Petit Coeur de A à Z

petrole

Petit Cœur : de A à Z

Ce samedi 25 Aout 2012, Il est 17h15 minutes, je chantonne, en parfumant à la vanille, le couloir menant à ma chambre. Mon doux bébé d’amour chéri est en train de garer à l’entrée de la maison, tout doit être clair et net quand il entre. Mon cœur bat la chamade, je vais enfin me blottir dans ses bras. Je l’aime à en mourir, c’est l’homme de ma vie. Quand je me réveille, ma première pensée va vers lui. Je me demande, ce qu’il fait, pense-t-il à moi ? Le verrai-je aujourd’hui ? Un lot de question me traverse toujours l’esprit, le concernant. Je pense à lui tout le temps. Il est ma vie. Quand je suis avec lui, je vois la vie en rose, tout est beau, tout est possible, je suis la plus forte.

Enfin, il est au couloir menant dans ma chambre, notre nid d’amour. Ma maison est la notre. C’est là que nous vivons l’histoire de notre couple, depuis sept ans. C’est là que nous nous réussissons en famille, une deuxième famille, pour lui, selon lui.

Je saute à son cou et l’accueille avec une mer de bisous. De tendres et doux bisous, parsemés d’amour. Il me serre dans ses bras et m’entraine dans la chambre.

Nous nous rendons compte que la chambre est trop parfumée, et j’ouvre les vitres de la fenêtre pour aérer et laisser passer de l’air pure.

Il s’assoit sur le canapé, moi toute collée à lui. Je sens la chaleur de son corps qui me fait frissonner et m’excite en même temps. Chaque fois que je me colle à lui, j’ai envie, qu’il aille plus loin. J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras, et me dise de mots doux d’amour au creux de l’oreille. Chaque fois que je le regarde, je me dis que la vie est belle. Nous vivons notre histoire d’amour depuis sept ans, mais je suis amoureuse de lui depuis presque 12 ans, de même que lui.

Tout se passe bien entre nous jusqu’à aujourd’hui. Même comme dans tous les couples, nous avons nos hauts et nos bas. Nous avons ensemble un projet de mariage, qu’il nourrit bien, comme il aime à le dire. Moi j’ai totalement confiance en lui, il me dit qu’il m’aime, je crois en son amour. Il m’appelle affectueusement « Tétété », l’amour de sa vie. Tétété, c’est le petit nom qu’il m’a donné. Il dit qu’il signifie, je t’aime en mourir. Le romantisme de mon chéri n’est pas ordinaire. Il n’est pas très expressif, mais avec l’habitude, je le ressens de plus en plus. Par exemple quand il finit une communication téléphonique avec moi, il me dit : Tchao tchao.

Tout le temps, il me raconte notre vieillesse :

-      Je nous vois tout vieux toi et moi à Biboulmam. Mon salon au fond de la cour, ta maison et celle du numéro 1 des deux cotés devant moi. Je serai le catéchiste du village. Comme tu adores les vaches laitières, tu vas surement nous produire du bon lait que je vais souvent offrir aux enfants. Avec ton dynamisme, tu vas surement apporter beaucoup de bonnes idées aux femmes du village.

-      Bien sur, je réponds. Je  vais organiser un processus de multiplication des sources de revenus avec elles. Nous allons mettre en place des étangs piscicoles, des champs de produits maraichers. J’espère que je pourrai apporter du bonheur dans leur vie.

Bien sur que les femmes de son village seront des compagnes de multiplication de sources de revenus. Quand je vais là-bas, nous causons souvent sur la manière d’améliorer nos conditions de vie, sur place.

Toutes ces paroles, il me les réitère chaque fois qu’un doute s’installe dans mon esprit, et moi, je me sens rassurée.

Mais, aujourd’hui, son attitude est très bizarre et je n’y comprends rien. Il me repousse et veut me regarder dans les yeux. Je lui fais mon plus doux regard. un regard révolver, qui traduit tout le désir que j’ai au creux de mon ventre. Petit cœur, se retourne et  il me dit :

-         Je voudrai que l’on cause comme de grandes personnes

-         Hééé, mais nous sommes de grandes personnes

-         Oui mais je t’en prie écoutes-moi

-         D’accord, je t’écoute

-         Tu sais, depuis que tu as perdu notre enfant, les choses se dégradent entre nous. La force de notre amour nous a permis de sauver notre histoire. Le numéro 1 a aussi perdu un enfant. Je pense que c’est un trop d’enfant perdu. Vous les perdez car vous ne vous sentez pas rassuré quand vous êtes enceintes. Chacune d’entre vous pense que je ne l’aime pas parce que je suis toujours en train de travailler pour l’agence. Toi au moins, tu me comprends quand je dis que j’ai des difficultés dans la gestion de cette entreprise. mais tu pense trop à toi. Depuis quelques temps, quand je te parle de mes problèmes, tu ne réagis pas.

-         Attend, c’est quoi ce discours ?

-         Ecoutes moi s’il te plait. Tu sais, je crois que l’on doit se séparer et vivre chacun sa vie de son coté.

Hein ??????????????? Ai-je bien compris ? J’ai un violent mal de tête. Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi?????????????

Je m’entends dire : Sors de ma chambre s’il te plait, va-t-en, va-t-en.

Je saute dans mon lit, la tête bouillonnante, les yeux en flamme, la respiration coupée. J’entends la porte qui se ferme. Tout bascule. C’est le noir. Ma vie vient de s’arrêter. Je pensais que Petit cœur et moi avions déjà mis des bases sures pour vivre ensemble pour l’éternité. Pourquoi faut-il toujours que l’on se sépare à cause de son entreprise. Chaque fois qu’on a eu des difficultés, c’est toujours quand il veut déjà que je travaille plus pour sn entreprise.

Cette décision de séparation chaque fois que ca ne va pas, commence à me fatiguer.

C’est la troisième fois que Z me quitte en sept ans de vie ensemble. La première fois, on peut dire que c’est un incident. La deuxième fois, peut être une coïncidence. Mais la troisième fois ? Cela devient une constance.

Petit cœur sait combien je l’aime. En décidant de ne plus vivre avec moi, il sait qu’il me fait très mal et que ma vie peut basculer, à cause de son absence. Et quelle vie même ?

Une vie pleine d’embuches, de cachoteries, d’infidélités, de menaces, de sacrifices, d’humiliation, une vie diminuée où je n’arrivais pas à m’exprimer ou à m’investir librement. Une vie gouvernée par des interdits, des règles de conduite, si nous voulons rester ensemble. Une vie où je faisais toutes les volontés de Z car je voulais que notre couple soit en paix. Une vie où il fallait se cacher du numéro 1, car Z disait que sa réaction pouvait faire chuter son entreprise.

Une vie d’amours et de nuits inédites, où mon homme me cajolait et m’avouait être la femme qu’il désire le plus au monde. Quand je suis près de toi, j’ai plus de force et les idées claires, me répétait-il sans cesse. Tu es différente de toutes les femmes que j’ai connu à ce jour. T’es dynamique, tu donnes de bons conseils, entreprenantes, je me sens en sécurité près de toi.  Tu es l’élément qui manquait à mon bonheur. Je t’aime tétété.  Que de chansons d’amour il m’a chanté. Il créait des chansons pour moi chaque nuit que nous passions ensemble.

Malgré tous les hauts et les bas, c’est une vie que je supportais, parce que j’étais follement amoureuse de petit cœur, comme je me plaisais à l’appeler si tendrement.

Mon doux bébé d’amour chéri que j’adore venait de me quitter.

Quand je me lève de mon lit, il est 19h, je me demande ce que je dois faire. Devrais-je l’appeler ? Le supplier de revenir ? Lui demander pardon pour cette faute donc je viens d’être sanctionner, mais donc je ne me souviens pas avoir commise? Courir vers lui pour m’agenouiller et lui dire combien de fois je suis désolée qu’il soit fâché contre moi ? Rester dans ma chambre et pleurer jusqu’à en mourir ? Crier au Ciel, pour qu’il me vienne au secours ? Vider mon compte en banque et tout lui offrir ? Petit adore l’argent. Il peut très bien me pardonner si je lui en donne suffisamment.

Tout avait basculé. Ma raison de  vivre venait de s’évanouir dans une phrase, une seule phrase : « Tu sais, je crois que l’on doit se séparer et vivre chacun sa vie de son coté ». Je venais de perdre le bon sens. Pour une fois dans ma vie, je ne savais plus à quel saint me vouer. Je ne savais plus quoi faire. Je venais de perdre Mon doux bébé d’amour chéri que j’adore. Petit cœur avait décidé de tout arrêter avec moi. De vivre loin de moi, sans moi.

A 20h, je l’appelle. Surprise, il prend le téléphone. Je n’arrive pas à articuler un mot. J’entends petit cœur dire :

-         Je dois voyager, s’il te plait ne m’appelle plus.

-         Pourquoi ? Je m’entends dire

-         Parce que c’est fini. Crois-moi si je le dis, c’est parce que j’ai bien réfléchi. Je suis en danger de mort. Tout bascule autour de moi. Je n’arrive plus à  bien réfléchir. Mes cars ont des accidents tous les mois, tandis que toi, ta structure devient de plus en plus grande. C’est comme si tu me prends mes chances. Je ne sais pas qui de toi ou Berthe le fait, mais je pense que dormir auprès d’une femme qui t’en veux tout le temps me porte la poisse. Ma femme me crie dessus et toi tu fais de même. J’ai peur de dormir auprès des femmes qui ont des rancunes envers moi. Vous toutes vous vous plaignez. Elle faiblit de plus en plus. Elle a perdu son enfant à cause de toute cette pression. Elle ne pourra pas supporter que nitre histoire continue. Toi t’es très forte, tu es une battante, tu vas t’en sortir. Je dois prendre une décision, je dois choisir, et comme je te connais bien, tu es plus forte que moi. Tu vas mieux digérer notre séparation. Donc s’il te plait, arrêtons de nous voir.

-         Je …. S’il te plait

-         Non n’insiste pas

-         Je sais pas quoi faire, ni quoi dire ?

-         Reste calme, je vais au village, je t’appelle quand je rentre. On se rencontre pour en discuter, à mon retour.

-         Non je t’en prie, laisses moi venir la bas maintenant on en parle

-         Non je vais au village, je ne veux pas créer un autre incident.

-         Attend pourquoi tu veux mettre notre couple en péril ?

-         Ecoutes, tu penses que c’est facile pour moi, si je te le dis c’est que ma vie est en danger. Je me sens affaibli. Je n’arrive plus à bien réfléchir, je demande des conseils aux personnes qui sont même moins intelligentes que moi. Toi tu ne me donnes plus de conseils depuis un temps, parce que tu te plaints que je te néglige. Ma femme me met une pression pas possible, tout comme toi. Vous ne pensez  qu’à vous. Moi je vais désormais penser à moi –même. Je suis en train de mourir à petit feu à cause de vous deux. Tu veux me voir mort ?.....

