Tempête

ninoche

image trouvée sur Google image ;)

Un éclair lumineux zébra le ciel. Debout sur la rive, j'écartai les bras. La pluie me tombait sur le corps, me fouettait violemment le visage, puis allaient s'écraser au sol, formant une belle et grande flaque à mes pieds. 

Le fleuve était en tempête, en parfait écho à mon cœur.

Qu'avais-je fait pour en arriver là? Tout avait commencé si innocemment

Je serrai la mâchoire, j'hurlai ma douleur. 

Mon cœur saignait. Mon cœur souffrait, mon cœur agonisait et moi je hurlai, je hurlai et je pleurai. 

Sans bouger, debout sur cette rive.

Qu'avais-je fait? 

En un regard, l'univers s'était transformé. Tout s'était décalé. Un regard, cela peut être assez. Un regard, qui peut vous aspirer.

Un seul unique regard.

Puits profond, embrasement de l'être. Certitude que plus rien n'allait être comme avant.

La tempête se déchaînait. Le vent s'était levé, les feuilles tombaient des arbres et volaient en une danse frénétique. 

Qu'avais-je fait? 

Je tombai à genoux.

Un regard. Je revoyais encore ses yeux. Jamais je n'avais vu d'yeux pareils. Si fascinants...si envoûtants...

J'hurlai et puis me relevai.

C'était fini, fini ! Renaissance J'avais tout fait mais cela avait été trop, éternel combat j'avais essayé, misé sur le "qui ne tente rien n'a rien" et puis...quoi? J'avais mal fait? 

Je serrai mes poings. 

Et puis je souris.

Rien ne s'était calmé, mais peut-être acceptai-je la situation? Laisser faire les choses...Accepter...Passé, futur, avaient-ils de l'importance? Mes espérances n'étaient que de vagues images, que la pluie lavait a chaque instant. Le passé était cette rive auquel je me retenais. 

Présent, le plus important. Présent, ce tout, ce chaos et cette harmonie en même temps, la violence et la douceur, l'amour et l'oubli, le vide et l'ennui, un enchaînement de mots qui t'emportent et te font exprimer l'inexprimable. Poésie étoile dans la nuit 

Ce n'était pas un combat, c'était seulement moi qui le voyais comme tel. Pas une épreuve non plus, juste le cours de la vie. 

Le passé et le futur m'entravaient, alors qu'au fond, seul le présent avait de l'importance. Seul le présent.

Mais il fallait cette tempête pour s'en rendre compte. Il fallait s'écrouler pour ensuite se relever. Il fallait apprendre a vivre et a accepter. 

Accepter. 

Rien attendre des autres, se préparer à tout. Facile à dire, difficile à appliquer, mais bien réel. 

Avait-il changé ma vie? Non. Il m'avait montré une voie, je l'avais empruntée. Qu'avais-je fait? Pensé au futur, attendu de lui un comportement. 

Accepter. 

Immense tempête? 

La plaine n'était que verdure. Le ciel était éclairé. Mon cœur s'était calmé. 

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