Let me take you to the zoo
Mignot Jean Michel
B:Pet Sounds ?
F:C'est compliqué.
B:C'est un chef-d'œuvre !
F:On en a trop parlé. Il faut éviter les écueils liés à un album culte tout en en rappelant la qualité. Par quoi commencer ?
B:Le titre et la pochette.
F:Les bruits d'animaux ? Les chiens de Brian qui aboient à la fin. Le titre nous éloigne du contenu, comme la pochette. Le problème est de convaincre que le contenu diffère du contenant.
B:On en parle comme de l'achèvement de Brian Wilson.
F:Il porte au sommet ce que Brian avait entamé auparavant.
B:Un aboutissement génial pour le groupe ?
F:Pour Brian.
B:Pourquoi ?
F: Depuis qu'il ne joue plus sur scène, une scission a eu lieu : il élabore les albums; les Boys font les voix. Ils font des tournées à succès; Brian travaille tranquillement mais s'éloigne de la formule. En 1966, tout va exploser. Entouré de Tony Asher, il peaufine son œuvre ; les thèmes ont changé. Il s'est marié, est mélancolique; tout cela va passer dans le nouvel album. Ce n'est plus le rêve californien, c'est un malaise... Il irrigue les titres les plus langoureux, mais Brian enrobe cela magnifiquement. Il en fait une force, les fait alterner avec des titres rythmés, donne à chacun une sonorité particulière, ajoute des bruits divers. Il s'amuse; ça ne va pas durer.
B: Ah ?
F:lLes Boys et Capitol sont perplexes, constatent que l'image du groupe a changé.
B:Et les ventes ?
F:Pas bonnes. L'album se vend mal mais il triomphe en Angleterre. Puis son influence sera aussi forte que celle du premier Velvet.
B:ha ha.