Pour toujours

lune-noire

"Puisqu'à deux, on est invincible et que le monde est possible Puisqu'on est deux à jamais et qu'on le sait "

  Tu te souviens quand on était encore gamins? Tu me prenais la main dans la cour de l'école, et on courait vite, très vite, sans jamais se détacher l'un de l'autre. Puis parfois on s'asseyait sur ce banc, notre banc. Tu me disais que tu n'étais plus copain avec untel, mais que tu t'en fichais pas mal, parce que tu m'avais moi, et que ça valait plus que tout l'or du monde. Et puis on se racontait nos petites histoires, on souriait, encore et toujours, on ne se séparait jamais. C'était la plus belle amitié qu'il puisse exister au monde.

  En sixième, la vie a fait qu'on a pris des chemins différents. Je ne pouvais plus rire avec toi, dans la cour du collège. Je ne pouvais même plus te demander si ton cours de mathématiques s'était bien passé. Alors, tu m'as manqué. Chaque jour, comme un repère qui disparait d'un coup. J'étais déboussolée, et je manquais de ton sourire. Alors le soir, je prenais mon vélo, et je te rejoignais dans ce parc. Tu disais que tu ne trouvais nulle amie qui me ressemblait, qui partageait ta joie, tes peines. Tes sourires et tes rancœurs. On parlait de nos amours qui commençait à prendre place dans nos vies, séparément. Et je continuais d'être heureuse pour toi, parce que ton rire était merveilleux. Et j'adorais te sortir une blague pour t'en faire rire à pleurer, pour nous faire rire à ne plus nous arrêter.

  On s'est retrouvé fin seconde. Tu te souviens de ça? Du jour où j'arrivais plus, à ne faire que de te croiser? Alors je suis venue, et on a parlé pendant des heures entières de tout ce qu'on avait manqué. On avait jamais cessé de se voir, seulement en grandissant, on se voyait un peu moins. Et tu m'as dit que tu comptais faire un bac littéraire. J'ai sauté de joie, parce que moi aussi, j'allais faire ça. On avait des chances de se retrouver encore ensemble. Et même si je savais que tu n'allais plus me prendre la main pour qu'on puisse courir à deux, au même rythme, dans la même direction, j'avais juste envie de te retrouver, entièrement.

  On a passé deux années plus que merveilleuses dans la même classe. Tu ne m'as toujours pas repris la main, t'as fait mieux que ça. Tu m'as montré que le destin ne pourrait jamais rien contre nous. Que de toute façon, la vie allait toujours nous réunir. Que t'étais mon essentiel, et que j'avais besoin de toi. Toujours. J'ai jamais cessé d'être là pour toi, comme tu ne m'as jamais laissé tomber. On a appris à consolider ces liens d'amitié si forts, qu'on partageait déjà au berceau.

  On a passé notre enfance et notre adolescence ensemble, on fait tout ensemble. Et le mois prochain on s'envole pour une semaine à Barcelone, on va vivre la meilleure semaine de notre vie. Et tu seras là. Tu seras là, alors ça sera encore plus merveilleux. Parce que t'es toujours là. Parce que t'es mon rayon de soleil, parce que je ne pourrais plus me passer de toi.

  Les gens diront que nous sommes faits pour être ensemble, et qu'on remarquera bien assez tôt que l'on veut plus qu'être ami, toi et moi. Moi je leur réponds tout simplement que tu es mon meilleur ami, et qu'après dix neuf années d'amitié, je ne suis pas prête à remettre dans le ciel, la seule étoile filante, que j'ai tenue si fort, dans mes mains.

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