’est la poire permettant de déboucher les oreilles, mais rien n’est moins sûr, elles pourraient tout aussi bien être des cruches -, les seules à qui ils arrivaient à parler sans se faire rembarrer directement puisqu'elles étaient trop bêtes pour faire quoi que ce soit. Les deux ou trois bibliothèques se baladaient leur livre à la main, et les écouteurs étaient une nouvelle fois plongés dans leur monde. Pourtant, lorsqu'elle arriva, tous se retournèrent et se posèrent la même question : quel objet ?

    Elle était brune, semblait froide, perdue dans l'univers profond de son imagination, regardant tout sans jamais rien voir. Nouvelle. Sans aucun doute. Puisque personne ne semblait la connaître. Dix secondes de marche sous les regards intrigués de tous les groupes. Dix secondes pendant lesquelles le monde s'arrêta de tourner pour l'admirer marcher et formuler cette interrogation silencieuse. Dix secondes qui suffirent à ma cigarette pratiquement terminée de se consumer entièrement. Elle m'avait fait manquer ma dernière bouffée et elle allait le payer.
    Je la retrouvai deux heures plus tard, lorsque la cloche sonna pour annoncer l'heure futile de la récréation. Ce ne pouvait en être une que pour ceux qui avaient le droit de s'amuser. Elle avait l'air comme moi. Ses yeux grands ouverts laissaient voir son étonnement, et pourtant, tout signalait qu'il ne fallait pas l'approcher. Qu'importe, tout en moi disait aussi qu'il ne fallait pas me parler alors je ne risquai pas grand-chose. Je me suis donc approché. J'étais persuadé qu'elle me fixait de ses grands yeux bleus, pourtant, quand je commençai à lui causer, elle sursauta
    - Salut...
    - De euh... Quoi ?
    - Rien, j'ai juste dit salut. C'est quoi ton petit nom ? »
    Ses yeux s'écarquillèrent. J'adorais faire ça. Alors que tout le monde pensait que le plus intéressant n'était de dialoguer qu'avec ceux de son « espèce », je m'intéressais encore au nom. Tout du moins, je m'efforçais de poser la question, pour oublier que d'ici deux minutes, je n'aurais plus l'occasion de parler. Car en effet, les chances qu'elle soit également un cinq-objet étaient infimes, et encore plus qu'il s'agisse des mêmes que les miens.
    - Ev-Ev-Eva, elle marqua une petite pause, combien ?
    - Enchanté Eveveva, encore que ce doit être difficile à porter. Combien de quoi ?
    - D'objets. T'es seul depuis ce matin, tu dois être seul de ton espèce.
    - C'est vexant. Pourquoi tout doit-il se résumer aux objets ? dis-je en rougissant malgré moi.
    - Le monde est fait ainsi, il faut l'accepter. Mais si tu te sens trop seul et que c'est pour ça que tu viens me parler, pas de problème.
La discussion s'arrêta là. J'ai effectivement tourné les talons, puisque je désespérais de n'entendre parler que de Perfect. Néanmoins, je fus soulagé de constater qu'elle était loin d'être idiote et qu'elle avait tout de même accepté de m'adresser la parole, malgré mon nombre considérable d'objets. Elle m’intriguait… Elle semblait tellement résignée à Perfect, et pourtant tellement seule. C’était étrange. Et puis elle était plutôt bo… Jolie quoi. Et enfin, elle avait le mérite de ne pas me regarder avec l’envie de me tester, et plus si affinité. Personne ne me parlait, mais je voyais bien toutes ces filles qui gloussaient en parlant de moi. Enfin, c’est ce que je pensais…
Ce qui me plus le plus est peut-être le regard intrigué des personnes autour. Je n'ai jamais eu autant de monde venu m'adresser la parole que ce jour là. Pourquoi ? Ils voulaient tous savoir de quelle espèce elle était. Le plus génial était encore que je ne le savais pas.
    