Hein, qui va mourir ? Moi je le suis déjà. Qui d’autre ? Je n’entends plus rien, je ne comprends plus rien. Tout ce que je retiens c’est que Petit cœur a dit : « Tu sais, je crois que l’on doit se séparer et vivre chacun sa vie de son coté ». Il me le dit après sept ans de vie commune, basée sur une promesse de mariage que moi j’ai toujours respecté. Il m’avait convaincu en disant que le papier d’acte de mariage ne conditionne pas notre bonheur.

Donc notre relation d’amour allait finir sans raison valable ? Notre vie de couple allait s’arrêter parce que mon entreprise évolue ? Notre futur mariage n’allait pas avoir lieu parce que Z pense que mon entreprise prend de l’envol au détriment de la sienne ? Comment cela est-il d’ailleurs possible ? Donc Z pense que je mène des actions mystiques à défaveur de son agence de voyage ? Comment le sait-il ? Est-il lui-même dans des cercles mystiques ? Il m’avait déjà dit que des personnes jalouses de lui le pensait, à cause de la maladie de son fils. Moi je ne veux pas réfléchir à cela. Je me rends simplement compte qu’après plusieurs refus de donation d’argent à Petit cœur, il me quitte sous un prétexte fallacieux.

En vivant avec lui, j’ai respecté toutes les règles de conduite arrêtée à savoir :

-         Fidélité

-         Soutien dans la gestion de son entreprise

-         Discrétion dans notre relation vis-à-vis du numéro 1

-         Disponibilité

En tout cas, tout s’est arrêté aujourd’hui. La terre ne tourne plus autour d’elle-même. J’ai chaud et froid en même temps. Tout a basculé. Mais, j’ai trop de boulot et de responsabilités, je n’arrive pas à bien pleurer le départ de mon petit cœur. Il y a trop de gens qui ont besoin de moi. Toute une entreprise qui me réclame, une famille qui a besoin de moi et de charmants petits bisous dont j’ai la responsabilité. En plus, plusieurs associations et communautés donc je suis désormais l’espoir d’une vie meilleure. Des partenaires qui m’ont fait confiance.

Personne ne me laisse le temps de pleurer cet amour qui s’en va. D’ailleurs tout mon entourage à qui j’en parle, pour me faire consoler, est content du fait que cette histoire ce soit enfin arrêter. J’ai tout entendu :

-         Comment tu peux pleurer un homme qui ne pense qu’à lui ? me demande une amie

-         Tu te souviens du jour où nous sommes allés à Douala au mariage de F? Il nous a fait poireauter pendant plus de trois heures sur le bord de la route prétextant une panne alors qu’il était à cours de carburant. Comme celui que tu avais mis dans la voiture était fini, il ne voulait pas en rajouter. Me dit une collègue

-         Il est simplement jaloux du fait que tu aies ouvert ton entreprise, comme tu n’as plus du temps pour concentrer à la tienne, il te créait des misères.

-         Moi j’avais déjà vu son jeu. Un homme qui te laisse payer des factures quand tu es avec lui, ce n’est pas de l’amour qu’il veut auprès de toi.

-         Tu travaillais pour son entreprise, a-t-il un jour fait de même pour la tienne ?

-         Tu pleures un homme qui ne sait pas que tu manges chez toi avec tes enfants ? Il gare seulement des grosses voitures pour venir prendre des repas dont il ne connait pas la provenance. Quand je pense aux réceptions que tu donnais en son honneur.

-         Quand je pense que tu as quitté un homme sérieux pour lui sous prétexte que tu l’aimes, voila l’amour là aujourd’hui

-         Il n’a pas pu te manipuler, comme il le fait avec les vieilles femmes mariées, mais toi, tu es toujours là, tu n’écoutes personne. C’est l’amour là qui va te tuer

-         On t’a dit qu’il sort avec la femme de son parrain, non ? il aime les vieilles, t’es trop jeune pour lui, laisses-le partir

-         En plus, dis-nous un peu ce qu’il t’a apporté de plus dans ta vie en sept ans ? Toi tu peux compter ce que tu lui as donné pour son entreprise, on t’a vu faire des formations à son personnel. Lui il comptera qu’il a fait quoi pour toi ? Les cadeaux de jeux d’ongles à poser qu’il t’offrait au retour de ses voyages en Europe? Arrêtes de le pleurer, c’est une nouvelle vie qui s’offre à toi, tu dois remercier le ciel pour ce nouveau départ.

-         Je t’interdis de le rappeler, tu as besoin de quoi ? En dehors du fait que tu ne vas plus l’appeler, qu’est qui va changer dans ta vie ?

-         Quelle est la différence entre la période où tu étais avec lui et aujourd’hui ? C’est lui qui te nourrit ?

-         D’ailleurs je vais désormais passer tous mes dimanches chez toi, à cause de lui, on ne pouvait plus te voir un dimanche. Ton jour de mariage, mon œil

-         En sept ans, montre-nous un souvenir dans ta maison qu’il t’a offert

-         Une femme dynamique comme toi, au lieu de te propulser il te suce comme une sangsue

-         Je ne veux plus te voir sillonner vers Mvan, si tu veux voyager en transport en commun, ce qui n’est d’ailleurs pas bien pour toi, il y a des agences ce voyage ailleurs

-          Jures que tu ne vas plus le rappeler

-         Jures sur la Bible que tu ne vas plus le rappeler

Akiééééééééééé, werrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Trop de remarques, trop de choses qu’on me dit. Trop de vérités, que j’ai toujours voulu ne pas voir. Je ne veux rien entendre. Cela fait d’ailleurs sept ans que j’entends les mêmes paroles et je n’en fais pas cas. Aujourd’hui encore, je n’écoute pas.

Attendez un peu. Personne ne voit que j’ai mal d’avoir perdu Petit cœur ? Personne ne voit que je veux le pleurer, jusqu’à en mourir de déshydratation ? C’est quand même une histoire d’amour qui se termine pour moi. Une histoire où je ne comprends pas bien le but de la rupture. Voici des qualités que Petit cœur même a reconnues en moi et m’en félicite :

-         Je suis fidèle, je ne l’ai jamais trompé avec un autre

-         Je suis respectueuse, jamais de mots à travers

-         Petit cœur reconnait, que je n’ai jamais rien fait pour provoquer ou irriter le numéro 1, quand bien même elle m’a provoqué

-         Je suis calme et ne sors pas beaucoup

-         Je l’appelle tous les jours pour m’enquérir de lui

-         La formation que je fais à son personnel, il en a rêvé pendant des années

-         Je le lave chaque matin quand nous avons passé la nuit ensemble, c’est une chose qu’il adore

-         Il est heureux de se savoir aimé et cajolé par moi, mes expressions d’amour envers lui ne trompent pas.

En tout cas, toutes ces qualités n’ont servi à rien. Au contraire, tout s’est arrêté.

Mon entourage qui comprend mieux l’importance et les avantages de notre séparation pour moi, m’offre des soirées de détentes pour arroser son départ. Tout mon entourage est content. Moi je veux qu’on me laisse le pleurer, tout le monde me demande de remercier le ciel car il a exaucé mes prières de me débarrasser de tout ce qui me gène dans ma  vie, en m’éloignant du mal. Certains vont même plus loin en me demandant d’inscrire une messe d’actions de grâce car, il me faisait ne pas sortir, toujours à la maison à attendre son passage. Et je ne voyais plus rien autour de moi. On me signale quelques personnes idéales qui me tournent autour et moi, je suis aveugle, je ne vois rien.

-         Tu n’avais vu que Petit cœur restait avec moi pour des raisons qui n’était pas seulement de l’amour ? Arrêtes de nous embêter avec cette histoire qui ne devait même pas commencer. S’il n’était pas avec toi, surement tout serait meilleur pour toi aujourd’hui. Tu buvais ses belles paroles. Tu vois le résultat ?

Avec toute cette pression, qui voit en cette rupture une aubaine de mieux me concentrer sur mon avenir, et le boulot autour de moi, la vie continue. Et Il y a trop de choses à faire, trop d’enjeux à gagner.

Mais moi, je veux juste pleurer cet homme que j’aime. Le seul que j’ai pu aimer pendant 7 ans. 7 ans, ce n’est pas 7 jours. Je ne compte même pas les années passées à l’aimer sans pour autant oser le lui dire. Je me rappelle tous ces mails de mise en confiance, quand je lui faisais état de mes inquiétudes à propos de l’évolution de notre couple:

-         « Le temps passe vite ma Chérie. A penser que je ne t'aime pas pourrait signifier que tu ne me connais pas. Quand à moi il n'y a pas de doute sur l'amour que tu as pour moi, il est visible tu peux me croire, je sais que l'on s'aime pour de vrai. Quand je pense à la balade sur la plage de Limbé, mon mal d'estomac se dissipe pendant la pensée. Chérie pour tout te dire » .

-         « Tu ne trouves pas que tu me met trop de pressions ? Ma maman te connait, mes frères te connaissent, tu connais mon village, je connais ton village, ta famille. Tout mon village sait que tu es ma femme. Tout ce je que te dis à propos de nous est insuffisant pour te rassurer. Que faire ? Dans ma situation je me pose aussi des questions. Tu es une grande femme à mes yeux, ton message d'hier me fait comprendre qu'aujourd'hui ce que tu veux je te l'ai déjà donné. Mais toi, tu ne l'as pas compris. Si tu m'aimes, acceptes vivre avec moi comme je veux. Car moi, je sais ce que tu es pour moi et mon amour pour toi ne me permet pas de te tromper, te perdre le temps, te raconter des histoires, te faire plaisir aujourd'hui et ne pas pouvoir le faire demain. Pour une relation qui doit durer, elle ne saurait être basée sur de belles paroles sans fondement. Je t'aime ».

Et moi, je me faisais toute petite. Aujourd’hui, je me rends compte que mes inquiétudes étaient bien fondées. Ses paroles était-elles sincères ?

Après toutes ces belles paroles de mise en confiance,  il me laisse tomber, alors qu’il m’avait rassuré que tout irait bien. Que j’attende. Que je lui donne du temps pour tout apprêter. Il voudrait le faire comprendre calmement au numéro 1. Je dois simplement lui faire confiance. Une demande de confiance qu’il me faisait promettre tout le temps. Chaque fois que j’avais l’impression que tout allait dans le mauvais sens. Comme il se plaisait à me le dire : nous avons des projets ensemble. Nous vivons déjà dans un présent plein de bonheur et toi tu veux seulement le mariage. Tu es ma femme, comment veux-tu que je te le dise ? Mais comment ne pas vouloir le mariage, c’est une preuve d’amour, cela permet de vivre aux yeux du monde entier, sans avoir besoin de se cacher.

