Pour cette nuit

Arrêter avec mes rêves à la Don Quichotte, les moulins à vent, "tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse". Pourquoi ce proverbe au bout de mes doigts, ce soir? Les touches de mon clavier sont récalcitrantes parfois, erreur de touches, de frappe, d'orthographe, il me reste toujours quelque chose à finir, un dessin, un secret. Quand le coeur me chante, inventer des mots, je ne comprends que le langage simple. Prendre la place des premiers dans la course du temps, prendre le vent en plein visage comme dans une course de vélo, se mettre en danseuse, la pointe des pieds sur les pédales comme une danseuse qui fait ses pointes quoi! Rage de vivre, rage de vaincre ce soir, la course contre la montre, contre la mort. J'arrive pas à crever ma rage ce soir, j'arrive pas. Un an que Papa est mort, un an qu'il est là tout de même, même si des soirs je l'appelle comme s'il allait me répondre. Je ne dormirai pas cette nuit. Je ne dormirai pas. Je fais le tour de mes pensées, comme si je les passais en revue comme un colonel, un gradé. En finir avec ces pensées qui se tiennent par la main et défilent dans ma tête. Trouver le calme, le repos, pour une nuit, cette nuit.