Pouzzolane
rechab
Je vois avec ces pierres noires,
d'Auvergne , son paysage quotidien ,
devine le basalte qui s'épanche
et je me penche
pour saisir dans ma main,
un peu de matière contradictoire
parsemé de plantes joufflues :
des graviers dans un talus
ne devant rien à la météo,
- une matière curieusement légère,
aux bulles prisonnières -,
sombre ou de couleur bordeaux.
Elle n'a pas connu,
comme le raisin, la maturation
lente et ensoleillée...
- ni les saisons ni la raison -
Est-ce un temps si révolu ?
Se rappelle-t-on de ces temps éloignés,
des soubresauts, de l'explosion,
des profondeurs de l'ombre ,
les blessures enfouies dans la terre ?
De la roche en fusion
vomie des cratères
à profusion.
Des hêtres ont poussé, des plantes ont fleuri
sur leurs pentes :
Il y a depuis, cette longue attente
( un temps qui s'est assoupi ) .
Pourtant rien ne s'efface
quand verdissent les prairies :
En grattant un peu , sous la surface,
il y a ces traces d'incendie.
Le sol, sous moi , sommeille,
et personne ne peut prédire
avec certitude l'avenir
en état de veille.
Je laisse couler entre mes doigts
ce qui reste d'une région en cendres
- si la roche à nouveau , rougeoie
que, de nouveau, la lave se répande -
( bien au delà de funérailles ,
peuvent se réveiller les failles :
qu'encore s'embrasent les monts:
ce n'est que rémission ).
Qui sera là pour qu'on revoie
la terre s'ouvrir ?
- pour vous le dire,
je ne serai plus là - .
RC
Les volcans auvergnats sont bel et bien éteints. Mais d'autres sommeillent et je ne voudrais pas que ton beau poème leur donne envie de s'ouvrir sous nos yeux ! :)
· Il y a presque 5 ans ·Sy Lou
une fin de monde qui me va bien
· Il y a presque 5 ans ·Susanne Derève
La géologie mène souvent au détachement et à la poésie suprême
· Il y a presque 5 ans ·Gabriel Meunier