-         Je ne te cache pas. C’est seulement le numéro 1 qui n’est pas au courant de notre « mariage ». Tu sais elle a traversé des temps difficiles avec moi. Tout comme toi d’ailleurs. Mais je sais que tues plus intelligente, donc tu me comprends mieux, dans notre situation.

Un jour que je m’inquiétais encore de notre situation indécise, il m’a écrit ces mots qui m’ont fait avoir honte de douter de lui:  « Je t'aime Tétété, et j'aimerais bien vivre ce grand amour avec toi dans mon village, te voir heureuse autour des femmes de mon village , mais je veux que tu saches qu' on a beaucoup de responsabilités tous les deux et que nous devons assumer . Tu es sur une bonne trajectoire. Tiens bon tout ira bien, tu verras. Gros bizou ». Et moi, je tenais bon. Je tenais tellement bon que je supportais même des situations insupportables. Je ne voulais pas perdre mon bébé d’amour.

Mais, avec toutes ces réflexions, ces souvenirs, le temps a cessé d’avancer, au contraire, il fait marche arrière et moi, je me retrouve en 2001 peut être, je ne sais plus exactement quelle année, mais je suis à Mvan.

Il est 14 heures de l’après midi, je vais à Lolodorf, avec deux collègues. La voiture de service ne peut pas nous accompagner, nous devons emprunter un car de transport en commun. C’est là, dans cette agence de voyage que j’ai vu petit cœur pour la première fois. Debout, les bras croisés sur le dos, un trousseau de clé à la main, le regard au loin, c’est la lumière. Mon cœur frémit, il bat la chamade, j’ai chaud et froid en même temps. Quand je regarde mon bras, il est plein de bouton : j’ai la chair de poule. Qui est ce garçon, non ce magnifique homme, cet étalon de 1m80 ?

Il vient vers moi. Nos yeux se croisent. Il me demande si je voyage. Je réponds « oui ». Nous avons causé de tout et de rien. Moi je pensais à tout, au bonheur, à la paix, à l’amour, au ciel bleu, à la nuit étoilée, à la plage. La vie a un gout de bonheur, quand je parle avec lui.

-         Le car va nous laisser, c’est comment BGC, tu ne viens pas ? On te laisse continuer de causer ?

-         Non j’arrive

Un de mes collègues voyant le bus qui avait déjà embarqué tous les passagers vouloir s’en aller, me rappelle à l’ordre.

Je quitte malgré moi, mon nouveau bonheur et me dirige vers le car.

Je monte dans cette voiture qui m’amène loin, très loin de la lumière. Ma nouvelle lumière.

-         Que se passe-t-il ? me demande ma collègue et amie.

-         Ben rien

-         Ha bon, on te voit causer avec un type et tu nous oublies ? Hummmmmmmm. J’espère que personne n’a eu le coup de foudre, ici à Mvan

-         Ha, laisse tomber, concentres-toi sur le voyage

-         Le BGC est amoureuse

Je ne sais pas moi-même. Mais je pense à lui pendant tout le voyage, tout le séjour.

Le temps passe, de temps à autre, quand je suis à Mvan, j’aperçois ma lumière. On peut causer, Je le guette, j’épie, je lorgne : il est parfait. Mais je suis si timide, Je le baptise « Petit cœur ». En souvenir de Satan petit cœur des dessins animés. Satan petit cœur est si fort et invincible, comme Petit cœur, donc je ne sais absolument rien, sauf que je le vois tout le temps à Mvan dans les agences de voyages et surtout qu’il me fait frissonner. Je voudrai lui dire des choses, mais je suis si timide. Quand nous causons souvent, il me regarde si profondément que j’ai l’impression d’être toute nue à ces yeux.

Pendant des années, je l’aime en secret, sans pour autant jamais rien dire de cet amour violent qui me ronge. Un jour, trois ans plus tard, nous sommes en 2004, j’aperçois ma lumière qui vient vers moi.

-         Bonjour, je m’entends dire

-         Bonjour

-         Comment tu vas ?

-         Ça va et toi ?

-         Je vais bien

-         Je vais à Sangmélima, voila ma carte de visite, appelle-moi

-         Ok, bon voyage

Wouaouh, la lumière a le gout de la crème à la vanille avec des fines pépites de chocolat. Lui parler m’a fait voir la journée en rose. La vie est belle si tu as quelqu’un qui t’aime. Cette phrase lue plus de dix ans auparavant sur le pull over de ma petite sœur me vient à l’esprit. Je nous image dans tous les scénarii d’amour possible.

Quand je rentre de Sangmélima, j’ai trop de boulot, je dois aller à Bipindi, Lolodorf, Nguelemendouka, Sangmélima. Je dois suivre des formations en Allemagne, au Mali, faire le tour du Monde.

 Nous avons de nouveaux contrats qui nous amènent à Buéa, Melong, Loum, Kumba, etc. Trop de boulot, et avec mes différents tours du monde, je n’arrive pas à revoir Petit cœur.

Un jour, miracle. Oui !!!!! Miracle, quand je suis assise dans un bus en partance pour douala, j’aperçois Petit cœur courbé sur une voiture noire avec un autre monsieur en train de discuter et écrire sur le capot. Je dis à ma collègue :

-         Regarde ce type, il est mignon n’est ce pas ?

-         De qui parles-tu ?

-         Regarde celui qui est courbé sur la Mercedes noire là-bas ?

-         Qui le type avec la calvitie ?

-         Mais non, quelle calvitie, tu es aveugle, ma chère, je parle du beau gars qui est là avec une veste noire

-         Oui, avec un  autre là, qui écrivent sur le capot de la voiture noire, n’est ce pas ?

-         Ben oui

-         Et tu ne vois pas qu’il a une calvitie ? Toi là, tu as des gouts bizarres

Hein ???? Mais c’est vrai, petit cœur a une calvitie. Pendant des années, je ne l’avais jamais remarqué. Je voyais simplement un regard si tendre, qui me transperce à chaque fois que je le croise. Bon, la lumière brille toujours.

-         Tu sais, je suis folle de lui depuis près de 5 ans ?

-         Ha bon ? 5 ans ? Tu vois même quoi là ?

-         Ekiéééé, un mignon garçon comme ça ?

-         Mignon ? Vraiment !!! Et tu le lui as déjà dit ?

-         Non, comment je le pourrai ? je ne vais quand même pas faire des avances à un homme.

-         Dons ne lui dit rien. Regardes, tu vas où avec un gars comme ça

-         Arrêtes, tu crois que nous allons discuter des gouts et des couleurs la maintenant. Je te dis qu’il me fait flipper.

-         Ok, dans ce cas on va régler cela aujourd’hui

-         Non, s’il te plait

-         Descendons, on va aller l’inviter à venir avec nous à Douala

-         Hé, je ne peux pas lui parler

-         Aller, viens on descend

Ma collègue me pousse hors du bus et nous nous dirigeons vers cet homme qui a une place de choix dans mon cœur depuis des années, surement, sans le savoir

Me voila avec ma collègue, je ne sais pas si mes pieds touchent le sol, mais je me retrouve devant Petit cœur. Qu’est ce qu’il est beau de près. Il a de grandes oreilles, décollées de la tête, avec un beau petit nez pleins de bouton. Et, une calvitie, bien voyante. Dire que je ne l’avais jamais remarqué. L’amour rend vraiment aveugle et nous ne voyons que ce que notre cœur veut nous faire vivre.

Mon cœur bat la chamade, mes lèvres tremblent. Aïeee, qu’est ce qui me pique au pied droit ? J’ai un mal atroce. Ma chaussure ouverte à l’avant laisse entrevoir mes orteils. Quand je jette un coup d’œil, mon gros orteil est tout rouge. Je regarde le sol devant moi, qu’est ce qui a bien pu me piquer ainsi. Je remarque que Petit cœur porte une chaussure « pointinini ». C’est elle qui m’a piqué.

-         Bonjour, pardon, je suis désolé, tu ne t’es pas fait mal, j’espère. Petit cœur a une belle voix. Il sent bon.

-         Non ça va. M’entend je dire, pourtant j’ai un mal fou à l’orteil. Mais qu’est ce qu’il a à porter des chaussures si pointues ?

-         Tant mieux

-         Hummmm

-         Tu fais quoi ici ? Tu voyages ?

-         Oui, je suis dans le bus qui charge la, nous allons à douala. Je te présente ma collègue

-         Bonjour

-         Bonjour

-         Il est prêt à partir ton bus

-         Oui, je voulai te saluer, comme je t’ai aperçu

-         C’est gentil. Tu rentres quand ?

-         Je rentre dans une semaine, je vais travailler à Buéa

-         Ha toi la, tu voyages tout le temps

-         C’est la seule façon de ne pas mourir de faim, et puis tu sais le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin.

-         A force de trop bosser comme cela dans tous les coins du Cameroun, tu ne remarques pas ce qui se passe sur place autour de toi

-         Ha, il y a des choses que j’ignore ici ? Tu sais, on ne eut pas tout savoir

-         Bien sur, il y a des choses qui se passent autour de toi. Vas, quand tu rentres, moi je vais te montrer ce que tu ne vois pas

-         Ok, je dois surement être aveugle

-         T’es toujours pressée quand je te vois

-         Je viens ici, quand je dois voyager, et comme je sors toujours du bureau, je suis en retard sur les horaires

-         Le bus va partir, me dit ma collègue

-         Bon, on ne veut pas louper le bus, je dis à Petit cœur

-         Tu vas surement rentrer très fatiguée

-         Je ne sais pas

-         Si tu veux, on va à Kribi quand tu rentres comme cela on se repose bien

-         Ok, donnes ton fone, je t’appelle dès que je rentre

-         Voila

-         Merci

-         Bye

-         Bye

Le mois de travail qui suit est interminable. Je travaille et je pense à mon rendez-vous avec ma lumière. Je me pose mille et une questions : Comment cela va-t-il se passer ? Aurais-je le courage de lui avouer mon amour pour lui ? Est-ce qu’il m’aime en retour ? Enfin, nous voila de retour. C’est samedi, j’appelle petit cœur, une fois, deux, trois, quatre, Ekiééééééé. Il ne décroche pas son téléphone.

Dimanche matin vers 10h, je compose encore le numéro, coup de théâtre, quelqu’un décroche. Hééé, double coup de théatre, c’est une femme au bout du fil. A qui appartient ce numéro que j’ai composé ?

-         Bonjour, je voudrai parler à Z

-         Prend le téléphone, j’entends dire

Après quelques secondes, j’entends une voix masculine. C’est Petit cœur.

