Plonge !

zac-emen

File, ô toi poète, qui cherche dans la nuit les formules secrètes

Pour décrire un monde qui n'existe que dans l'ombre

Un monde souffrant et triste, et qui pourtant de sa lumière inonde

Et noie les marcheurs nocturnes en quête de baisers d'amour.


File, prend le large par-delà les frontières humaines

Chercher la beauté dans les chevelures flottant au vent

L'horreur dans les coiffes lissées au feu

Et l'amour dans l'infini des boucles tourbillonnant dans les océans

Au milieu des sirènes à demi humaines

Aimant à moitié l'autre, à moitié leurs pieds

Elles cherchent un monde fait de petites mains

Qui lécheraient leurs orteils avant de les vernir de miel

File, toi le poète, l'amoureux

Soit dangereux

Ainsi que le maelström ou s'affrontent les cachalots blancs  

Éloigne-toi du courant et de ses habitants

Aimant leur nombril et haïssant leurs sourcils

Qui chantent et se pavanent, offrant leurs nageoires à la lumière des villes

Fuis ces créatures de surface et plonge dans les profondeurs abyssales

Là ou nulle vivant ne passe sans payer un coût fatal

Au milieu des failles gigantesques coule une lave en fusion

Ici tu ne trouveras point d'air ni rires ni chansons

Et la solitude te guideras vers les chemins que nul ne prend

Pour te donner, au milieu des épaves et des carcasses de léviathan,

A la lumière d'un feu pur qui déferle et illumine les lieux,  

Ce qu'au fond tu désires : de profonds baisers d'adieu

Signaler ce texte