*

    Les deux semaines qui suivirent me parurent étranges. Etait-ce parce que je ne parvenais pas à décrocher mon regard de la nouvelle ? Sans doute. Elle était intrigante. Mystérieuse. Définitivement insondable. Elle semblait désintéressée de tout, comme résignée à la vie solitaire qui devait être la sienne. Combien avait-elle d'objets ? Je n'en savais rien... Et après tout je m'en moquais.
    Néanmoins, lorsque j'ai enfin pu décoller mes yeux de cette étrange créature, le monde semblait avoir changé. Les groupes habituels s'étaient agrandis par l'arrivée des nouveaux testés. En effet, pour garantir une personnalité déjà bien établie, on ne pouvait être testé qu'à partir du jour de ses quinze années. Cette règle avait été instaurée après l'arrivée du programme sur le marché. Lorsque les dirigeants se sont rendu compte que les enfants de six ans s'y mettaient dès qu'ils savaient lire, ils avaient défini une limite. Et celle-ci était devenue aussi sûre que l'ancienne majorité. Désormais, c'était Perfect qui disait si un individu était apte à boire, à conduire, ou même à voter.
    Quoi qu'il en soit, les nouveaux testés avaient rejoint leur nouveau groupe, et les bouleversements étaient grands. Le petit binoclard avant connu sous le nom d'Eric, et qui, selon moi, avait sa place du côté du groupe des ordinateurs, se retrouvait soudainement à parler avec les paillettes. Pourtant, ce groupe lui avait montré son hostilité bien assez vite, notamment avec Amy, la paillette d'or, qui avait osé lui cracher à la figure au début de l'année. Il semblait même que le rapprochement entre eux deux soit au-delà de l'imaginable... C'était simplement écoeurant ! Ca l'était d'autant plus quand je me rappelais les clins d'oeil appuyés de la donzelle avant que nous ne fassions plus ample connaissance un jour, dans les toilettes...
    Cette nouvelle relation me dégoûtait proprement, mais était profondément intéressante. Cela me permis de m'intéresser aux autres, et de découvrir qu'une gothique avait également fêté son anniversaire, mais qu'elle ne se trouvait pas en compagnie des lames de rasoir. Elle se retrouvait avec le groupe de petites filles bien propres qui, je crois étaient catégorisées de fer à repasser. Rien n'allait. Mais le pire était peut-être ce petit gamin brun, les cheveux bardés d'un gel fixation diamant indestructible, marchant comme un débile dans un jogging trop grand pour lui accroché avec des bretelles, (Oui parce qu'apparemment, en ce moment, les bretelles étaient à la mode. Enfin qu'importe, la mode changeait tous les ans.) intégré au groupe très fermé des livres. Il était loin d'être à sa place.

    Le soir, seul chez moi, enfermé dans ma chambre parce que ni mon père, ni mon frère ne voulaient plus me parler depuis qu'ils avaient su de combien d'objets j'étais fait, je commençai à réfléchir sur ce que j'avais vu dans la journée. Il y avait quelque chose d'étrange dans la répartition de ces élèves. Mais le fait d'être dans ma chambre ne m'aidais pas. J'y allais rarement. Je n'entrais dans la maison que pour prendre un peu d'argent. De toute façon, ils attendaient seulement que j'ai dix-huit ans pour me virer d'ici. C'était bien la seule chose que Perfect n'avait pas enlevé : le devoir de logement jusqu'à l'ancienne majorité.
    Il me suffit de descendre dans les rues de notre petite ville pour m'aérer l'esprit. Le lycée était loin d'être grand, et réunissait tous les adolescents du coin, voire même d'autres agglomérations proches. C'était ça, la campagne. Je connaissais tout par coeur, tous les recoins, tous les groupes, tout...
    J'arrivai dans une ruelle reculée, et une lumière rougeoyante éclairait le bout. Ce n'était pas normal. Je m'approchai. De l'autre côté, la chaleur était étouffante, et je ne comprenais rien. Le feu. Il était là, tout proche, m'entourait, aspirait l'air, m'empêchait de vivre. Tout devenait flou. Pourquoi les poubelles étaient disposées en cercle autour de moi et brûlaient? Les flammes prenaient forme, tels des serpents m'attaquant. Tout était flou. Et tout à coup... Noir.

    Je nageais. L'océan était grand, immense, et j'étais perdu à l'intérieur... Au fond, le trou était noir, sombre. Pourtant je toussais. J'en crachais mes poumons. Et je me souviens très bien que je trouvais cela anormal. On ne peut pas tousser dans l'eau. Certainement parce que l'air m'entourait et que l'océan n'était que le bleu des yeux d'Eva. Lorsqu'enfin je réussis à m'en rendre compte, je l'aperçus tout entière, elle et le décor autour : la rivière, le pont. Mon visage dégoulinait, de sueur, d'eau et de suie certainement. Je ne comprenais pas.

    - Des pauvres gamines perdues ont mis le feu aux poubelles, me dit-elle. Des livres je crois, accompagnées d'un gamin en jogging. Je t'ai tiré de là. Tu sais ce qui se passe avec Perfect ?
    Je fus incapable de lui répondre, toujours pris d'une violente quinte de toux.
    - Les livres sont pas du genre à faire des conneries pareilles. Il y a quelque chose qui cloche.

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Bible des personnages et groupes

    Ampoule : Groupe de Perfect duquel fait partie Elizabeth. Ils ont tendance à illuminer leur entourage et sont toujours considérés comme des gens incroyablement gentils et généreux. Ainsi, ils sont souvent très bien vus et même coopératifs avec d'autres groupes.