-         Allo, bonjour

-         Bonjour

-         C’est A

-         Bonjour, t’es rentrée ?

-         Oui

-         Fatiguée ?

-         Non

-         Je t’ai appelé toute la journée d’hier

-         Oui, j’avais oublié mon téléphone dans la voiture, je n’avais encore eu du temps pour te rappeler ce matin

-         Moi, je pensais à notre rendez-vous

-         Moi aussi. Tout ce mois, j’ai attendu, pourquoi tu n’appelais pas ?

-         J’étais en mission sur le terrain, je suis rentrée hier

-         On se voit alors ?

-         Ok, je t’invite à manger à la maison cet après midi

-         Ha bon tu vas me cuisiner quoi ?

-         Je ne sais pas, passe ta commande

-         Tout ce qui est bon, j’adore manger ce qui est bon

-         Ok. Je ferai de mon mieux

-         14 heures ?

-         14 heures.

Je rentre à la maison, je fouille le congélateur et je prends des côtelettes de porc. Je fais une cuisine que je trouve romantique avec une décoration à faire concurrence au meilleur restaurant de la ville.

A 14h, le bonheur a commencé. Il est pile à l’heure. Il m’avoue avoir longtemps attendu ce moment. Ce moment où il pourra me dire qu’il est amoureux de moi depuis des années. La  vie est belle si tu as quelqu’un qui t’aime. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Petit cœur m’avoue qu’il m’aime depuis longtemps, mais qu’il ne savait pas comment me le dire. Il me voyait toujours très pressée.  Il m’avait perdu de vue et à chaque fois qu’il m’apercevait, avec du temps libre, j’étais toujours avec des gens, souriant et riant à tue-tête. Il a toujours pensé que je suis la femme idéale pour lui. Je suis la coté qu’il a longtemps cherché. Moi je suis très flattée et pour la première fois, hummmmmmmmmmmmmm, l’amour.

Nous vivons enfin cet amour si longtemps partagé dans le silence. Nous partageons tous les souvenirs de besoin de se parler que nous avions, quand l’un apercevait l’autre. Petit cœur me parle de sa femme. Moi je suis surprise qu’il soit marié. Surtout qu’il soit marié et si amoureuse de moi. Je me demande immédiatement, si je dois sortir avec un homme marié et je lui dis car je sais que ce n’est pas facile de vivre avec le mari d’autrui. Et ce n’est pas bien en plus. Mais, il m’avoue être marié en régime polygamique. Sa femme actuelle lui a tellement mis de pression, qu’il lui a posé la condition de la polygamie, surtout qu’il n’était pas très sure de l’aimer pour la vie. Et, qu’il aurait bien aimé m’épouser à sa place, seulement il m’avait aperçu un jour causant avec un homme proche et lui il avait pensé que nous étions ensemble. Cela l’a tellement frustré qu’il a décidé de penser à autre chose. Il me rappelle comment il était jaloux chaque fois qu’il me voyait avec un homme. Moi ça m’amuse car les hommes avec lesquels il me voyait n’étaient autres que des collègues ou alors des partenaires de travail ou de la famille que je rencontrais à l’agence. De ma mémoire, je n’étais jamais allé avec un amoureux à Mvan : il y a trop d’embouteillages là-bas. Surtout que quand j’y allais, c’est toujours quand j’ai des difficultés avec ma voiture personnelle ou celle de service.

Tous nos souvenirs consolident notre désir de vivre ensemble. De vivre cet amour pur qui nous hante depuis des années. Surtout qu’il est réciproque. On oublie les barrières et les obstacles. On fait tout pour vivre sans frustrer sa femme. Moi je suis d’accord car je ne voudrai pas blesser une autre femme à cause de mon amour pour son mari. Je commence cette histoire avec beaucoup de peine, car je sais déjà qu’elle est truquée, surtout je ne veux pas faire de peine à une autre femme. Mais petit cœur me rassure en me disant :

-         Tu sais quand une femme accepte de se marier en polygamie, il sait d’office qu’il y en aura d’autres. Je vais d’ailleurs lui dire que nous sommes ensemble. Je n’aime pas vivre dans le mensonge comme cela, elle saura que quand je ne suis pas à la maison avec elle, je suis avec toi.

-         Ok, il faudra donc le lui dire. Moi je ne tiens pas à être insulter par une femme à cause d’un homme.

-         Ne t’en fais pas je vais chercher le bon moment pour le lui dire. Et puis, vis ta vie. Ne pense pas à elle.

Mais moi, je pense à elle et au mal qu’elle pourrait avoir. C’est ainsi que nous mettons en place quelques règles de conduite à tenir, pour ne pas embêter le numéro 1, comme nous l’avons surnommé. Bien que cela me frustre parfois à savoir, pas d’envois de SMS, pas d’appel après 20h, si petit cœur est à la maison, j’arrête la communication. On se  voit en journée. S’il faut passer la nuit ensemble, on le fait pendant un voyage hors de Yaoundé. Tout ceci pour bien assumer cette polygamie dans laquelle je me suis déjà engouffrée, mais qui ne dit pas bien son nom. C’est ainsi que tout devient prétexte à voyager, et on promène nos nuits, à Douala, Sangmélima, partout et une fois ou deux à Yaoundé.

Et à Buéa, où, nous en avons profité pour aller à la plage de Limbé très tôt le matin. C’est le bonheur. Limbé a le gout du bonheur et de la paix. Limbé a été spécial car, cette ville nous a permis de renforcer notre amour et surtout de partager une paix intense. Quand Petit cœur est malade, il pense à notre séjour dans cette ville et tout s’arrête. Et cela, il me l’a avoué un jour où il avait très mal à l’estomac.

Nous sommes allés au zoo, au jardin botanique et à la plage. Nous avons fait de très belles photos de ce voyage. Je les ai affichées au mur, dans ma chambre et nous nous y ressourçons souvent. Nous avons baptisé ce mur : « Mur d’amour ». Nous avons traduis la signification de la succession des photos. Petit cœur lui-même m’explique :

-         Tu vois, les deux premières photos qui sont nos figures ? elles montrent deux personnes qui se cherchent. Toi tu cherches l’homme à qui tu appartiens, et moi, je cherche ma cote. Ici, là où je te tends la main, je suis entrain de te demander de devenir ma moitié. Regardes, là où tu es adossé sur mon ventre, nous vivons notre amour en regardant dan la même direction. Puis à la fin ici, je te montre l’avenir, qui est tout plein de bonheur, de paix, d’enfants, d’amour.

Au fil du temps, Petit cœur me parle de son entreprise, et moi, spécialiste en gestion des entreprises, je lui propose mes services, pour renforcer ses capacités en management. Je commence par lui donner un livre «  le manager minute ». Il lit et moi je lui explique de quoi il est question et comment mettre en pratique les données lues. Je lui fais remarquer qu’un bon manager doit savoir lire, écrire et parler l’anglais. Il est d’accord pour que je lui donne des cours d’anglais. Nous décidons de nous faire des messages mails bilingues : anglais/français, car il faut apprendre en écrivant ce qu’on aimerait lire.

Je lui demande qu’elle est son idéal d’homme dans la scène internationale. Ille donne un nom et moi je lui dis : nous allons copier son allure et faire de toi cet homme. Nous faisons des cours de multiples renforcement de ses capacités dans la démarche, le discours, la manière de s’habiller,  de parler, le gestuel, le positionnement du corps devant le personnel, etc.

Nous parlons de la gestion non violente des conflits en entreprise. Du code de procédures administratives et financières à mettre en place pour la prévention des conflits. Nous élaborons un organigramme qui permet de mieux comprendre le management de l’entreprise et de son personnel. Bref, nous faisons une organisation/structuration du fonctionnement de son entreprise.

Un jour, nous décidons d’approfondir nos relations et se faire mutuellement confiance dans nos relations de corps à corps. Nous faisons un bilan de santé complet. Mes analyses ne montrent aucune maladies ou infection. Mon Dieu, Petit cœur est positif au VIH. Ohh, mais ce n’est pas grave. Je l’aime tellement que je ne suis pas choquée. Nous allons utiliser le préservatif. On double même. Toutefois, il faut voir la sérologie du numéro 1. Il me dit qu’elle a aussi fait le test et elle est séronégative. Cela me soulage un peu, et puis nous pensons à faire un autre test de dépistage, après quelques temps. D’autres maladies sont signalées chez lui. Il reconnait les avoir depuis un certain temps. Je les étudie pour les comprendre et mettre en place une organisation de vie qui permette de mieux les combattre. Je m’informe sur toutes ces maladies et nous vivons selon un règlement d’hygiène stricte. Au fil du temps, les symptômes disparaissent et c’est ainsi que tout va bien. Nous prions, nous faisons l’amour et je donne des cours de management et d’anglais, à mon bébé.

Petit cœur m’avoue qu’il ne priait pas beaucoup depuis son mariage.  Le numéro 1 n’étant pas très pieux. Il instaure des séances de prières matinales chez lui, avec les enfants et cela le ragaillardi et renforce sa foi. Il décide d’aller à l’église chaque dimanche et vient me voir à la maison par la suite.

Nous nous rendons compte que nous devons croiser les résultats des tests et confirmer si les précédents sont valables, surtout qu’il a pris des médicaments pour soigner certaines. Nous décidons de vérifier les tests au VIH et on va dans un hôpital de référence. Miracle, nous sommes tous les deux négatifs au test de VIH. Hééé, que s’est-il passé la première fois. On s’en fout. On est tellement heureux. La vie est belle.

Un jour, je me sens affaibli financièrement, je demande à petit cœur s’il peut m’aider à transporter des bidons d’huile que je vais acheter et revendre, il refuse. Il prend pour prétexte le fait que ses cars ne peuvent pas le faire. Deux jours plus tard, je vais sans rien lui dire sur place sur le terrain. J’emprunte un  de ses cars avec mes bidons d’huile, sans qu’il ne soit au courant. Hééééééé ???????? Qui me disait que ses cars ne peuvent pas transporter d’huile ?? Ce jour là, il y avait plusieurs passagers qui avaient des bidons d’huile. C’est une activité habituelle de l’agence de voyage, me dit le chef d’agence. Quand j’arrive à Yaoundé,  je le retrouve à l’agence. Il se vante auprès de ses amis de n’avoir que des femmes qui ont un pouvoir d’achat élevé. Et moi, je me demande tout bas, pourquoi il a refusé de faire transporter mes bidons.

Un après midi, petit cœur, me dit qu’avec toutes mes connaissances en management, je ferai mieux de bosser directement pour lui au lieu de lui enseigner comment faire. J’accepte, en pensant qu’il plaisante, tellement cela était impensable. Mais quelques instants plus tard je retrouve mes esprits et pense que cela n’est pas possible. Que dira-t-il à sa femme ? Non seulement je suis une intruse, mais je dois dépendre financièrement des revenus familiales ? Dois-je démissionner pour travailler dans son agence de voyage ? Je suis très surprise qu’il puisse avoir ce genre d’idées. Non, il est mieux que je le coache, comme cela tout ira mieux.

