Point avec moi-même

Tu es beau. Je ne te connais pas, mais tu es beau. Je ne parviens pas à t'identifier, mais tu es beau.

Au saut du lit, les yeux grands ouverts, l'esprit brumeux, le film commence.

Scène simple, calme, ensoleillée.

Tu es assis à la table, au rez-de-chaussée. J'évolue dans le même espace que toi. Je ne sais même pas ce que tu fais : tu lis ? Tu regardes ton téléphone ? Tu prends ton petit-déjeuner ?

Ce que je sais, c'est que tu rayonnes et que tu m'attires, naturellement, sans artifice.

Je me rapproche de toi. Tu es sur mon chemin pour aller au jardin.

Et l'arrêt sur image produit par mon cerveau mêle inédit et déjà-vu.

Cela serait la première fois avec toi, mais j'ai certainement déjà vécu cela avec d'autres précédemment.

Je m'arrête, debout, derrière toi, enroule mes bras sur ton torse.

Je ne sais toujours pas à quoi ton visage ressemble, quelle pourrait être ton apparence. Mais tu es assez musclé, tu portes un t-shirt usé en jersey beige un peu moulant.

Tu poses tes mains tendrement sur mes bras, tu fermes les yeux lorsque, te mordillant le lobe de l'oreille droite et t'embrassant dans le cou, je te glisse un "tu me plais".

Fin du film.