    Amy : Membre du groupe des paillettes, elle a aidé à son insu James à comprendre l'impact de Perfect sur la société. Elle se mue désormais en chef des paillettes. Elle semble avoir une histoire avec un nouveau testé, Eric, ce qui la fait tomber bien bas – selon James – après avoir goûté à un plaisir bien plus grand. Elle a quinze ans et est en seconde, dans la même classe que James.

    Bibliothèque : Groupe de Perfect regroupant ceux dont l'intérêt se porte plus sur les livres que sur la vie. Un genre de geeks de la littérature. Ils sont complètement en marge.

    Boulet : Groupe de Perfect dont le nom est peu recherché. On parlait de boulets bien avant l'apparition du programme et pourtant, la signification était sensiblement la même.

    Bureau : Groupe de Perfect rassemblant les testés complètement accros au travail, en général en entreprise. Leurs conversations se résument à ça et ils n'ont, en général, aucune vie de famille, ni même aucune vie tout court.

    Couronne : Groupe de Perfect rassemblant les individus immanquables, que l'on remarque toujours. Ils sont imbus d'eux-mêmes, et souhaitent toujours attirer l'attention.

    Cruche : Groupe de Perfect désignant les personnes manquant cruellement de raisonnement. On parlait avant de "blondes", mais cette désignation était trop discriminatoire pour une partie de la société.

    Ecouteur : Groupe de Perfect très réputé des grands connaisseurs de musique. Ce sont aussi les plus grands acheteurs de droits de téléchargement, car tous estiment que la musique ne peut survivre sans l'achat de celle-ci par les consommateurs. En général, ils sont issus de familles plutôt aisées, ou se débrouillent pour revendre des substances illicites.

    Elizabeth : Ancienne meilleure amie (au collège) d'Amy. Elle est une ampoule, toujours très appréciée pour sa gentillesse, mais prête à tout pour que la lumière tombe sur elle. Entrée en seconde, elle a quinze ans.

    Eric :  Nouveau testé, il se retrouve étrangement chez les paillettes. Nouveau petit ami ou jouet d'Amy, il est aussi camarade de classe de James. A croire que tout est nouveau chez lui, comme ses quinze ans.

    Eva :  Mystérieuse brune aux yeux bleus. Au début, on ne sait pratiquement rien d'elle, comme de tous les autres. Après tout, seuls les objets comptent. Elle semble vivre à part, dans un autre univers, et pourtant accepter complètement ce que la société subit. Elle a certainement compris que ce n'était pas en se révoltant que l'on arrivait à rester discrète. Elle se révélera par la suite être une aide précieuse, porteuse de bons conseils, mais jamais là où on l'attend. Elle a seize ans au début du récit.

    Fer à repasser : Groupe de Perfect rassemblant toutes les futures ménagères exemplaires et antiféministes qui existent sur cette planète. Le groupe est exclusivement féminin, tout comme il court des rumeurs non vérifiées sur l'existence de groupes entièrement masculins tels que les bouteilles de bière vides.

    James : Auteur de l'histoire. Jeune homme de pratiquement dix-huit ans et pourtant seulement en seconde. Etant un cinq objets, il est exclu de tout événement collectif. De plus, sa famille est totalement déchirée et il se doit de vivre du vol, puisqu'il se trouve à la rue... ou presque. Il est incroyablement prétentieux, se croit irrésistible et d'une intelligence supérieure à celle des autres adolescents. Il se révélera aussi plein de surprises, bonnes ou mauvaises...

    Lame de rasoir : Groupe de Perfect dont la majeure partie des membres sont gothiques ou suicidaires. C'est la seule appellation que le groupe lui-même a souhaité endosser, trouvant cela à la fois trash et pratique.

    Livre : Groupe de Perfect un peu différent des bibliothèques au sens où celui-ci regroupe nombre d'individus vivant leur vie comme dans un livre. Il ne s'agit pas de lire, mais de rêver d'aventures sans forcément les créer. Ils ont aussi conscience de ce qui est légal ou non et sont souvent raisonnables.

    Ordinateur : Groupe de Perfect caractérisant les êtres humains dont la vie entière est destinée à la technologie, à la vie en réseau, aux jeux, et parfois aux sciences. Ce sont les geeks d'avant.

    Paillasson : Groupe de Perfect rassemblant les gens se laissant trop marcher dessus.

    Paillette : Groupe de Perfect duquel font partie Amy et Eric, ressemblant les gens attirant la lumière malgré eux. Ils souhaitent être discrets, mais apprécient de briller aux yeux de tous.
    
    Poire : Groupe de Pefect rassemblant ceux et celles dont l'utilité est limitée aux tâches ingrates. Au lycée, il s'agit d'un groupe de filles incroyablement idiotes.

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