Le matin, pendant que je m’apprête à aller au bureau, Petit cœur appelle :

-         Es-tu déjà prête ? je  viens te chercher pour le travail

-         Attend, je pensais que tu plaisantais. Et puis, ce n’est pas bien, on ne doit pas mettre nos œufs dans un  même panier et puis il y a le numéro 1. Que vas-tu lui dire.

-         Je vais enfin te présenter à elle, elle connait juste ton existence, et puis c’est pour le boulot.

-         Ecoutes. Et je lui explique mon raisonnement

-         Non !!! Tu me trompes. Tu veux que je sois avec toi et tu ne m’aides pas, tu t’en fou de mon entreprise. Voila je pensais que tu m’aimes, je me rends compte du contraire. Mon entreprise va chuter alors que je passe du temps avec toi.

Panique à bord. Est- ce le fait de se voir, pénalise son rendement dans l’entreprise ? Comment font les autres couples qui vivent ensemble ? L’homme reproche-t-il à la femme le temps passé ensemble ? Peut être que je dois accepter sa proposition de travailler dans son agence ? Mais je ne peux pas, car si je dois travailler pour lui, je devrais d’abord démissionner de mon boulot actuel. Et si ça ne marche pas en travaillant avec lui ? S’il finit par confondre le travail et la vie privée ? Une semaine plus tard, pendant que nous sommes dans ma chambre, notre petit nid d’amour, petit cœur me dit :

-         J’ai vu un film qui m’a fait penser à notre vie

-         Ha bon ?

-         Oui

-         Raconte

-         Il parlait d’un homme qui avait été soutenu par sa femme, bien qu’elle soit plus âgée que lui, il a accepté de vivre avec elle. Ensuite, on a montré comment cet homme trompait sa femme avec la fille qu’il aime vraiment au détriment de celle-ci.

-         Oh, je suis désolée. Ce film a du te choquer

-         Tu sais, je crois que je devrai être honnête envers ma femme. T’es belle et gentille, tu trouveras quelqu’un d’autre qui va aussi t’aimer. Il va t’épouser et te donner ce dont tu as besoin.

-         Je ne comprends pas bien que veux-tu dire ?

-         Il faut qu’on arrête de se voir. Je ne veux plus tromper ma femme. Elle me fait de la peine, elle n’a que moi au monde.

-         Attend c’est quoi cette histoire ?

-         Tu sais, toute sa famille ne s’entend plus avec elle depuis que nous sommes mariés. Elle n’a que moi au monde.

-         Tu ne savais pas tout cela quand notre histoire a commencé ?

-         S’il te plait, ne complique pas les choses. Regardes comment tu es belle, intelligente et dynamique. Je me demande même souvent ce que tu fais avec moi. Tu vois tout ce que je mets en place, ce sont tes conseils. Et ça marche. Donc, si toi et moi ca finit, tu t’en sortiras mieux qu’elle.

Akiéé, que dire ? S’il ne veut plus tromper sa femme, je ne vais quand même pas l’en empêcher. Je ne vais qu’en même pas encourager un homme a trompé sa femme avec moi. Surtout que quand j’y pense souvent, je me sens coupable de sortir avec le mari d’autrui. Ce n’est que les explications de Petit cœur sur leur régime polygamique qui me font parfois me dire que c’est un régime matrimonial autorisé au Cameroun, donc, tout le monde savait qu’en jour il y a aura une deuxième femme.

Tout ce que je sais faire après ces déclarations, c’est pleurer, et petit cœur me masse les épaules, le cou, il m’embrasse et m’amène au paradis. Nous faisons l’amour en oubliant tout ce qu’il venait de dire. Quand il rentre chez lui, on s’embrasse pendant longtemps, lui assis dans sa belle voiture, moi dehors courbée à sa vitre. Il me rassure que tout va bien. Et il me souhaite une bonne nuit.

Le lendemain, j’appelle mon bébé, il me répond :

-         Je suis en réunion, je t’appelle plus tard

-         Ok, à tout à l’heure

Pendant des mois, de réunions en réunions, on ne se voit plus. Trop de voyages font qu’on ne puisse plus se rencontrer. Fil faut préciser que nos univers professionnel sont si différents que si nous ne décidons pas de nous voir en créant des espaces de rencontres, nous pourrions ne jamais nous rencontrer. Finalement, on ne se voit plus du tout.

Un an plus tard, je suis assise au bord de la route, à attendre le car. Une golf s’arrête, Petit cœur assis au volant :

-         Bonjour Madame

-         Héééééééé Z, c’est comment ?

-         Ca va

-         Tu vas à Yaoundé ?

-         Oui

-         Monte

-         Ha merci

Trente kilomètres plus loin, je suis un peu fatigué, je rentre d’un enterrement, mon parrain a perdu sa mère. Je n’ai pas beaucoup dormi. Peux-tu prendre le volant et conduire comme cela, je me repose un  peu. Me dis Z.

Pas de problème, je réponds.

On arrive à Yaoundé, je réveille Z et lui demande où il me dépose, il dit : chez toi.

Ok

Quand je descends, il me dit qu’en achetant cette voiture, il pensait à moi. Et qu’elle est à vendre et moi je réponds, elle est jolie. Si tu l’as acheté en pensant à moi, je verrai si j’ai de l’argent pour te rembourser. Une semaine plus tard, j’appelle pour acheter la voiture, et elle est à moi quelques jours plus tard. Tout va bien.

Le jour où Z me remet la voiture, on va se balader dans son chantier à Soa, avec la nouvelle acquisition. Il le montre son chantier où il veut faire des minis cités pour étudiant. Moi je lui dis que je vois plus cet immeuble en hôtel. Il approuve l’idée, il me dit qu’elle est géniale.

-         Tu sais, ton intelligence m’a toujours impressionnée. J’ai l’impression que tu réfléchis très rapidement, et toujours du bon coté. Tu es la femme donc tous les hommes rêvent avoir à leur coté. Je ne sais pas pourquoi nous ne nous entendons pas. S’il te plait, pardonnes-moi. je t’aime toujours. Je n’ai jamais cessé de penser à toi. Tu me manques. C’est toi l’élément qui manque à mon bonheur.

Je suis si flattée que je lui réponds par un baiser. On s’embrasse pendant de longues minutes dans cet immeuble en construction que nous ne nous rendons pas compte que la nuit est arrivée. Le gardien vient vers avec la torche, pensant que ce sont de intrus.

On a soif l’un de l’autre, nous ne voulons plus nous séparer. On cherche un hôtel et le bonheur revient dans le pré.

Nous prenons une chambre d’hôtel dans les environs. Dès notre entrée dans la chambre, mon bébé d’amour me déshabille avec ses dents.

-         Hé tu vas déchirer mes habits, lui dis-je

-         Non, j’ai terriblement envie de toi. Ca fait si longtemps

-         Je t’ai manqué ?

-         Tu ne peux pas savoir

-         Hummm

-         Laisses moi te montrer comment tu m’as manqué

Il m’étale sur le lit. Sa langue descend le long de mon cou, jusqu’au sein, qu’il titille avec la langue.

-         Comment tu as fait pour vivre sans moi, pendant si longtemps. Me demande-t-il

-         Je sais pas

-         Ton orgueil va te tuer

-         Ha bon ?

-         Oui, il fallait revenir me voir ?

-         Te voir pour quoi faire ?

-         Me dire que tu es désolée

-         Désolée de quoi ?

-         De ne pas faire exactement ce que je te demande

-         Tu sais, parfois on ne peut pas tout donner à son homme, même son l’aime beaucoup

-         T’es avec moi là maintenant, c’est l’essentiel

-         Fais-moi l’amour avec ton corps, arrêtes de parler

Et sa langue descend le long de mon ventre, me divise en deux. Moi je compte les étoiles sur le plafond. Je vois les chevaux qui galopent du côté du marigot.

Wouaouh, Petit cœur n’a toujours pas fait de progrès. Pas toujours facile de jouir avec lui. Comme je comprends que rien n’a changé, j’écarte mes cuisses et le soulève avec mon ventre.

-         Viens, je lui dis. Laisses-moi te montrer le chemin. Voilà le boulevard du bonheur

-         T’es toujours aussi coquine

-         Je le suis pour toi

-         Je t’aime, Tétété

-         Moi aussi Bébé

Comme il aime le faire, Petit cœur, galope du côté du marigot. Son cri de fin de guerre habituel retentit et je sais que mon chéri est au sommet de la colline.

Je veux le mettre de côté pour respirer.

-         Arrêtes , me dit-il. Laisse-moi mieux visiter ma maison, elle me manque

Quelques heures plus tard, je commence à me rendre compte qu’il se fait, je demande à rentrer. Je laisse mon chéri à quelques mètres de sa maison.

-         Bonne nuit, je t’appelle le matin. Tu sais, il ne faut plus fuir avec ma cote

Tout se passe bien. Ma vie avec plein de bonheur a recommencé. Mon boulot fonctionne bien. Petit cœur est tout près. Il me dit que je devrais davantage m’impliquer dans sa vie. Nous discutons de comment il peut améliorer son entreprise et sa position social. 

Nous commençons par l’organisation/structuration de son agence de voyage. Il faudrait l’agrandir en augmentant les lignes du trafic. Je fais une analyse organisationnelle et un renforcement institutionnel de son entreprise. Je me rends compte qu’il n’a pas de vision, il va à tâtons.

On travaille sur sa vision, ses objectifs, les ambitions, Nous organisons une réunion avec le personnel pour lui expliquer la nouvelle option de fonctionnement. C’est ainsi qu’il explique les éléments que nous avons préparé auparavant et moi je renforce leurs capacités en leur parlant de l’esprit d’équipe et de stratégies de leadership situationnel dans la poursuite des ambitions de succès de l’entreprise.

Tout va bien. Lorsque Petit cœur m’explique un problème qu’il rencontre dans son agence, nous en discutons et trouvons la solution à mettre en place pour l’éradiquer. Je me rends compte que tous nos coups de fils ne parlent plus que de l’agence et des problèmes de gestion qu’il rencontre. Les discussions lors de nos rencontres ne tournent plus qu’autour de la dynamisation de son entreprise. Mais bon, ce n’est pas grave, nous avons trois jours dans la semaine pour faire l’amour, après parcouru de long en large tous les problèmes de son agence de voyage.

