Pour les poètes enfermés
Ludo Calvo
Pour les poètes enfermés
Dans un coin sombre, éclairé par un réverbère qui luit
A l'heure où les façades laissent place à des murs gris
Le poète ici assit, stylo en hémorragie
Une floppé de mots agit, complice de son brouillon noirci
Ses feuilles sont pourries, bavées de tâches de sang d'encre
Sa critique acerbe, sur un système chancre
Ses mots choisis, triés pour leur vertue âcre
Sa magie du verbe, gravée sur des murs de plâtre
La lumière pénètre dans l'antre de son cachot
Zèbre le sol de pierre par l'ombre des barreaux
La lune qu'il admire dans ce ciel si beau
Sa plume et sa satire, accablent son fardeau
Le simple souvenir de sa vie passée le baffe
Lui qui se plaisait à l'écoute d'un phonographe
L'admiration d'une nature morte autant qu'un graff
Alors que se grave déjà au loin son épitaphe
Parce que la simplicité et l'ouverture d'esprit
Auront raison du superflu et des visions rétrécies
Parce que la culture est la clef du non mépris
Toute son armure se limite à ses écris
Il ne lui reste rien, un peu d'encre, un parchemin
La volonté de partir, un stylo à la main
Il ne lui reste rien, pas même la peur
Sa volonté en main, la plume sur le cœur
Un petit matin de juin, on le vit là éteint
La lueur marquait son teint, une feuille pour coussin
Sur le sol dur étendu, reposé mais livide
C'est pas les murs qui l'ont eu ! Son stylo était vide
Très beau, belle plume !
· Il y a plus de 9 ans ·mamzelle-plume
J'aime beaucoup !! Jolie écriture.
· Il y a plus de 9 ans ·ade
Très beau poème. Bravo!!
· Il y a plus de 9 ans ·jabbar
Merci beaucoup, ravi qu'il vous plaise, à une prochaine lecture !
· Il y a plus de 9 ans ·Ludo Calvo