Pour Moi

Pour Moi, avec Toi et sans Toi. 

Comment je me sens? c'est comme ce sentiment du tellement rassasiée et puis du vide, du manque, du trop peu ou du encore… et si cela devait toujours durer, être remplie jusqu'à ras-bord et ne pas en perdre une goutte. Est-ce cela le bonheur? Ou est-ce plutôt cette sensation qui me déchire le ventre et qui m'appelle à tous mes souvenirs, comme une douce mélodie qui vient de nouveau caresser mes tympans jusque dans ma chair, jusque dans mon âme. Mon coeur bat la chamade et mes yeux se font caresser par la brume matinale, et oui elle est encore là celle-là avec son reviens-y, et puis il y a la vie. C'est quoi la vie? Un sentiment d'appartenance que l'on a construit tel un jeu de Lego, morceau par morceau comme pour faire le plus bel édifice, celui que tout le monde s'arrache , celui que tout le monde envie, celui que l'on ne veut pas abandonner de peur de se voir trébucher, tomber dans ce trou si profond du désespoir, de la solitude , de se voir réduit à un tas de poussière que le vent ne résistera pas à balayer. Alors on recherche la lumière, celle-là dès qu'on la voit, dès qu'on la reconnait, on se l'approprie, on se l'attache autour du poignet avec un joli ruban rouge pour être sûr que si on retombe on va pouvoir s'y raccrocher tellement elle est nouée si fort, si fort à nous en arracher la peau. Alors là on la regarde et on l'apprivoise, tel un petit animal effrayé, que l'on vient juste de croiser sur notre chemin, on l'observe tendrement et doucement, on stoppe notre respiration jusqu'à se caler sur la sienne, on observe ses frissons qui en deviennent notre, on commence à respirer de nouveau jusqu'à sentir son parfum, jusqu'à sentir son coeur. Elle entre en nous cette lumière et moi j'ai décidé de lui proposer de se placer là , dans un petit recoin, comme une cachette . Elle est bien libre, je ne la retiens pas, elle va et vient dans toute sa splendeur. Elle m'illumine, me fait vibrer jusque dans mes chaussettes, elle me remplit de tout, de sa douceur, de sa joie, de sa curiosité, il est vrai que ça ça m'arrange, j'ai au moins une excuse, elle me fait danser jusqu'à en perdre la tête, elle m'enivre . Depuis que je l'ai rencontrée, c'est comme une flamme qui m'envahit , qui organise pour moi ce concert, cette symphonie si attendue et tellement inattendue . Elle a balayé tous mes châteaux, toutes mes constructions que je pensais si fortes, si intouchables, et pourtant si inconfortables. Comme des châteaux sans fenêtre aucune, sans espoir de regard vers l'horizon, sans feu de cheminée qui crépite et vous fait pétiller le coeur et l'âme jusqu'à sauter et danser à en perdre la tête tellement le coeur est plein. Elle a soufflé sur tout cela comme un ouragan qui ne contourne rien, emportant tout sur son passage. C'est bien ça la vie, en fait, c'est se sentir libre, comme un oiseau , se laisser porter par le vent, laisser l'air passer dans ses plumes un instant pour se sentir vivant. Alors oui, je le répète , je dis oui à cette vie, cette nouvelle vie , cette lumière qui m'anime telle une marionnette , qui me guide et me rend la Vie.