Après avoir mis sur pied une structure organisationnelle qui permette à l’entreprise d’évoluer de plus belle, nous réfléchissons sur l’amélioration de son statut social. Je lui propose de faire de la politique. Je lui donne des exemples d’hommes d’affaires qui ont réussi et qui se positionnent en politique pour mieux affirmer leur pouvoir. Nous allons dans son village pour lui permettre de renforcer son statut au sein de sa famille et au niveau politique. Tout se passe très bien.

Il m’avoue être heureux chaque fois que je suis avec lui dans son village. La vie a le gout du bonheur quand nous sommes là-bas. Il me demande de construire une maison au village pour lui prouver que je l’aime. Il faudrait que je vienne m’y installer. Moi je lui réponds que je ferai cela après notre mariage. Actuellement, je suis encore une intruse. Petit cœur se fâche.

-         Qu’appelles-tu intruse ? Tu penses que c’est ce papier qui a plus de valeur que l’amour que j’ai pour toi ? Avec qui je passe plus de temps ? Celle même qui a ce papier ne bénéficie pas de ma présence comme toi. Je te rappelle si tu veux le savoir, que je fais plus l’amour avec toi, qu’avec toute autre femme sur cette terre. Tu veux quelle autre preuve d’amour ?

J’essaie de le calmer et je promets de venir dès que possible construire une maison dans son village.

Mes contrats de travail se multiplient, je dois recommencer à voyager. J’abandonnais déjà mon boulot à moi, pour suivre Petit cœur. Et, un matin, je décide de mettre un peu plus de temps à mon travail

Mais, Petit cœur, commence à réclamer plus de disponibilité pour son agence. Moi je dois sauver mon boulot. Je deviens consultante et je finis par avoir plusieurs contrats de par le pays. Parfois mon bébé vient me retrouver vers la fin des contrats et nous passons des merveilleux séjours, pleins d’amour.

Un jour, il me dit que je lui crie de plus en plus trop dessus, et qu’il faut que l’on prenne quelques vacances.

Hein ??? Akiéééééééééééééé

Me voila en vacances, d’amour. Des vacances de mariage. Pendant ces vacances, qui mettent si long et aux quels Petit cœur ne veut pas mettre fin, malgré mes appels, je rencontre un prince charmant qui demande ma main chez mes parents. Et moi, j’oublie Petit cœur.

Pendant cette période, on me vole mon ordinateur portable et comme Petit voyage beaucoup, je lui donne de l’argent et lui demande de m’en acheter un. Quand il me remet l’appareil, il m’offre un coffret de chocolat inscris : I love you. A la lecture, je pense à tous les moments passés ensemble, dans son village, Sangmélima, Limbé, partout. Tous les combats que nous avons menés et gagnés. Je me rends compte que je vis avec un homme gentil certes, mais ce n’est pas Petit cœur.

Avec Petit cœur, j’avais appris à faire l’amour sans jouir, car il le faisait rapidement et pas bien, et surtout quand je lui demandais de s’appliquer, il me répondait que je devrais être très contente car je suis la seule femme à qui il fait autant de câlins.  Quand il fait les décomptes avec ses deux femmes, je suis la plus fournie. Je ne vais quand même pas lui donner des cours à propos. Bon, cela ne me dérangeait pas trop. Petit cœur avait quelques difficultés à se concentrer pour faire plaisir à son partenaire. Dès qu’il prenait son plaisir, il pensait que c’était bien pour nous deux. Quand on en discutait, il le disait que je blesse son orgueil d’homme et moi j’arrêtais. Je me suis donc habitué et supportais cela comme une vipère qu’on tue. Toutefois, je pensais qu’en même que la vie est bizarre, c’est avec l’homme que j’aime le plus au monde que je n’arrive pas à jouir quand on fait l’amour. Mon amour pour lui me faisait faire fi de ce petit détail.

Avec Petit cœur, je me suis habituée à résoudre mes problèmes financiers toute seule, car il était radin. Il ne m’avait jamais donné de l’argent spontanément. Je lui en demandais lors des cérémonies et fêtes, et lui, il donnait après de multiples discussions sur l’argent que moi je gagne. Petit cœur est vraiment radin, il se plaints chez moi des dépenses qu’effectuent le numéro 1 alors que son entreprise a besoin d’argent.

Avec Petit cœur, j’ai appris à supporter ses absences la nuit. Je passais la nuit avec lui, si nous sommes hors de Yaoundé, d’où les multiples déplacements.

Avec Petit cœur, tout était compliqué, il me rappelle tout le temps les efforts qu’il effectue pour rester près de moi et me satisfaire. Mais, je ne sentais bien quand il est tout près de moi. Bref il me manque. Je suis malade, et c’est lui le Docteur. Malgré le bonheur dans lequel je nage, Petit cœur me manque.

Oui mon doux bébé d’amour chéri que j’adore me manque.

Je l’appelle discrètement de temps en temps. Puis un jour, je parle de lui dans mon sommeil, de nuit, de jour, mon prince s’en rend compte, je lui explique tout. Il me comprend, toutefois, il me somme de ne plus penser à ce chargeur de car, comme il l’a surnommé. Le prince charmant me dégoute, il me surveille de plus en plus et me soupçonne de voir Petit cœur en cachette : ce qui n’est évidement pas le cas. Mais je pense de plus en plus à mon chéri : Je veux Petit cœur, comme un enfant qui réclame un jouet. Tout va de mal en pis, je ne supporte plus la vie au château. Le prince charmant me retient prisonnière. Un jour, par dépit, je me libère.

Miracle, deux mois après ma libération, Petit cœur m’appelle. Il veut que je vienne l’aider à réfléchir sur la disposition des locaux de son agence en construction. Il vient de prendre un crédit et il veut bien le gérer. Nous passons l’après midi à réfléchir et finalement tout est réglé. Nous réglons quelques détails sur les possibilités d’expansion des agences et nous arrêtons un programme de travail. Il me raccompagne dans ma nouvelle maison, et m’offre un coffret à parfum, om il est inscrit : I’m in You. Je lui demande ce que cela signifie. Comme à son accoutumé, il me demande : à ton avis ?

-         Tu sais, je t’ai dit que tu es ma coté. Quelque soit tes égarements, nous allons toujours nous retrouver. Je suis heureux quand je sais que tu es avec moi.

-         Moi aussi je t’aime Chéri, m’entends-je dire

Nous échangeons un interminable baiser qui nous amène sur le canapé le plus proche. Moi j’oublie tout et le bonheur est à nouveau dans le pré.

Je lui explique que je me suis mise à mon compte, j’ai déjà une structure qui fonctionne. Il me parle de son entreprise et moi je déclare que je vais l’aider dans le management. Il est hyper content. Le lendemain, on se retrouve dans son bureau et nous discutons sur ce que nous allons entreprendre, et je lui fais quelques propositions de calendrier de travail qu’il accepte.

Je le soutiens dans plusieurs actions, à savoir :

1-   Formation du personnel.

2-   Soutien au choix de la qualité du personnel à recruter

3-   Coaching dans la tenue des réunions de concertation

4-   Evaluation du rendement

5-   Visite de diagnostic et de recadrage sur le terrain

6-   Production des outils de gestion et de comptabilité

7-   Développement Organisationnel et renforcement institutionnel

8-   Etc.

Je ne peux pas compter. Je m’investis complètement pour me rassurer que son entreprise est ben manager. Je fais de mon mieux en tout cas, car moi aussi, j’ai une nouvelle entreprise à gérer. Et des enfants donc j’ai seule la responsabilité.

Je descends dans toutes les agences pour me rassurer que le personnel applique les recommandations. Je crée de nouveaux outils de travail que l’on teste et ca marche.

Petit Cœur me fait remarquer qu’avec tout ce boulot, notre jour de rencontre privé doit être le dimanche. Et moi, j’accepte, c’est ainsi que chaque dimanche ou presque, nous nous retrouvons dans notre nid d’amour.

Mes multiples interventions dans son entreprise nous causent un problème sérieux, la femme de Z vient chez moi et fait du setting devant mon portail. Heureusement, la barrière de ma maison est si haute qu’elle ne sait pas comment l’escalader. Et moi, qui la voit au travers ne veut pas de boucan dans le quartier. Je me respecte. Je la respecte. Je respecte la relation que j’ai avec Z. J’appelle son mari il me raconte ce qui s’est passé à la maison.

-         Tu sais que je ne suis pas venu hier car je suis resté seul à la maison avec les filles. C’était un coup monté du numéro 1. Elle me les a laissées express pour que je ne sorte pas. Ce matin, elle a dit qu’elle vient te voir.

-         Akiéééé. Tu sais moi, je n’aime pas les faux problèmes. Je ne vais pas la recevoir

-         Tu es une grande femme. Je sais que tu réfléchis toujours bien. Restes calme et laisses la trainer hors du portail là-bas, elle finira par partir

-         Je ne vais plus venir à ton bureau

-         Non, viens.

-         Je vais lui demander de rentrer à la maison

-         Non, elle va me suivre là-bas

-         Si elle te suit jusqu’ici, c’est qu’elle est devenue folle

-         Moi je ne veux pas de disputes

-         Viens je te dis, nous devons travailler ensemble. Je lui ai expliqué que toi et moi, nous avons une relation de travail, elle ne peut pas créer de scandale ici

Moi, je rentre dans ma chambre, prendre mon bain. Le numéro 1 sillonne le long de la barrière. Ne voyant personne sortir de la barrière, après plusieurs minutes, elle finit par lâcher prise et s’en va.

Moi je vais au bureau pour travailler avec Petit cœur. Pour me consoler, nous allons à Douala le lendemain, passer la semaine. A notre retour, après ce scandale qui m’a fait vraiment avoir une honte indescriptible, je me fais toute petite dans la relation avec petit cœur.

Je discute avec lui pour savoir exactement ce qu’il faut faire pour que cela ne se reproduise plus. Il me duit de lui donner du temps, il va expliquer au numéro 1 que lui et moi c’est pour la vie. Il me réitère la promesse de la seconde noce, car il est marié dans le régime polygamique avec ma future coépouse. Je lui fais confiance. J’accepte toutes les contraintes de discrétion qu’il propose. Je vis dans l’ombre d’une femme. Tout va bien. La vie continue. Je gère mon bonheur dans l’anonymat, l’obscurité et puis je tombe enceinte.

Cette grossesse me rend malade. Je deviens de plus en plus faible, je passe plus de temps à l’hôpital. Je néglige un peu le travail et c’est le drame, Petit cœur devient un monstre, il est lointain, trop de boulot, il va de réunions en réunions. Il dit que je lui crie dessus tout le temps. Tout va mal. Je ne l’aide plus dans les réflexions. Il a l’impression que je critique tout ce qu’il fait. Finalement ma tension monte et je fais une fausse couche.

