Petits pieds

Patrick Gonzalez

Les volets fatigués laissent entrer la nuit,
essayent de filtrer la chaleur, le bruit.
Le plafonnier voyeur, s'essaie à éclairer
assise, dénudée, la brune sur le lit.

Cette moite torpeur où le songe grandit,
jolis pieds rassemblés attendent le vernis,
juste un peu de couleur, pour rêver la vie,
lui rendre la saveur, le parfum de l'envie.

A son buste penché, un tee shirt suffit,
pour cacher, révéler, chair tendre qui luit.
Jambes douces, épilées, vibrantes comme un arc
petit pinceau de soie glisse aux ongles de nacre.

As tu pensé à moi, osé avec tendresse,
laissé aller tes mains aux subtiles caresses,
ma belle, mon amour, invisible maitresse,
de ce plaisir caché, dont tu es la prêtresse.

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