Petit cœur n’a pas de temps pour venir me rendre visite à l’hôpital, je n’ai pas assez d’argent liquide sur moi, pour payer les frais d’hospitalisation, il m’envoie le cinquième de ce que je dois payer. Je suis obligée de donner le code de ma carte bancaire à des tiers pour que j’aie le montant nécessaire pour payer mes frais d’hospitalisation.

A ma sortie d’hôpital, je vais rencontrer Petit cœur dans son bureau. Il me raconte comment il a souffert pendant mon absence. Tout lui tombe dessus. Il a trop de difficultés dans l’entreprise. Moi je lui demande s’il y a un choix à effectuer entre la vie et la mort. Il me flatte, me calme, me cajole. Nous finissons par nous réconcilier sur les chaises de son bureau où nous faisons l’amour comme au premier jour. Je l’aime à en mourir, j’oublie qu’il m’avait abandonné quand j‘avais le plus besoin de lui, quand j’étais entre la vie et la mort. Je constate que le calendrier de mon entreprise que je lui avais donné à disparu, il dit que c’est le numéro 1 qui l’a confisqué, en l’accusant de garder mes photos dans son bureau, tout en refusant d’y mettre les siennes.

Moi je prends un congé pour ma convalescence.  Petit cœur n’est pas content, il me répond arrogamment au téléphone. J’ai l’impression de négocier tout le temps pour vivre à ses cotés. Mais, Petit cœur me réitère le fait que toute sa famille me connait, qu’il m’amène dans son village, et que tout va bien. Qu’est ce que je veux pour que je me rende compte qu’il a deux femmes et qu’il m’aime.

Un jour je vais à son bureau pour lui dire combien de fois je le sens mal avec ses réactions. Comme nous discutions dans son bureau, il me demande si je veux qu’il me prouve qu’il m’aime, là sur place. Je ne dis rien

-         Hummmm, laisse-moi te toucher

Il m’embrasse, me déshabille et voila, ce bureau si noir, qui devient un terrain de plaisir. Mon bébé d’amour chéri que j’adore me fait grimper au rideau et il se met à crier lui-même. Comme à chaque fois qu’il est très content, il me chante une chanson d’amour avec de douces paroles prometteuses d’un amour sincère et éternel.

-         Est-ce que tu sais que tu es la femme à qui je fais le plus l’amour ? Chaque fois que je te vois j’ai envie de toi. Si je me suis retrouvé dans une chambre avec toi dix fois, on a fait l’amour dix fois

-          Ce n’est pas normal ? Je lui demande

-         Tu sais je ne fais pas cela avec le numéro 1, tu es la privilégiée dans ce domaine, encore que tu as des touches coquines.

Je n’aime pas beaucoup sa manière de toujours me comparer au numéro 1 et je lui fais remarquer. C’est parque tu crois que je lui donne tout et toi rien, que je dois toujours te compter les privilèges que tu as par rapport à elle. Et puis je t’ai tétété et ça au moins tu le sais.

Le bonheur est dans le pré, tout simplement.

Petit cœur rentre d’un de ses voyages, il ne m’appelle pas. Deux jours plus tard, moi je l’appelle.

-         Allooo ??? Bonjour bébé

J’entends un bonjour à faire fuir les fantômes qui retentit.

-         C’est comment, pourquoi tu réponds comme ça ?

-         Je suis fatigué, je suis rentré fatigué. Et puis j’ai des problèmes

-         Ekiééé, quel problème encore

-         Je ne peux pas t’expliquer au téléphone, viens ici à l’agence

Contente de voir enfin mon chéri, je m’habille rapidement et j’y vais

-         C’est comment ?

-         Quelqu’un a écrit à ma femme que je sors avec une autre

-         Je suis vraiment désolée. Pourtant je me fais toute petite pour ne pas avoir de problèmes avec elle

-         Il ne s’agit pas de toi. On lui a parlé d’une femme mure qui est mon banquier

-         Ton banquier ? c’est quoi cette histoire

-         J’ai trouvé le numéro qui avait déjà imprimé la lettre et appelé toute sa famille

-         Mais il faut lui dire la vérité

-         J’ai essayé, elle ne veut rien comprendre

-         Il faut arranger le problème, fais qu’elle rencontre cette femme et tout va s’arranger

-         Tu sais cette femme travaille aux ADC et elle me donne des marchés. En plus, elle est mariée. Je ne veux pas créer de scandale

-         Tu dis qu’elle travaille où, cette femme ?

-         C’est mon assureur, elle s’occupe de nos voitures

Ma tête fait brusquement mal. Je me rends compte que cette femme est effectivement la maitresse de Petit cœur, en moins de dix minutes, il vient de lui fournir trois types de métiers. Ne voulant pas créer de scandale, je me sens dans la position du voleur volé, je lui que je rentre à la maison.

-         Déjà ?

-         Oui.

-         Je t’ai gardé un sac à dos

-         Garde-le, je n’en veux pas. Je réponds avec le cœur blessé. Je suis sur que le numéro un a raison, tu sors avec cette femme, tu viens de lui donner trois métiers devant moi

-         Mais non, je t’ai dit qu’elle travaille aux ADC

-         Oui et c’est ton banquier et aussi ton assureur. Ecoutes moi je rentre à la maison, je ne veux pas avoir une querelle avec toi. Si je peux te donner un conseil, arrange avec le numéro un et cesse de courir derrière les femmes d’autrui.

-         Tu te rends compte si son mari est au courant ? C’est un grand de ce pays

-         Et alors ? arrange le problème. Au revoir

-         Tu laisses ton sac ?

-         Je n’en ai pas besoin. Dis-moi plutôt comment on fait pour noël

-         Tu sauras

-         Hééé tu réponds à qui comme ça ? c’est moi qui te demande de sortir avec toutes les femmes ? Tu en as déjà deux, comme tu es polygame, et que nous te suffisons pas, tu veux aussi celles des autres. Si tu ne dis rien pour noël, moi je rentre

-         C’est ca quand je te parle de mes problèmes, tu ne penses qu’à toi

-         Hein ? Tu me dis que tu sors avec une autre, et que le numéro 1 est au courant, tu veux que je fasse quoi, que je t’applaudisse ? En la trompant avec une autre, tu ne sais pas que tu me trompes aussi ? Ecoutes je rentre chez, tu fais pitié.

Je sors le cœur meurtri. C’est quoi cette polygamie allongée ?  De quoi tu te plaints ? me dis une petite voix. C’est le labyrinthe, tu as accepté d’y entrer, tu tourneras longtemps avant de trouver la sortie. Pendant que je suis en route pour la maison, Petit cœur m’appelle :

-         Tu es rentrée fâchée

-         Et alors je dois danser quand tu m’annonces que tu cours après toutes les femmes du pays ?

-         Je t’ai dit que c’est une histoire inventée de toute pièce

-         Oui et toi tu te trompes quand il faut situer la vrai relation que ti as avec cette femme. Ecoutes, je ne veux plus en parler. Règles ce problème la bas avec le numéro 1. Ne nous perturbe pas le trio qui est déjà si difficile à gérer pour moi. Il y a noël dehors. Dis-moi ce qu’on fait pour cette fête ?

-         Je t’appelle quand je finis de travailler le soir

-         Ok

Quel salaud, une quatrième femme est entrée dans notre vie. Oui, une quatrième, car je connais déjà une troisième. La femme de son parrain. Je ne sais pas exactement ce qui se passe entre eux. Tout le monde à Mvan me dit qu’ils sortent ensemble. Moi, ce que je sais c’est qu’ils sont allés à Dubaï ensemble et Petit cœur a ramené des photos d’eux dans la chambre. Lui couché sur le lit, elle en train de le photographier et vice versa. Et il a aussi des photos où chacun met la nourriture dans la bouche de l’autre. Bon, ces photos m’ont rendue folle à un moment, mais mon chéri a expliqué clairement pourquoi ils se sont filmés presque nus dans une chambre et autre. Et moi je me suis calmée. Je ne voudrai pas que notre couple battent de l’aile à cause d’une histoire d’infidélité, car nous y sommes plongé jusqu’au cou.

Le soir vers 22 heures, Petit cœur m’appelle

-         C’est la période de pointe, on a travaillé bien tard. De quoi veux-tu me parler ?

-         De noël

-         Viens au bureau

Quand j’arrive, il est tout seul, il compte la recette de la journée.

-         Bonjour, lui dis-je

-         Bonsoir

-         Que veux-tu exactement pour Noel ?

-         Rien je ne veux RIEN.

Le temps passe. L’ombre de cette quatrième femme disparait. Elle est devenue actionnaire dans l’agence de voyage de Petit cœur.

Moi, je me concentre sur mon entreprise qui commence à prospérer. Petit cœur me demande de l’argent pour soutenir ses actions en difficultés, mais je n’en ai pas assez. J’ai un audit en cours, je ne peux pas faire des transactions financières. Il craque, me dit que je ne fais rien pour lui. Si je veux lui prouver que je l’aime que j’aille construire une maison dans son village comme il l’a déjà demandé. Comment le faire ? Je suis une intruse la bas. Je construis plutôt une maison à Yaoundé. J’achète un terrain à Sangmélima, car il parait que c’est là-bas que nous allons passer nos derniers jours.

Il me demande de venir travailler dans son agence, et de laisser tomber mon entreprise. Comme cela il dira à au numéro 1 que je suis celle qu’il prend en seconde noce. Mais c’est chose impossible, je ne peux en aucun cas abandonner mon entreprise à moi, j’ai trop de contrats en cours. Petit cœur m’accuse de plus en plus de ne pas le soutenir dans ses problèmes d’argent, moi je ne donne pas, j’ai mes raisons :

D’abord je n’en ai pas assez pour moi et ma petite famille. De plus, il ne me donne pas son argent à lui, pourtant il en a plus que moi. Il ne fait pas part de mes enfants donc je dois assurer moi-même leur avenir. Je vis avec lui comme s’il ne produit pas de l’argent, je ne lui en demande pas. Les demandes que j’ai eu à effectuer jusque là nous ayant toujours plongé dans des problèmes et d’interminables disputes. Sil est si radin aujourd’hui, demain, il ne va pas changer, donc je dois tout faire pour assurer mes vieux jours.

En sept ans de vie commune, Petit cœur ne m’a jamais donné spontanément de l’argent pour gérer le quotidien. Il consomme mes revenus sans se modération et ceci, sans participer à leur acquisition, comme je le fais avec sa structure. Il pense que les cadeaux qu’il m’offre au retour de ses voyages sont des trésors, dont je dois m’en vanter et m’en contenter.

Il ne connait pas comment je fais pour gérer mes factures, mon quotidien. Bref mon doux bébé d’amour chéri est un radin, envers moi. Il pense que m’appeler au téléphone, c’est suffisant, surtout que cela lui coute trop cher. Il y a même des jours où il veut que je pais ses factures de téléphone car dit-il le listing montre que c’est moi qu’il appelle le plus. Moi je pense que si je ne lui pose pas des problèmes d’argent, cela l’aide à se concentrer sur ce qu’il gagne et il gère ses problèmes sans moi. De plus, j’ai assez de moyens pour m’occuper de moi et de mon monde, je ne vais quand même pas supplier un homme pour qu’il me donne son argent.

Malgré tout cela, on a quand même quelques moments de bonheur, surtout lors de nos multiples déplacements à douala, sans penser à l’argent.

Ces jours de bonheurs sont deviennent de plus en plus rares. Il me fait trop de pression pour que je lui donne de l’argent. Je me souviens encore d’une douce nuit à Douala. Petit cœur a loué une chambre pour ses séjours dans cette ville. C’est devenu notre second nid d’amour. C’est là-bas qu’il fait désormais ses prouesses pour me satisfaire et me montrer ses touches. Il est presque 2h30 minutes. Je sens mon doux bébé d’amour chéri qui me touche. Partout de haut en bas, il fouille, il bêche, il creuse, ne laisse nul place où la main ne passe et ne repasse. Nous voyageons sans décoller. Wouaouh. Nous sommes aux anges. Petit cœur comme à l’accoutumé, invente une chanson pour moi.

Cette chanson parle de son rêve de me voir dans son village, avec toutes les femmes qui y vivent, lui catéchiste, entouré de pleins d’enfants. Et moi dans la maison que je vais y construire. Il a toujours nourri ce rêve. Aujourd’hui, il me le raconte en chanson. Je me lève, je danse sur cette belle mélodie à mon éloge. Je suis sa reine, il est mon roi. Je me colle à mon bébé et invente des mélodies de chœurs pour mieux endiablé le rythme.

A la fin de la chanson, je lui demande pourquoi il est si content. Il me dit :

-         Quand je prie avec toi, mes rêves se réalisent. J’ai remarqué que mes problèmes de terrain et autres ici se solutionnent, depuis que tu pries pour cela. Remarques, hier nous avons prié pour retrouver un papier que je cherche depuis si longtemps et je l’ai trouvé ce matin dans ma voiture. Et puis, je t’aime, t’es ma dulcinée. J’ai chanté ce qui me vient du fond du cœur. Je veux vivre avec toi, si seulement le numéro 1 pouvait le comprendre. Je vous aime toutes les deux. T’es si gentille, réservée, intelligente, dynamique. Je rêve de vivre avec toi dans le bonheur sans avoir à le cacher au numéro 1.

-         Ha tu sais c’est pas facile notre vie.

-         Je sais mais je voudrai qu’elle comprenne, qu’avec toi c’est du véritable amour. Je t’aime depuis si longtemps que j’ai l’impression de faire corps avec toi

-         Toi aussi t’es un ange tu sais. Je m’exprime plus facilement avec toi

-         Il faut que je finisse de construire à Soa et Sangmélima, je vais lui dire pour nous deux

-         Ok

-         Il le faut déjà, je veux qu’elle sache que si je ne suis pas avec elle, je suis avec toi. Mais elle a peur, je ne sais pas de quoi elle a peur. Pourtant vous n’allez pas vivre dans la même maison.

J’avais déjà entendu ce discours en 2006 ou 2007, je sais de quoi il retourne. Mais bon, je ne dois pas me plaindre. J’ai choisi de vivre come cela.

Mon travail me fait recommencer à faire le tour du monde. Je me prépare à aller en Afrique du sud, quand je gagne une consultation à Douala. Petit cœur et moi, nous décidons d’y aller passer la semaine. En cours de route vers douala, il me dit que le numéro 1 est parti en congé en France avec les enfants.

-         C’est bien lui réponds-je. Elle va respirer l’air pur.

-         Et te voila qui va en Afrique du sud, je vais rester seul ici ? Il me répond

-         Tu veux quoi toi la. Tu voyages tous les deux mois, nous attendons toujours sagement ton retour

-         Je sais

-         Ecoute je voudrai acheter une nouvelle voiture. Je lui dis. Celle que j’ai actuellement ne le plait plus

-         Je peux t’aider à en acheter, comme cela je vais voyager pendant ton séjour à Cap town. Tu vois je voyage uniquement pour toi

-         Ha bon, dis plutôt que tu y vas pour retrouver tout le monde là-bas

-         La jalousie va te tuer

-         Quelle jalousie, dis que je mens. Je vois tes petites combines

-         Quelles combines ? je te signale que le numéro 1 se fait simplement plaisir et avec son argent. Toi tu gagnes ton argent, tu ne veux pas m’en donner et tu te plaints

-         Hé !!! où veux-tu en venir ? Arrêtes de me reprocher de ne pas te donner de l’argent

-         En plus même je veux juste un prêt, c’est un argent que je vais te rembourser

-         J’ai des choses à faire avec cet argent

-         Vraiment vous êtes toutes les mêmes c’est C qui est la meilleure parmi vous toutes

-         Quoi ? tu parles de tes maitresses devant moi, maintenant ?

-         Quelle maitresse ?

-         Tu pense que j’ignore que tu couches avec la femme de ton parrain ? J’ai des preuves de cette histoire tu sais, j’ai des photos de vous à Dubai dans la chambre

-         Des photos que je t’ai données

-         Oui mais tu ne savais pas qu’elles y étaient

-         En tout cas, nous sommes allés à Dubai pour acheter le matériel pour les finitions de sa maison. Toi et le numéro 1 vous êtes pareilles. Toujours à me soupçonner d’infidélité

-         Tu veux que je te fasse la liste de tes petites ?

-         Arrêtes de me crier dessus. Si tu m’aimes, aides moi à résoudre mes problèmes au lieu de dire des conneries

-         Toi tu as toujours des problèmes. T’es-tu déjà demandé si moi j’en ai ?

-         Toi ? t’es hyper forte. Tu sais toujours comment faire pour t’en sortir

-         Ha bon ? Parce que je ne te demande pas? En tout ca, je n’ai pas d’argent à te donner pour le moment

-         C’est toujours la même réponse

Notre séjour se passe quand même bien sous un nuage gris. Pendant que je suis en voyage Petit cœur va en France et ne prend pas mon argent pour la voiture. Je le lui rappelle, il ne me répond pas.

Quand nous sommes tous les deux au pays, mon bébé se fait rare. Il me dit être très malade et hospitaliser à la maison. Une maison où je ne peux pas lui rendre visite. A cette époque de l’année, j’ai plusieurs contrats à honorer. Je fais le tour du pays.

Un samedi, il me dit que nous devons discuter de plusieurs problèmes qui minent notre couple. Il me reproche le fait que je ne m’occupe pas de ses problèmes, je ne pense qu’à moi, quand il a des difficultés financières, je ne fais rien. Pourtant il prend de gros risques à rester avec moi. Il trompe sa femme, hééé, et moi qui pensais que je suis aussi sa femme. Il vient chez moi, il m’appelle au téléphone au lieu d’utiliser cet argent pour son business. Il passe du temps avec moi, au lieu de bosser pour son entreprise. Et moi, je ne pense qu’à moi. Héééé, et moi alors ??????

Akiééé, il a oublié la formation de son personnel, les descentes sur le terrain, la production des outils, les conseils, tout ce je fais pour le soutenir et faire avancer son entreprise, il voit seulement que je ne lui donne pas de l’argent. Un argent que je n’ai pas. Un argent qui est déjà très peu pour moi. Tout ce que je lui dis ne passe pas. Pourtant moi je pense qu’on peut tout arranger et mieux gérer nos revenus. Je lui explique  comment je le vois. Pour lui je ne pense qu’à moi-même. Et notre relation lui cause trop de problèmes.

Bref Petit cœur est parti en me disant qu’il a entendu, mais que je n’oublie pas que son entreprise est son petit dada. Moi je lui ai réitéré qu’il est mon petit dada à moi.

Deux mois sont presque passés, après le départ de petit cœur, ce 25 aout 2012 où tout s’est arrêté. Je lui faisais tellement confiance que je n’ai rien vu venir. Peut être qu’il fallait que j’achète son amour ? Moi je n’avais rien compris. Pourtant, il avait toutes les cartes en main. Il fallait seulement qu’il organise bien celles que je produisais.

Adieu mon doux bébé d’amour chéri que j’adore. Tu es devenu un souvenir que j’efface de ma mémoire. Malgré ton départ, l’avenir a un gout du bonheur. Tout va de plus en plus bien, mais tu n’es plus là.

De A à Z, j’ai lu, mais je reste A, le début. Z est trop loin de A. Je pensais que j’avais besoin de toi pour être heureuse, mais ici à Munich où je suis venue me ressourcer, là où j’ai tout appris, je comprends que tu m’as beaucoup trompé et menti. Tu étais seulement sincère quand je travaillais pour ton entreprise. A l’ouverture de la mienne, tu as pensé simplement avoir une autre de production d’argent pour davantage soutenir pour la tienne.

Je regarde les champs fleuris et je pense qu’aussi petit qu’il puisse être, on n’a jamais entendu que l’éléphant s’est fait dévoré par une panthère. Tu dis que je suis ton AMIE pour la vie ? Non !!!! La confiance est une chose qui se mérite. J’ai encore la possibilité de choix de mes amis.

Adieu mon amour. Je t’ai dit, je t’aime en 2005, et ce depuis 2001, tu as pensé que c’est du bluff.

Toi aussi, tu m’as aussi dit des je t’aime, tu l’as même chanté et écris. Tu vois aujourd’hui, mes inquiétudes étaient fondées. Ta façon d’exprimer ton amour prête à équivoque. Ton amour pour moi, ce n’est que du toc, de la pacotille, du baratin, du périssable. Sa date de péremption est arrivée.

Quand une personne t’aime, elle reste avec toi, quelque que soit les difficultés. Toi, tu as pensé que l’argent de mon travail devait te soutenir. Tu as voulu des prêts, des dons, et je ne sais plus quoi. Heureusement que je n’ai pas construis cette maison que tu voulais dans ton village. Je serai aujourd’hui en train d’y vivre en pensée. Tu as voulu que mon intelligence serve uniquement dans ton entreprise, et ceci sans salaire.

Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.

Aujourd’hui, en 2012, je t’aime toujours. Mais je retiens que si tu t’es éloigné de moi, je dois te laisser  aller. Notre destin n’est pas lié. Ta part de présence dans mon histoire est terminée.

Je te l’avais dit en 2010, quelque soit ce qui va arriver, je t’aimerai toujours.

Toi qui as vécu dans le mensonge avec moi et a voulu m’apprendre à ne pas mentir, tu es un menteur. Derrière chaque menteur, il y a un voleur. Je ne peux pas entretenir un voleur.

Moi je ne suis pas une MENTEUSE.

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